C’est en 2022 que tout a commencé. On sortait à peine de la pandémie qui a assigné à résidence la presque totalité de la population mondiale que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a déstabilisé le principe de l’intangibilité des frontières. Les grandes puissances ont été amenées à se concerter en permanence, les prémices d’un gouvernement mondial était en germe. Et puis nous avons pris conscience politiquement de la fin inéluctable des énergies fossiles, les prix de l’ensemble des matières première a flambé, les révoltes sociales se sont généralisées, guerres et famines se sont multipliées, l’armée est intervenue et les casques verts sont apparus. L’écologie a pris le pouvoir. Comment diriger 10 milliards d’êtres humains si ce n’est en unifiant l’ensemble des peuples sous une bannière transnationale avec l’objectif de protéger la planète et tous ses habitants. Au niveau concret, il n’y avait qu’un modèle politique possible pour éviter la cacophonie, le parti unique puisque de toute façon tous les citoyens étaient devenus écolos.
Le Mouvement Universaliste Ecolo, après maints affrontements violents entre tendances partisanes, a trouvé son unité et peaufiné son organisation. Le bureau politique est constitué de vingt-cinq membres, le comité permanent de sept personnes seulement, le tout dirigé par le président du directoire. Devenir membre du MUE, c’est le rêve de tout citoyen. Le 4 juillet 2047, ce parti politique sans concurrent comprend 6,6 % de la population mondiale. Ses membres prêtent solennellement serment sous le drapeau vert du Parti, ils s’engagent à tout sacrifier au mouvement écolo. Mais on n’en devient pas membre d’un claquement des doigts, l’adhésion couronne la persévérance. Même pour une personne élevée au sein d’une famille écolo et ayant étudié l’écologisme à l’université, le processus dure environ deux ans. Le président du directoire lui-même n’a jamais caché avoir été recalé à neuf reprises avant d’obtenir sa carte. Il subissait les conséquence de l’activisme de son père qui avait été exilé autrefois en milieu rural pour anti-écologisme primaire. Pour rejoindre l’élite, il faut faire acte de candidature en envoyant une lettre de motivation à la cellule locale du MUE ; on en compte plus de 26 millions, tant dans les quartiers que dans les entreprises, les associations et l’armée. Une fois le principe de sa candidature retenu, l’impétrant doit fournir davantage d’informations sur sa personne, mais aussi sur son entourage. Commence alors une période d’un an durant laquelle le candidat doit suivre une formation verte, puis rédiger chaque trimestre un petit rapport politique. Il faut « rechercher la vérité dans les faits et faire preuve de détermination ». Des débats en interne ? « Ici, nous insistons sur la discipline », répond le président de l’académie voué à l’éducation de l’élite. Si le candidat est accepté, il doit verser une cotisation comprise entre 0,5 % et 2 % de ses revenus nets. Au bout d’une année probatoire, si tout va bien, il est adoubé. Moins de la moitié des postulant sont acceptées. De nos jours, il est délicat même pour un étudiant brillant de ne pas candidater.
Le MUE est le digne descendant du PCC (Parti communiste chinois). En 2019, au lendemain du 70e anniversaire de la prise du pouvoir par Mao, le président chinois Xi Jinping avait tiré les leçons de l’histoire du PCC : « Quand la Révolution a triomphé, le Parti a émis trois demandes à tous les cadres dirigeants : d’abord ils ne doivent jamais se couper des masses, même un instant. Deuxièmement, il faut poursuivre le combat, ne jamais céder à l’hubris et à l’arrogance et, troisièmement, il faut maintenir sa pureté politique et se prémunir à jamais contre toute tentation de corruption. Ce sont les trois raisons pour lesquelles nous sommes encore là et, si nous voulons continuer de gouverner, nous devons continuer de respecter ces trois points. » Dès 2013, Xi Jinping appelait les communistes à « s’autopurifier, s’autoperfectionner, s’autoréformer, s’autoélever » ? Le slogan retenu pour le centenaire du PCC en juillet 2021, « Suivre le Parti, toujours ». Les termes « mission » et « foi dans le Parti » deviennent omniprésents. C’est la voie à suivre,le pouvoir est stable et soutenu par des militants zélés. Ce système politique s’est étendu à la planète toute entière.
