Le droit absolu à la vie dès la conception, une idéologie religieuse, est à la fois profondément anti-démocratique et anti-malthusienne. Pourtant Amy Coney Barrett, bien connue pour son opposition à l’interruption volontaire de grossesse, risque de devenir membre de la Cour suprême des États-Unis. En 2006, elle avait déclaré que, « si vous pouvez garder à l’esprit que votre objectif fondamental dans la vie n’est pas d’être un avocat, mais de connaître, d’aimer et de servir Dieu, vous serez vraiment un autre type d’avocat…Gardez à l’esprit que votre carrière juridique n’est qu’un moyen pour une fin et cette fin est la construction du royaume de Dieu ». Cette volonté de considérer une opinion religieuse comme supérieure à la loi démocratiquement adoptée devrait interdire à Amy Coney Barrett de devenir juge suprême. De plus, si la nomination d’Amy Coney Barrett était confirmée, six des neuf juges de la plus haute instance juridique des États-Unis seront catholiques, alors que cette communauté ne représente qu’un cinquième des Américains.
La question de l’avortement divise profondément la société américaine (et bien d’autres). En 1973, la Cour suprême avait donné aux femmes américaines le droit d’avorter jusqu’à 22 semaines de grossesse (arrêt Roe v. Wade). En 2006, Amy Coney Barrett avait signé un texte qualifiant la décision de 1973 de « barbare » et plaidé pour sa révocation. Cette position tranchée inquiète les militantEs pro-choix. Dix-sept affaires, actuellement en suspens devant la justice, représentent autant de cas potentiels dont pourrait se saisir la Cour suprême dans les prochains mois : en Géorgie, l’interdiction d’avorter après six semaines (date à laquelle nombre de femmes ne savent pas encore qu’elles sont enceintes) ; l’Alabama, qui tente d’instaurer une interdiction quasi totale de l’avortement… Depuis 2011, quelque 480 textes limitant l’accès à l’avortement ont déjà été adoptés à travers le pays. Les commentateurs sur le monde-fr précisent :
Csosog : « La Constitution garantit à chaque femme le droit de décider de mener ou d’interrompre sa grossesse avant d’atteindre le seuil de viabilité du fœtus. » Je n’ai rien trouvé de tel dans la Constitution fédérale des EUA, même élargie à ses 27 amendements. Seule la decision Roe v. Wade (22 janvier 1973) dit que a) Pour l’étape précédant approximativement la fin du premier trimestre, la décision d’avortement et son exécution doivent être laissées à l’appréciation du médecin traitant de la femme enceinte. b) Pour l’étape postérieure approximativement à la fin du premier trimestre, l’État, en favorisant son intérêt pour la santé de la mère, peut, s’il le souhaite, réglementer la procédure d’avortement de manière raisonnablement liée à la santé maternelle. c) Pour la phase postérieure à la viabilité, l’État, en promouvant son intérêt dans le potentiel de la vie humaine, peut, s’il le souhaite, réglementer, voire interdire, l’avortement, sauf lorsque cela est nécessaire.
Lustukru : « In God we trust ». En matière de Charia, les USA ont peu à envier au Moyen Orient, l’Islamisme s’y intitulant Evangélisme. Les droits inscrits dans la Constitution Fédérale peuvent être de plus contournés par les Etats, on l’aura déjà observé lors des « luttes pour les droits civiques » des années 60, quand les noirs demandaient simplement à ce que le 15ème amendement datant de 1870 soit respecté dans toute l’Union. Le rôle de la Cour Suprême fédérale étant d’interpréter la conformité des lois et décisions de justice à la Constitution, on peut effectivement s’attendre à des recours de plus en plus nombreux sur le sujet. Mais pour ce qui est de décider d’un amendement constitutionnel, seul le Congres est compétent, avec ratification des trois quarts des Etats membres. L’IVG en tant que telle ne semble donc pas menacée. Restent les contournements et obstructions des Etats, qui ont, eux aussi, leurs propres Cours Suprêmes…
Cyrus Smith : Justement rien dans la constitution ne concernant formellement l’IVG, c’est au juge constitutionnel de faire de la dentelle dans sa règlementation, plus précisément dans la réglementation restrictive de certains états; l’IVG est donc menacée dans une partie du territoires.
