« Il y a cinq ans quasiment jour pour jour – c’était le 12 décembre 2015 – la COP21 accouchait d’un historique Accord de Paris, censé, grâce à une coordination mondiale, limiter le réchauffement climatique et ses effets délétères. Je me trouvais, en tant que ministre des Affaires étrangères, à la tête de ce grand rendez-vous de l’ONU. Je regrette aujourd’hui que l’inquiétude climatique ait été reléguée derrière celle née de l’épidémie de coronavirus. Il y a un giga-paradoxe ! D’un côté, vous avez le Covid-19 et a plupart des gouvernements du monde ont pris des décisions extrêmement fortes, parfois dures en matière sociale, en matière économique, en matière de liberté, pour lutter contre la pandémie. Et de l’autre, on ne fait pas le même effort pour lutter contre la mutation climatique. Or la mutation climatique est beaucoup plus grave que le Covid, y compris en termes de santé. Il n’y a pas de vaccin, d’accord, mais il y a un antidote. L’antidote s’appelle l’application intégrale de l’Accord de Paris. Il faut que dans les mesures de relance, e ne soient pas des relances brunes, comme on dit, mais des relances vertes ». (Laurent Fabius, Europe1, 08 décembre 2020)
En 2003 Fabius avait fait fort, laissant écrire que le PS deviendrait « le premier parti écologiste de France » (LE MONDE du 7.01.2003). Mais les Verts traversaient à l’époque une période de fortes turbulences et Fabius voulait récupérer la mise. Simple opportunisme d’un professionnel de la politique ! En 2000, le gouvernement Jospin avait présenté un programme de lutte contre le changement climatique qui avait rapidement sombré tandis que le ministre de l’économie Fabius supprimait la vignette automobile, un impôt progressif qui aurait instauré un certain malus sur les émissions de carbone. Lors du Congrès de Reims (14 au 16 novembre 2008), Fabius osait cette phrase dans sa contribution générale : « Certains ont longtemps prétendu qu’une croissance exponentielle infinie dans un monde qui ne l’est pas était possible. Nous affirmons avec force que la croissance économique et l’impératif écologique constituent un seul et même enjeu. » En novembre 2014, sa présentation aux entreprises de la Conférence Climat était désastreuse : « L’état d’esprit est que cette COP21 ne soit pas une conférence des contraintes, parce que l’une des raisons pour laquelle cette affaire ne marche pas, c’est que nous donnons le sentiment aux gens que l’on va multiplier les contraintes. »
La duplicité des hommes (et femmes) politiques est à la fois un inconvénient, mais aussi un avantage. Ils sont comme des caméléons, prenant la couleur du temps présent, croissanciste un jour mais pas croissanciste toujours, anti-écolo à une époque, champion du climat à une autre. Heureusement tous les élus ne sont pas des Trump/Bolsonaro. Le problème, c’est que nos élites édicteront ce qu’il faut vraiment faire uniquement quand leurs électeurs auront de l’eau jusqu’au genou à cause du réchauffement climatique…
pour en savoir plus sur Fabius grâce à notre blog biosphere :
18 avril 2015, Laurent Fabius, un converti du climat ? On n’y croit pas
Reconnaissons lui au moins un minimum de lucidité, il est évident que «La mutation climatique est beaucoup plus grave que le Covid, y compris en termes de santé.»
Quant à cet extrait, «D’un côté, vous avez le Covid et, évidemment la plupart des gouvernements du monde ont pris des décisions extrêmement fortes, parfois dures en matière sociale, en matière économique, en matière de liberté […] Et de l’autre on ne fait pas pour lutter contre la mutation climatique le même effort que pour lutter à juste raison contre le Covid » … déjà qu’entend-il par «à juste raison» ? Où est la raison là dedans ? Si ce n’est celle du plus fort, qui comme on sait est toujours la meilleure.
(suite) Hors-mis ce détail, il est évident là encore que la «guerre» contre le Covid est d’une toute autre nature que celle pour sauver le climat. Mais doit-on vraiment voir là un «giga-paradoxe» ?
Hors-mis l’incompétence de nos dirigeants, ainsi que leur assujettissement aux puissances de l’Argent, le grand n’importe quoi en matière de gestion de cette pandémie ne cacherait-il pas au contraire une certaine logique là derrière ? Les intérêts de Big Pharma, bien sûr… mais encore. Fabius le voit-il vraiment ?
– «Il faut que dans les mesures de relance, qui sont prises un peu partout, ce ne soient pas des relances brunes, comme on dit, mais des relances vertes ».
Oui il faut (yaca et faucon)… éviter la Peste Brune, comme on dit, même maquillée de vert… seulement le ver (la pourriture) est dans le fruit.
Hélas il y a des personnages bien plus répugnants que ce pauvre Fafa.
Fabius se fait du mauvais sang (contaminé ) !
Damned , encore un répugnant personnage , je vais me faire réprimander par notre cher misère !😎