le FMI, le peuple et la nature

Qui faut-il défendre ? La nature ? Le peuple ? Les banques ? La réponse est difficile car tout est lié, c’est l’idée générale de ce blog. Comme les banques exploitent le peuple qui exploite la nature, nous nous mettons bien sûr du côté du plus exploité, la nature. Car la nature donne au peuple les moyens de vivre et le peuple demande aux banques les moyens de consommer la nature. Et si la nature est surexploitée, elle ne pourra pas donner à manger au peuple qui ne pourra pas engraisser les banques. Cqfd.

Prenons un exemple, le FMI, cette banque de refinancement. Sans le FMI qui donne des liquidités aux Etats en difficulté de paiement, le commerce international risque d’en souffrir. Donc si le FMI n’existait pas, le peuple devrait se contenter des ressources qui sont dans son propre pays, il ne pourrait plus mettre à sa disposition les ressources de la Terre tout entière, il serait obligé de  sauvegarder durablement la richesse de son territoire. Le FMI est lié au libre-échange qui est lié à la surexploitation de la nature. Il faut donc supprimer le FMI, mettre au chômage DSK, et tout ira mieux pour le peuple. Si nous changeons de mode de vie !

Les politiques de rigueur appliquées aujourd’hui dans les pays développés ne sont pas nouvelles. Le FMI avait déjà imposé des purges (appelées plans d’« ajustement structurel ») dans les années 1980 aux pays du tiers-monde surendettés à cause d’un commerce mondial déséquilibré, d’une consommation à crédit, d’un Etat dispendieux. Pourtant cela fait plus de trente ans que Paris se permet de ne pas présenter un budget de l’Etat à l’équilibre ! Le FMI craint alors que la crise de l’euro se mue en une crise mondiale des dettes publiques. Les économistes ont peur que ce qui se passe dans l’UE ne soit que la pointe d’un iceberg de dettes et de déficits publics dont ni le Royaume-Uni, ni les Etats-Unis, ni le Japon ne sont exclu. Alors on tape sur le petit peuple, comme d’habitude. Le FMI impose au gouvernement roumain de diminuer les salaires dans la fonction publique de 25 % et les retraites de 15 % (LeMonde du 20 mai). Supprimons donc le FMI pour venir en aide aux Roumains, mais alors supprimons ce qui rend le FMI nécessaire, un commerce mondial déséquilibré, une consommation à crédit, un Etat dispendieux.

Aux humains de savoir quoi faire de leurs élites corrompues ou inconscientes, nous ne pouvons pas décider à la place des peuples. Mais si le peuple tout entier se met à la diète, il n’aura plus besoin des banques et la nature pourra respirer.

6 réflexions sur “le FMI, le peuple et la nature”

  1. ordre monétaire sain ?
    Sur la question des banques, avant leur suppression définitive au profit par exemple des SELs (systèmes d’échanges locaux), on pourrait enrayer leur capacité de création monétaire. C’est ce qui est conseillé dans Vers une société sobre et désirable (Puf, 2010) :

    « La montée des périls est de mieux en mieux perçue, ce qui facilite la remise en cause des paradigmes dominants. Les entreprises doivent inverser leur discours et ne plus exacerber les appétits de leurs clients présents ou potentiels. Il faut par exemple empêcher la capacité des banques à prêter au-delà des dépôts à vue et de l’épargne qu’elles collectent, de sorte que leur capacité de création monétaire se réduise. Elles redeviennent des organisme chargés simplement de faire de l’intermédiation entre épargne et crédit. Ces mesures coercitives doivent être accompagnées d’un financement des investissement écologiquement nécessaire par le biais de création monétaire publique. »

  2. ordre monétaire sain ?
    Sur la question des banques, avant leur suppression définitive au profit par exemple des SELs (systèmes d’échanges locaux), on pourrait enrayer leur capacité de création monétaire. C’est ce qui est conseillé dans Vers une société sobre et désirable (Puf, 2010) :

    « La montée des périls est de mieux en mieux perçue, ce qui facilite la remise en cause des paradigmes dominants. Les entreprises doivent inverser leur discours et ne plus exacerber les appétits de leurs clients présents ou potentiels. Il faut par exemple empêcher la capacité des banques à prêter au-delà des dépôts à vue et de l’épargne qu’elles collectent, de sorte que leur capacité de création monétaire se réduise. Elles redeviennent des organisme chargés simplement de faire de l’intermédiation entre épargne et crédit. Ces mesures coercitives doivent être accompagnées d’un financement des investissement écologiquement nécessaire par le biais de création monétaire publique. »