Lustukru : Oui, Cyrus Smith, c’est bien ce que je dis. L’IVG aux USA tient à une interprétation de la CS de 1973. Un amendement « pro-life » explicite ayant peu de chance d’être adopté par le Congrès, le Roe-Wade reste d’actualité, laissant les états-membres plus ou moins libres de le contourner, ou pas.
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
15 octobre 2020, Législation, féminisme et avortement
28 septembre 2020, 232 000 avortements en France, insuffisant ?
31 juillet 2020, Avortement, euthanasie… droit à la mort
21 février 2018, On interdit l’avortement, donc nous manquons d’eau
29 novembre 2014, L’avortement serait-il contraire à la nature humaine ?
17 juillet 2013, Pour limiter le nombre de morts, vive l’avortement…
25 janvier 2011, l’avortement dans la dignité
Des milliers de personnes ont manifesté samedi 24 octobre en Pologne, et ce pour la troisième journée consécutive, contre une interdiction quasi totale de l’avortement, alors que la législation du pays comptait déjà parmi les plus restrictives de l’UE.
Chantant « Liberté, égalité, droits des femmes », les protestataires, bravant par la même occasion l’interdiction des rassemblements publics décrétée par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, ont défilé dans les rues à travers tout le pays.
Est ce grave ? Le taux de fécondité en Pologne est de 1,39 enfant par femme, soit bien en-dessous du seuil de renouvellement. Ce n’est certainement pas en Pologne que le renforcement du droit à l’avortement s’impose ! Surtout pour un pays de 37 millions d’habitants
Veux tu dire que la liberté des femmes ne doit pas être partout la même ?
Non mais qu’il n’y a rien de dramatique concernant ce pays, la natalité est bien maîtrisé avec un taux de fécondité de 1,39 enfant par femme, en l’occurrence la prise de la pilule est déjà une méthode performante concernant ce pays. Il n’y a pas lieu de focaliser et encore moins dramatiser sur la population de la Pologne. Ça va faire presque la moitié de la population qui va disparaître dans les décennies à venir surtout avec une population vieillissante. La Pologne peut même se permettre de revenir à un taux de 2,1 enfants par femme dans les années à venir, histoire quand même de stabiliser et ne pas disparaître complétement.
Bonsoir @Bga80.
Il faut tout simplement améliorer l’espérance de vie des Polonais. Mais entraver au droit à l’avortement, c’est quelque chose que rien ne légitime!
Oui, c’est très très grave que le droit à l’IVG soit remis en cause! Les femmes doivent avoir le droit de disposer de leur propre corps!
C’est dommage qu’on ne puisse pas en rajouter aux 7 commentaires de ce «petit commentaire de commentaires anti-malthusiens» (lien article Biosphère nov-déc 2013) Notamment pour commenter l’amusant «commentaire des commentaires possibles». 🙂
Le concept de grossesse non désirée peut être aussi discuté.
– « A l’expression grossesse non désirée, je préfère celle de grossesse surprise, confie le Dr Bagot, gynécologue-obstétricien et auteure de « Vagin & Cie, on vous dit tout ». »
Pendant longtemps les enfants venaient au monde comme ça, disons naturellement, sans être vraiment désirés, c’était alors une heureuse surprise, parfois aussi une malheureuse. Beaucoup d’enfants mourraient à la naissance, la mère aussi bien souvent, seuls les plus solides et les plus chanceux survivaient. Tout ça faisait partie, disons… de la vie, de l’ordre normal des choses.
Bien sûr aujourd’hui ce n’est plus comme ça qu’on voit le choses. Aujourd’hui, notamment grâce à ce que nous appelons le progrès, nous pouvons pratiquement tout régir de la naissance à la mort. Et puisque nous le pouvons, nous le voulons. Notamment parce que nous estimons que nous le valons bien (parce que je le vaux bien !) Les grossesses doivent donc être voulues, désirées. Très bien. Mais elles sont aussi programmées, en fonction de l’emploi du temps et des projets de Madame. Et éventuellement de Monsieur. Les enfants évidemment se doivent d’être parfaits, disons comme il faut, on surveille tout ça de très près, c’est le progrès, demain on pourra peut-être choisir le sexe et la couleur des yeux etc. Bref, adieu les surprises.
