Le 15 novembre 2022, nous dépassons selon l’Onu le nombre de 8 milliards d’êtres humains. En conséquence tous les jours de ce mois nous consacrerons notre article principal à la démographie. Si tu n’es pas inquiet du poids de ces 8 milliards, prière d’en faire un commentaire, il sera lu avec attention.
L’avortement se pratique depuis très longtemps et l’infanticide depuis encore plus longtemps. Les Bochimans vivaient de chasse et de cueillette. Pour une journée de récolte, les femmes parcourent jusqu’à 45 kilomètres. Les enfants sont choyés, mais les familles nombreuses sont rares, car les femmes n’acceptent pas d’avoir un second enfant avant que le premier ne puisse suivre sa mère à la marche pendant les longs déplacements : deux enfant à porter rendrait la récolte impossible. Les femmes se résignent donc à l’infanticide de leur propre autorité, la régulation des naissances est assumée car conditionnée par la survie du groupe social. Rien ne semble justifier une condamnation de l’infanticide dans ce contexte particulier.
En France au début des années 1970 beaucoup de femmes avortaient, mais il fallait le faire en silence, c’était illégal. Ainsi Histoires d’A abordait en 1973 la question brûlante de l’avortement encore sous le coup de la loi répressive de juillet 1920*. Peu de temps après sa sortie, ce documentaire fut interdit de toute diffusion. Et pour cause, puisque y figure une scène décrivant dans le détail un avortement par aspiration (méthode Karman) à d’évidentes fins de pédagogie. Par la simple description d’une pratique, le film évacuait les postures morales ou métaphysiques qui embrouillent la question de l’avortement. Il s’agit de montrer et de dire, et donc de démystifier. Financé par le Planning familial, un visa est attribué à ce documentaire le 30 octobre 1973 mais le 22 novembre, l’interdiction tombe, ordonnée par le ministre des affaires culturelles, Maurice Druon.
En 2021, l’interruption volontaire de grossesse est toujours pratiquée en France, mais cette fois légalement. Au total, 223 300 IVG ont été enregistrées. Rapporté au nombre de femmes en âge de procréer, le taux de recours à l’IVG a atteint 15,5 pour 1 000. Dans les départements d’outre-mer, l’avortement est deux fois plus fréquent qu’en métropole, avec un taux moyen de 29,6 pour mille, contre 14,9. C’est en Guadeloupe que le taux le plus élevé a été relevé l’an dernier, avec 47,2 IVG pour mille femmes de 15 à 49 ans. Défenseurs du droit à la vie et partisans du libre choix devraient tomber d’accord sur le fait que l’état idéal serait celui où, grâce à l’utilisation généralisée de la contraception, plus aucune femme ne se trouverait dans la situation d’avoir à recourir à l’avortement.
En 2022, contre toute lucidité intellectuelle, l’Arizona a réactivé une législation du XIXe siècle qui interdit presque totalement l’avortement. Le personnel de santé risquera jusqu’à cinq ans de prison s’il remplit son devoir de soin ; des personnes ayant survécu au viol et à l’inceste seraient forcées de porter les enfants de leurs agresseurs ; et des femmes [enceintes] ayant des problèmes de santé seraient confrontées à des risques terribles. La juge Kellie Johnson s’appuie dans son jugement sur une récente décision de la Cour suprême américaine, qui a dynamité, fin juin, le droit à l’avortement que sa jurisprudence garantissait depuis 1973 sur tout le territoire américain.
Lire, Tout savoir sur l’avortement, l’IVG
Le point de vue des écologistes
Tout est relatif, la loi dans un pays démocratique évolue avec l’opinion et le droit juridiquement appliqué n’est qu’un compromis entre des principes qui peuvent être en opposition totale. Mais selon le principe de respect de la liberté individuelle quand elle ne remet pas en question le bien commun, il paraît aberrant d’empêcher une personne d’arbitrer entre son impossibilité d’élever un enfant dans de bonnes conditions et son désir d’être mère. Les pro-choix n’empêchent pas les pro-life de faire des enfants, les intégristes n’autorisent pas la réciproque. Cette attitude réactionnaire est anti-démocratique, on doit respecter les différences.