  3. (suite)La nature ne se perfectionne elle-même que très lentement, elle ne peut par elle-même soutenir le développement de la liberté humaine sans les perfectionnements que lui apporte l’humanité. L’abandon prôné par vous de l’économie agro-industrielle intensive aura pour conséquence un effondrement simultané tant de la biosphère que des populations.
    Toutes proportions gardées, l’effondrement du système bancaire lombard « mondialisé » – européanisé – du 13ème siècle a provoqué une désorganisation complète de l’économie européenne de l’époque, qui s’est traduite par une disparition des industries, une disparition partielle de l’agriculture « commerciale », de grandes épizooties, puis finalement la grande Peste Noire, qui enleva entre la tiers et la moitié de la population d’Europe. Ceci est un exemple des conséquence d’un effondrement biosphérique consécutif à l’arrêt de l’intervention humaine.

    La rigueur, la sobriété, la décroissance sont ce qu’exigent des peuples les banques et les institutions financières internationale, afin de payer une dette qui n’est qu’un construct criminel sans réalité. Cette exigence est relayée par des élites qui trahissent par ignorance, intérêt ou vice, leurs peuples. Mais comment équiper la nature des moyens de sa prospérité future – et, partant, de la prospérité de l’humanité future – avec ces doctrines anti-développement ?

    La biosphère a un besoin vital de l’Homme, l’Homme a un besoin vital de la biosphère. Mais c’est l’Homme l’acteur. C’est lui qui la fertilise, c’est elle qui fructifie, et cette relation immémoriale doit être préservée, promue et perfectionnée.
    Ergo, défendre le progrès humain, c’est défendre la nature.

    Votre description du rôle du FMI est un peu bizarre : le FMI n’est pas une banque de refinancement, je crois. Ce n’est d’ailleurs pas une banque tout court, mais c’est un détail. Le FMI avait un sens dans la doctrine anti-coloniale de Franklin Delano Roosevelt exprimée par les accords de Bretton Woods. Aujourd’hui, et depuis quelques années déjà, il ne sert qu’à imposer des « purges », commes vous dîtes, néo-malthusiennes, et à permettre à des intérêts étranger de s’emparer des biens publics nationaux des victimes, tout en les soumettant à l’austérité budgétaire la plus brutale (la décroissance, en somme). Dans les pays victimes des plans d’ajustements structurels, votre modèle d’économie locale est devenu la norme, surtout en Afrique, par exemple.

    Pour sortir de ce sous-développement, pour supprimer un commerce mondial déséquilibré, supprimez les produits dérivés financiers, qui offrent un pouvoir de levier financier phénoménal aux banques contre les peuples et les gouvernements – ce que nous voyons aujourd’hui -, réétablissont un ordre monétaire mondial et national sain, où les nations souveraines coopéreront en vue de leur développement mutuel, et le miracle biosphérique du XXième siècle aura une chance de se poursuivre au XXIième siècle.

    Vous dîtes : « Aux humains de savoir quoi faire de leurs élites corrompues ou inconscientes, nous ne pouvons pas décider à la place des peuples ». Cela a de quoi surprendre ! Vous êtes certainement humains, non ? Et je ne pense rien vous apprendre en vous disant : « Le peuple, c’est nous ! » Vous et moi, et tous les autres.

    Ce n’est pas la diète, l’aliénation de la misère – même consentie – qu’il nous faut, auteurs de ce blog : ce qu’il nous faut, à vous, à nous, c’est la liberté* !

    * Liberté : la liberté n’est pas la capacité de se satisfaire sans contrainte, mais le pouvoir de faire le bien.

  4. (suite)La nature ne se perfectionne elle-même que très lentement, elle ne peut par elle-même soutenir le développement de la liberté humaine sans les perfectionnements que lui apporte l’humanité. L’abandon prôné par vous de l’économie agro-industrielle intensive aura pour conséquence un effondrement simultané tant de la biosphère que des populations.
    Toutes proportions gardées, l’effondrement du système bancaire lombard « mondialisé » – européanisé – du 13ème siècle a provoqué une désorganisation complète de l’économie européenne de l’époque, qui s’est traduite par une disparition des industries, une disparition partielle de l’agriculture « commerciale », de grandes épizooties, puis finalement la grande Peste Noire, qui enleva entre la tiers et la moitié de la population d’Europe. Ceci est un exemple des conséquence d’un effondrement biosphérique consécutif à l’arrêt de l’intervention humaine.