Et c’est pareil pour la mort, c’est quand on en a décidé. En quelque sorte elle aussi doit être désirée, programmée, planifiée. Et dans la dignité SVP !
Et c’est pareil pour tout. Vous désirez tel type de femme ou d’homme, pour une heure, pour la nuit ou pour la vie, vous désirez tel animal de compagnie, telle race, telle couleur ? Pas de problème, en 2 clics sur LebonCoin vous trouvez votre bonheur. Beaucoup désirent tellement avoir un chien que quand il devient encombrant ils l’abandonnent. Bref, je crois qu’on ne sait plus trop ce qu’on veut. Et qu’on ne sait plus où en est. On vit vraiment une drôle d’époque.
Soyons sérieux, l’avortement n’est pas un simple débat « pour ou contre », il s’agit de la liberté des femmes de refuser une grossesse non désirée. Or des gouvernements osent nier cette liberté comme en Pologne. Jeudi 22 octobre 2020 le tribunal constitutionnel polonais, très étroitement contrôlé par le pouvoir national conservateur du PiS (Parti Droit et justice), a rendu un arrêt jugeant inconstitutionnel l’avortement dans le cas d’une « malformation grave et irréversible » du fœtus ou d’une « maladie incurable ou potentiellement mortelle ».
En 2019, 98 % des 1 100 avortements légaux recensés en Pologne concernaient précisément la malformation du fœtus. L’arrêt du tribunal constitutionnel revient ainsi à une quasi-interdiction de l’IVG.
C’est sûr ce n’est pas là un simple débat « pour ou contre », comme avec la 5G. La question de l’avortement va bien au delà de la liberté des femmes de refuser une grossesse non désirée. Non seulement les grossesses non désirées pour des raisons disons de confort, mais aussi les grossesses résultant de viols. Que ce soit l’avortement, le contrôle des naissances, l’euthanasie, la peine de mort ou encore la manipulation du vivant, ces sujets touchent à la vie. Donc au sacré. Que ces débats (ou «débats») soient aussi sensibles est pour moi la preuve que vie (la Vie) est encore sacrée. Du moins pour beaucoup. Devrait-on déjà nous en réjouir ou bien le déplorer ?
le délai d’ avortement devrait importer aussi peu que possible tout malthusien vu que cet acte médical peut empêcher la venue d’ un bipède supplémentaire sur cette terre surtout s’ il est issu de populations à haut lapinisme et porteur d’ idéologies criminogènes (islam) !
On lui préfèrera la stérilisation masculine / féminine quasi irréversible et permettant réellement dans un certain temps (comme dirait F. Reynaud) la décroissance de la population !
Si je comprends bien… un malthusien (un vrai, un pur, un dur) se doit de militer pour repousser autant que possible le délai d’avortement. L’objectif de son combat sur ce terrain étant d’amener le délai légal à 9 mois. Et notamment pour certains, plus exactement certaines, femmes et populations. Par contre en matière de stérilisation (forcée, j’imagine) notre bon malthusien ne doit pas faire preuve de sexisme. Mais seulement de racisme.
On connait les liens entre racisme et eugénisme, entre eugénisme et racisme, et fascisme etc. Avant hier je demandais s’il y avait un lien entre eugénisme et malthusianisme. On m’a répondu, tout simplement… «ce sont deux sujets tout à fait différents. » La bonne blague ! 🙂
But de la manoeuvre : empêcher la submersion démographique de l’ Europe par des populations hostiles et natalistes : vous devez être content car vous avez pu ressortir pas mal de mots terrifiants😃😃😃😃 se terminant en – isme : brrrrrrrr !
Si réagir durement face à l’ invasion démographique immigrée , c’ est être raciste / fasciste , alors oui , je le suis ad infinem .
Pour votre malheur , je ne suis pas sexiste ; en ce qui concerne l’ eugénisme , je ne recommande pas la liquidation de ces personnes sous prétexte qu’ elles ont afromuzz
Heureusement que tous les mots en isme ne sont pas tous terrifiants. Le lapinisme par exemple ne me terrifie pas plus que ça, j’aime bien le lapin. Le communisme ne me dérange pas non plus, surtout dans l’état où il est devenu. L’anarchisme, c’est pareil. Par contre le racisme, le fascisme, le dogmatisme, ça j’aime pas. Même que j’en ai une sainte horreur, POUAHHH !!! Une simple affaire de goût.