Il est vrai que le droit à l’avortement repose sur des bases complexes. Ce n’est pas seulement le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est surtout le droit de l’enfant à s’insérer de façon harmonieuse dans une vie familiale et sociale, donc dans le long terme. Or on va franchir ce 15 nombre 2022 le nombre de 8 milliards d’êtres humains sur une planète que notre société thermo-industrielle a complètement dévasté. Dans ce contexte mortifère, tout ce qui permet de réduire volontairement notre poids démographique ne peut qu’être positif. Soutenez l’association « Démographie Responsable », la seule en France à penser, en voulant qu’on réduise notre fécondité, à l’avenir de nos générations futures et à la sauvegarde de la biodiversité.
Lire, Une femme sur trois choisit l’IVG (avortement)
* Les lois natalistes en France
En 1920, l’Assemblée Nationale vote une loi qui assimile la contraception à l’avortement. Toute propagande anticonceptionnelle est interdite. Le crime d’avortement est passible de la cour d’Assises. En 1923, l’importation d’articles anticonceptionnels est prohibée. Les jurys populaires se montrant trop favorables aux inculpé·e·s, l’avortement est désormais jugé en Correctionnelle. La loi de 1939 renforce la répression. Des sections spéciales de policiers sont créées. Les tentatives sont punies comme les avortements. Les avorteurs sont très sévèrement condamnés. En 1941, ils peuvent être déférés devant le tribunal d’État. En 1942, l’avortement devient crime d’État. Pour l’exemple, une avorteuse est condamnée à mort et guillotinée en 1943. Plus de 15 000 condamnations à des peines diverses sont prononcées jusqu’à la Libération. La Libération ne remet pas en question l’arsenal législatif répressif, avec son corollaire de décès ou de mutilations provoqués par les avortements clandestins. Les procès auront lieu contre les avortées et leurs complices jusqu’aux années 1970. Cette longue période répressive qui causa la mort de bien des femmes, ne prendra fin qu’à partir de la loi Neuwirth autorisant la contraception (1967), et la loi Veil autorisant l’IVG (1975).
Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique
Alerte surpopulation
Le combat de Démographie Responsable
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NB : Comme les libraires ne peuvent retourner leurs invendus, faites une commande ferme auprès de votre libraire de proximité, à défaut commandez à la FNAC.
– Esprit critique : Quant à cette phrase, «tout ce qui permet de réduire volontairement notre poids démographique ne peut qu’être positif»… elle me donne la nausée.
– Biosphère : Le libre exercice de la volonté des personnes vous donne la nausée ?
Difficile à comprendre !
Esprit critique émet un jugement sur lequel il n’y a même pas à discuter. En effet des goûts et des couleurs on ne discute pas ! J’étendrais même cette règle aux odeurs.
De son côté Biosphère, juge ça difficile à comprendre. Admettons alors que ce le soit.
Pour Biosphère déjà. Quoi qu’il en soit ça ne veut pas dire que c’est impossible à comprendre, mais juste trop difficile au goût de certains. Seulement depuis le temps et tout ce que j’ai déjà écrit, je soupçonne Biosphère de faire seulement semblant, de ne pas comprendre. Et d’essayer de faire passer là Esprit critique pour un crétin.
C’est de bonne guerre comme ON dit. C’est tout l’Art du «débat».
– Stratagème II : Ce stratagème consiste à étendre une proposition à quelque chose qui a peu ou rien à voir avec le discours original hormis la similarité des termes employés afin de la réfuter triomphalement et donner l’impression d’avoir réfuté la proposition originale.
– Stratagème XXIV : Tirer de fausses conclusions. Il s’agit de prendre une proposition de l’adversaire et d’en déformer l’esprit pour en tirer de fausses propositions, absurdes et dangereuses que sa proposition initiale n’incluait pas :
cela donne l’impression que sa proposition a donné naissance à d’autres qui sont incompatibles entre elles ou défient une vérité acceptée. Il s’agit d’une réfutation indirecte, une apagogie, qui est une autre application de fallacia non causæ ut causæ.