    La rigueur, la sobriété, la décroissance sont ce qu’exigent des peuples les banques et les institutions financières internationale, afin de payer une dette qui n’est qu’un construct criminel sans réalité. Cette exigence est relayée par des élites qui trahissent par ignorance, intérêt ou vice, leurs peuples. Mais comment équiper la nature des moyens de sa prospérité future – et, partant, de la prospérité de l’humanité future – avec ces doctrines anti-développement ?

    La biosphère a un besoin vital de l’Homme, l’Homme a un besoin vital de la biosphère. Mais c’est l’Homme l’acteur. C’est lui qui la fertilise, c’est elle qui fructifie, et cette relation immémoriale doit être préservée, promue et perfectionnée.
    Ergo, défendre le progrès humain, c’est défendre la nature.

    Votre description du rôle du FMI est un peu bizarre : le FMI n’est pas une banque de refinancement, je crois. Ce n’est d’ailleurs pas une banque tout court, mais c’est un détail. Le FMI avait un sens dans la doctrine anti-coloniale de Franklin Delano Roosevelt exprimée par les accords de Bretton Woods. Aujourd’hui, et depuis quelques années déjà, il ne sert qu’à imposer des « purges », commes vous dîtes, néo-malthusiennes, et à permettre à des intérêts étranger de s’emparer des biens publics nationaux des victimes, tout en les soumettant à l’austérité budgétaire la plus brutale (la décroissance, en somme). Dans les pays victimes des plans d’ajustements structurels, votre modèle d’économie locale est devenu la norme, surtout en Afrique, par exemple.

    Pour sortir de ce sous-développement, pour supprimer un commerce mondial déséquilibré, supprimez les produits dérivés financiers, qui offrent un pouvoir de levier financier phénoménal aux banques contre les peuples et les gouvernements – ce que nous voyons aujourd’hui -, réétablissont un ordre monétaire mondial et national sain, où les nations souveraines coopéreront en vue de leur développement mutuel, et le miracle biosphérique du XXième siècle aura une chance de se poursuivre au XXIième siècle.

    Vous dîtes : « Aux humains de savoir quoi faire de leurs élites corrompues ou inconscientes, nous ne pouvons pas décider à la place des peuples ». Cela a de quoi surprendre ! Vous êtes certainement humains, non ? Et je ne pense rien vous apprendre en vous disant : « Le peuple, c’est nous ! » Vous et moi, et tous les autres.

    Ce n’est pas la diète, l’aliénation de la misère – même consentie – qu’il nous faut, auteurs de ce blog : ce qu’il nous faut, à vous, à nous, c’est la liberté* !

    * Liberté : la liberté n’est pas la capacité de se satisfaire sans contrainte, mais le pouvoir de faire le bien.

  5. @ auteurs de ce blog :

    Soyez conséquent !

    Si les banques, grâce à la dérégulation monétaire et financière internationale contemporaine, désorganisent le commerce et la production mondiale au point d’empêcher les peuples d’agir correctement dans la biosphère – les plongeant ainsi dans la misère -, votre défense de la biosphère doit passer par le soutien à l’intérêt général des peuples contre cette dérégulation financière mondiale (la « mondialisation), afin que ceux-ci reprennent leur travail « naturel » de perfectionnement de la nature, qui est la seule source de prospérité et de progrès de l’humanité.

  6. @ auteurs de ce blog :

    Soyez conséquent !

    Si les banques, grâce à la dérégulation monétaire et financière internationale contemporaine, désorganisent le commerce et la production mondiale au point d’empêcher les peuples d’agir correctement dans la biosphère – les plongeant ainsi dans la misère -, votre défense de la biosphère doit passer par le soutien à l’intérêt général des peuples contre cette dérégulation financière mondiale (la « mondialisation), afin que ceux-ci reprennent leur travail « naturel » de perfectionnement de la nature, qui est la seule source de prospérité et de progrès de l’humanité.

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