La fête du 14 juillet a été instituée par la loi en 1880, en référence au 14 juillet 1789, date de la prise de la Bastille et symbole du passage à un monde nouveau, et surtout au 14 juillet 1790, jour d’union nationale lors de la Fête de la Fédération, symbole de l’union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire. Les sans-culottes de 1789 étaient-ils militaires ? Non, le peuple avait pris la Bastille quand une armée professionnelle tirait dans la foule ! La première fête de la fédération en 1790 fut-elle un défilé militaire ? Non ! La raison de la présence de militaires au défilé du 14 juillet 1880 n’avait rien à voir avec les combats pour la liberté : cela se voulait le symbole du renouveau de l’armée française vaincue en 1870 par la Prusse.
Eva Joly avait proposé en 2011 un défilé citoyen et non militaire, pour ranimer l’esprit d’une fête de la fédération et de renouer avec la vision d’une société qui célèbre « le bonheur d’être ensemble », toute catégorie de population confondue. Du premier ministre François Fillon aux membres du PS, la candidate écolo aux présidentielles avait suscité la réprobation toutes étiquettes confondues de la classe politique. Pourtant on peut aller encore plus loin qu’Eva : au-delà de leurs défilés, c’est l’armée et les armements qui devraient être combattus. Cette institution et ses instruments de mort sont des facteurs significatifs de la lutte entre groupes sociaux, donc de détérioration du milieu qui nous fait vivre. Un écologiste se doit d’être non seulement contre le défilé militaire du 14 juillet, mais aussi pour l’apprentissage de la défense civile non violente, pour la résistance aux institutions qui nous broient.
Comme le disait en chantant un de nos poètes : « Le jour du 14 juillet, je reste dans mon lit douillet, la musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas… »