( L’Art d’avoir toujours raison – Schopenhauer)
– « Il est vrai que le droit à l’avortement repose sur des bases complexes. Ce n’est pas seulement le droit des femmes à disposer de leurs corps […] Or on va franchir ce 15 nombre 2022 le nombre de 8 milliards d’êtres humains sur une planète que notre société thermo-industrielle a complètement dévasté. Dans ce contexte mortifère, tout ce qui permet de réduire volontairement notre poids démographique ne peut qu’être positif. Soutenez l’association « Démographie Responsable » [etc.] »
Pour moi l’ IVG est seulement un droit des femmes. Ce fameux «droit de l’enfant à s’insérer de façon harmonieuse dans une vie familiale et sociale» mériterait d’être développé, éclairci. Autrement dit, qu’est-ce que ça veut dire ?
Quant à cette phrase, «tout ce qui permet de réduire volontairement notre poids démographique ne peut qu’être positif»… elle me donne la nausée.
Mais Démographie Responsable n’évoque pas l’IVG, elle promeut la contraception et l’éducation pour favoriser la baisse de la fécondité,
Elle laisse la question de l’avortement à la morale de chacun.
Esprit critique,
Le libre exercice de la volonté des personnes vous donne la nausée ?
Difficile à comprendre !
– « En 2021, 738 000 bébés sont nés en France » ( vie-publique.fr )
Beaucoup trop, diront les malthusiens !
Et en même temps :
– « Au total, 223 300 IVG ont été enregistrées en 2021 » ( Le Monde )
– « La France a le taux de naissances d’enfants mort-nés le plus élevé d’Europe» ( Le Monde 27 mai 2013 )
– « en 2021, on compte 3,6 décès d’enfants de moins d’un an pour 1 000 enfants nés vivants » ( insee.fr )
– « Les fausses couches représenteraient 20 % de toutes les grossesses. Cependant, selon certaines sources, ce nombre pourrait être inexact. […] Le taux des fausses couches pourrait ainsi se rapprocher de 40 ou 50 %.» ( allaboutlifechallenges.org )
Et là qu’est-ce qu’ON dit … pas assez ???
Non seulement Biosphère prétend ne pas comprendre (À 12:58) mais il en profite pour faire disparaître, et en même temps, mon commentaire assorti d’une question (probablement trop embrassante). Sur ce coup la «modération» va avoir un peu de mal à en justifier la raison. Justement Elle n’a pas à me (nous) fournir d’explication, c’est Elle seule qui juge, si les commentaires sont adaptés au sujet ou pas, pertinents ou pas, s’ils participent ou pas à faire croître l’IC (l’intelligence collective) etc. bref s’ils lui conviennent ou pas. Je garde donc le rappel (déclaration de Didier Barthès 23 OCTOBRE 2022) sous le coude et je repose seulement la question : Que vient faire l’association «Démographie Responsable» dans la défense du droit à l’IDV ?
Mais non, pas l’ IDV … l’ IVG bien sûr !!!
Mais pourquoi ce lapsus, de ma part ? Peut-être parce que je ne sais que trop bien comment se cuisine le Volontariat.
-« « L’avortement, c’est le droit de la femme et seulement le droit de la femme » a déclaré la présidente du Tribunal. Vision bien idéologique, loin de la complexité de la réalité. Cette approche ignore combien des hommes font pression, non seulement par la violence physique, comme le montre ce cas, mais aussi insidieusement par des violences psychologiques. Nous en sommes témoins quotidiennement dans le service d’écoute d’Alliance VITA. »
(IVG : Un homme condamné pour avoir forcé sa compagne à avorter-alliancevita.org)
Et là c’est pour l’IVG. Ailleurs c’est pour l’IDV (indemnité de départ volontaire) , ou pour le «volontariat» pour travailler le dimanche, etc. etc.
Mais bon, du moment que le «volontariat» permet de réduire notre poids démographique, il ne peut qu’être positif ! IVG, IVV… même combat !