En attendant, si vous n’avez pas trop horreur du vide, je vous conseille l’alpinisme. Vous avez aussi le stoïcisme, qui peut-être vu comme une forme de je-m’en-foutisme. Là encore ça dépend du point de vue et des lunettes.
Bonjour @MARCEL.
1/Vous véhiculez les clichés selon lesquels les hommes africains sont des montre mi humains mi bonobos qui ont chacun un pénis démesurément long et qui sont des géniteurs sur pattes!
Par ailleurs, vous faîtes un ignoble amalgame consistant à amalgamer avec les islamistes les musulmans et à amalgamer avec l’islam les musulmans! Au passage, vous confondez, Arabes et/ou Africains et/ou Magrébins avec musulmans.
De plus, vous insinuez que le fait de porter telle ou telle idéologie se transmet biologiquement.
Vous êtes êtes bel et bien un néo-fasciste raciste!
La stérilisation forcée, c’est bafouer le principe selon lequel chaque personne doit pouvoir disposer de son propre corps! Et ce n’est nullement nécessaire, car l’avortement volontaire et la bonne contraception volontaire sont bien plus efficace.
Des deux côtés de l’Atlantique, et idem ailleurs, on passe son temps à se bouffer le nez. On le sait c’est con mais c’est plus fort que nous. D’autant plus qu’à ce jeu de cons tout et bon, c’est comme dans le cochon. Non seulement la politique, les jeux du cirque, mais aussi la religion. Les religions, disons la spiritualité, ce qui touche à l’intime, au sacré. Un jour le voile et les barbus, un autre la laïcité et les mosquées, le lendemain l’euthanasie, aujourd’hui l’avortement, demain la peine de mort, l’enseignement du créationnisme à l’école etc. etc. Et toujours la question à la con : POUR ou CONTRE ? Choisis ton camp camarade ! Et puis on recommence.
En attendant, dans quelques semaines en plus de la dinde ( halal, casher ou laïque, la dinde ?) faudra se farcir le «grand débat national» : Faut-il brûler les crèches ?
Dans ce cas là alors supprimons tous les débats, mais encore une fois Michel C vous critiquez la tenue du débat et évitez soigneusement de donner votre avis, mais pourquoi cette moquerie permanente alliée au refus de l’engagement ?
Pour moi j’avoue que l’avortement à 22 semaines, non, je suis contre.
– «Le droit à l’avortement au cœur des débats avant la présidentielle américaine» (Le Monde)
Voilà donc ce qui occupe actuellement l’Amérique. Voilà donc ce qu’est le «grand débat national» au royaume de Disney et de Donald. Le grand débat sur le monde de demain attendra, comme «chez nous» d’ailleurs.
Encore une fois il y a débat ET débat. Lorsqu’il s’agit de «débats» je me contente juste de souligner l’imposture, ou la mascarade. Et pour ça à chacun son style, sa méthode. Et généralement j’évite de me positionner POUR ou CONTRE, parce que je pense que ça ne sert à rien, du moins rien de bon. Vous pouvez voir là un refus d’engagement, ce n’est pas mon problème.
Le sujet du jour porte non seulement sur l’avortement mais plus largement sur la place des religions dans les diverses sociétés (notamment ici aux Etats-Unis) et dans les diverses institutions (écoles, tribunaux etc.) On appelle ça la laïcité. Or déjà, la laïcité n’est pas entendue de la même façon par tout le monde, même au sein d’un même pays. La France et les Etats-Unis ont des visions différentes de la laïcité, question d’histoire et de culture tout simplement. Quoi qu’il en soit laquelle est la bonne ? La notre, évidemment ! (c’est une blague, évidemment !)
Bonjour monsieur Barthès.
Vous écrivez « Pour moi j’avoue que l’avortement à 22 semaines, non, je suis contre ». Pensez-vous que vos chances de devenir vous-même enceint soit assez élevées de sorte à ne pas être négligeables?
La personne n’a légitimité d’être pour ou contre l’avortement que d’elle-même. Une femme enceinte n’a à recevoir de consigne d’avortement ou de non-avortement ni de quelque homme ni de quelque autre femme.