Le Bangladesh, en route pour l’enfer

Hormis les très petits pays tels que Singapour et Bahreïn, le Bangladesh est le pays le plus densément peuplé au monde avec plus de 1 251 hab/km2 (en 2016). La population était de 50 millions en 1960, plus de 160 millions aujourd’hui, les projections prévoient un maximum démographique vers 2060 (à 190 millions d’habitants). Soit une multiplication par quatre en un siècle seulement.

C’est intenable, ingérable, même les villes deviennent maintenant des repoussoirs.

Julien Bouissou : La saturation des villes est telle que les catastrophes à venir au Bangladesh ne seront plus seulement climatiques, mais urbaines, ce qui commence à inquiéter le gouvernement. La capitale Dacca a vu sa population décupler en quarante ans. Avec près de 50 000 habitants par km², elle est l’une des plus densément peuplées au monde et s’est transformée en un cauchemar urbain. Les rivières sont devenues des égouts à ciel ouvert, et les chauffeurs de cyclopousse dorment sur leurs vélos faute de pouvoir trouver un logement. Dans un rapport publié en novembre 2020, le ministère bangladais de la gestion des catastrophes note : « Avec l’urbanisation, couplée au changement climatique, le Bangladesh s’expose à de nouveaux risques ».

Sur ce blog biosphere, nous prônons la désurbanisation. Mais comment faire quand les campagnes sont non seulement surpeuplées, mais déjà dévastées ? Les catastrophes naturelles, telles que les inondations, les cyclones tropicaux, les tornades, et les raz de marée touchent le pays pratiquement tous les ans. Échapper à ces fléaux paraît impossible La majorité de la population n’a pas de terre à vendre, se déplacer vers des villes saturées d’humains ne règle aucun problème, seuls les plus fortunés préfèrent tenter leur chance à Paris ou à Berlin plutôt qu’à Dacca.

Alors tout miser sur la dépopulation ? L’indice de fécondité était de 6 à 7 enfants par femme sur la période 1950-1985. Jusqu’en 1990, ce pays n’avait pas connu de véritable politique de population mais avait subi seulement une propagande effrénée qui s’était traduite par une avalanche désordonnée de contraceptifs divers. Devant la faiblesse des résultats, on a recouru à la stérilisation massive, mais elle n’a pas eu, non plus, le succès désiré. Au contraire, cette initiative a eu pour conséquence d’accroître la méfiance à l’égard de la contraception. Depuis il y a une baisse progressive de l’indice de fécondité pour arriver à 2,3 en 2018. Cela ne suffira pas. Environ 10 % du territoire est situé en dessous du niveau de la mer et il est estimé qu’environ 50 % de la superficie du pays serait inondée si le niveau de la mer augmentait d’un mètre. En 2050, les « réfugiés climatiques » pourraient être 50 millions dans le pays (sur 162 millions). Bien entendu ni les pays limitrophes, ni l’Union européenne, ne sont en capacité de recevoir un tel afflux de migrants.

Pour aborder collectivement la question démographique, vous pouvez adhérer à l’association Démographie Responsable :

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5 réflexions sur “Le Bangladesh, en route pour l’enfer”

  1. C’est sûr, les Bangladais sont bien plus mal lotis que les Brésiliens. Pour dire, même Biosphère semble ne pas savoir quoi faire. Misère misère ! Depuis 50 ans l’indice de fécondité y a fondu comme de la neige au soleil, c’est probablement ça qui explique la montée du niveau de la mer. Alors bien sûr, à un moment ou à un autre des millions de Bangladais vont devoir partir pour sauver leur peau, et là ils n’auront pas le choix. Et aller où ? Là où ils pourront. Et comme toujours le plus grand nombre n’ira pas très loin, ce qui pourra peut-être en rassurer certains. Je parle bien sûr de ceux qui se font dessus, en imaginant un tsunami de millions et de millions de pauvres bougres déferlant du côté de «chez eux». Misère misère !

    1. Didier BARTHES

      Si la France avait la même densité de peuplement que le Bangladesh, nous serions environ 660 millions de personnes en France, mais bien entendu ce n’est pas un problème. Messieurs, Jadot, Rabhi, Dufumier, Barrau sont bien persuadés qu’il suffit de faire de l’agroforesterie et que tout ira bien.
      On peut toujours nier les réalités. Quant, aux forêts aux animaux…. tant pis

      1. Stratagème 1 : L’EXAGÉRATION.
        Il s’agit de reprendre la thèse adverse en l’élargissant hors de ses limites naturelles, en lui donnant un sens aussi général et large que possible et l’exagérer, tout en maintenant les limites de ses propres positions aussi restreintes que possibles.

      2. et bien dansez maintenant

        « Messieurs, Jadot, Rabhi, Dufumier, Barrau sont bien persuadés qu’il suffit de faire de l’agroforesterie et que tout ira bien. »
        Quelle pensée immature et simplifiée…
        Ces messieurs ont compris les catastrophes à venir causées par des effondrements divers, ce que le Bangladesh à compris avec un « ministre des catastrophes ».
        À travers l’agroécologie, ces messieurs expérimentent des méthodes EFFICIENTES et RÉSILIENTES. Apprendre à vivre durablement avec une sobriété des ressources et des énergies: notre AVENIR souhaité ou imposé par la force naturelle des choses.

        1. – « Ces messieurs ont compris les catastrophes à venir causées par des effondrements divers »
          Je suis tout à fait d’accord. Les Bangladais ne sont pas aussi cons ou insouciants qu’on voudrait nous le faire croire, ils ont en effet compris. Notamment que les catastrophes à venir auront des causes multiples, et non pas une seule.
          Seulement vous devez comprendre qu’ici, sur ce blog, TOUT est systématiquement ramené au (sur)nombre. Quoi que vous disiez on vous maintiendra que c’est d’ailleurs la Cause Première. Et je n’exagère pas. 😉
          Par exemple, la mer monte. Le SURNOMBRE vous dis-je !
          C’est physique, le poids du nombre fait s’enfoncer les continents. Et d’autant plus vite si en plus tout ce monde danse. 🙂

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