Le Rouge a viré au Vert. Dès le jardin d’enfants, les bambins ne sont plus incités à jouer aux « soldats rouges », ils sont désormais devenus des « soldats verts ». L’histoire du MUE est enseignée dès l’école primaire. Chaque segment de la population est appelé à avoir le « gène vert ». Ainsi, un bon étudiant se doit d’être « vert et expert », et les scientifiques sont amenés à « aimer le Mouvement ». Le MUE est omniprésent : dans les rues, les manuels scolaires, dans chaque quartier. Les entreprises n’y échappent pas : sur les cartes de visite des hommes d’affaires, la position au sein du Mouvement précède le poste occupé. Depuis 2045, le cinéma, les médias et les publications relèvent du département de la propagande du Parti. Idem pour les affaires religieuses et ethniques. Quiconque travaille directement ou indirectement pour le gouvernement pourra être détenu sans véritable processus légal ni moyen de recours en cas d’abus par les enquêteurs. « Plus la responsabilité des cadres dirigeants est grande, plus leur position est importante, plus il est urgent de renforcer la supervision dont ils font l’objet », affirmait à l’époque une directive du PCC publiée le 1er juin 2021. Le monde entier vit dorénavant sous une sorte de « dictature de la majorité ».
Mais dans l’ensemble, les Terriens sont satisfaits de la situation ; on vit un certain équilibre avec les ressources renouvelables de la planète sans empiéter sur les besoins des générations futures. On ne parle plus de maoïsme ou de libéralisme, mais de « la pensée de René Dumont », gravée définitivement dans le marbre. Tout le monde marche droit, mais dans la bonne direction.
Source d’inspiration : « Les 100 ans du Parti communiste chinois »
JL Mélenchon , mort en 2039, initiateur et rassembleur des « farces » de gauche qui devint 1er sinistre du gouvernement d’ ultragauche macrondellien en juin 2022 a été embaumé après sa mort et exposé au musée de l’ immigration où quelques touristes et de nombreux afromuzz et Roms se recueillent devant le cercueil d’ un homme qui a tout fait pour eux .
Il a su avec ses copains de gauche initier ce vaste mouvement rassembleur d’ écologie politique et faire fuir au Canada et Amérique du sud , les derniers résistants nationalistes qui voulaient le liquider .
Les derniers contestataires de la politique « écologique » sont conduits au « La haut , guy » pour un traitement fait de psychiatrie et de travail dans les champs .
Ma cabane au canada, est blottie au fond des bois, on y voit des cercueils sur le seuil, des chevrotines dans la cuisine. Ma cabane au canada, c’est le seul bonheur pour moi, la vie libre qui me plaît, la diarrhée. À quoi bon chercher ailleurs, toujours l’élan de mon coeur reviendra vers ma cabane au Canada. Mais je rêve d’y emmener celui qui voudra me suivre. Viens avec moi si tu veux vivre, au cher pays où je me suis planqué.
Source d’inspiration : Line Renaud
Exemple page 121 :
– « Mais dans l’ensemble, les Terriens sont satisfaits de la situation. Saint Jacques avait raison, pour qu’il y ait le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes. […] On ne parle plus de maoïsme ou de libéralisme, et encore moins de malthusianisme ou de je-m’en-foutisme, on parle désormais des pensées. Des pensées et des soucis, des pâquerettes aussi. Et des pensées de Pierre Paul et Jacques. De Jean et de René aussi. Casaque rouge, tunique verte, la pensée de René Dumont gravée définitivement dans le marbre est dépassée sur sa gauche par la pensée de Jacques Rouxel gravée définitivement dans le granit. Dur dur le granit ! »
Exemple page 122 :
– « La pensée de Jean-Baptiste Botul, gravée provisoirement dans la pâte à modeler, peine à sortir du trou. Faut dire que penser au trou et au non-trou, voire au trou dans le trou, c’est-à-dire au trou percé, c’est pas à la portée du premier convenu. […]
Tout le monde marche droit, mais dans la bonne direction. Peu importe où l’on va, tous les chemins mènent à Rome. Peu importe que Rome soit désormais un trou, du tout au trou il n’y qu’un pas. »
Reste juste à trouver un titre à ce nouveau roman. “2047“ me semble tout indiqué..
Reste juste à voir si cette petite plaisanterie resterait cohérente avec le “2084“ de Boualem Sansal. Finalement 2047 ne s’annonce pas aussi rigolo que ça.
Et ce “Dumontisme“ ne vaut guère mieux que n’importe quel autre fanatisme.
Bravo, c’est pas mal. Je me dis que 300 petites pages de ce genre nous donneraient une bonne petite dystopie. Et qui plus est une dystopie d’un genre particulier. Qui ne court pas les rues, ni les rayons des bibliothèques, une dystopie rigolote. Logiquement, ça devrait bien se vendre. 🙂
Les plus grands esprits de tous les temps pourraient servir de source d’inspiration.