Deux candidats à la présidentielle 2022, un même mot d’ordre qui vient de loin !
Le 17 février 2017. Marine Le Pen, candidate à la présidentielle, a affirmé à Clairvaux-les-Lacs (Jura) que le slogan phare des réunions publiques frontistes, « On est chez nous« , était « un cri du cœur, un cri d’amour », appelant les Français à « défendre » le « patrimoine » qui leur « appartient ».
Le 5 décembre 2021. Eric Zemmour a tenu le premier grand rassemblement de sa campagne au Parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). « On est chez nous ! On est chez nous ! », chante la salle en attendant Zemmour. Elle entonne aussi la Marseillaise, drapeaux tricolores à la main et pancarte qui clame le nouveau logo du candidat « Impossible n’est pas français ».
L’analyse d’Harald Welzer : L’usage du « NOUS »suppose une perception reconstruite de la réalité. Le déclin social est déclenché par un effondrement écologique, mais la plupart des acteurs ne le voient pas. Ce qu’ils voient, ce sont des attaques, des pillages, bref l’hostilité d’un groupe « EUX » contre leur groupe « NOUS ». Une fois un conflit défini comme opposant des groupes « NOUS» et « EUX » comme des catégories différentes, les solutions de conciliation deviennent impensables, et cela a pour effet que ces conflits sont partis pour durer, en tout cas jusqu’à ce qu’un côté ait vaincu l’autre. Le fait de faire de groupes humains des catégories distinctes aboutit régulièrement au meurtre. Des meurtriers dans une guerre d’extermination agissent en groupe, loin de leurs réseaux sociaux habituels, et du coup les normes qui se développent parmi eux et qu’ils se confirment mutuellement ne sont contestées par aucune sorte de critique extérieure. En termes de psychosociologie, la question se pose aussi de savoir dans quelle mesure l’augmentation de la pression migratoire provoque chez la population européenne des sentiments de menace et des besoins de sécurité, qui entraîneraient des exigences d’une politique de sécurité plus rigoureuse. (Les guerres du climat d’Harald Welzer, 2009)
Lire, Pourquoi l’inéluctable montée des populismes ?
Le point de vue de ce blog biosphere : Nous aimerions une société idéale où l’individu ne serait conforme aux autres que si chacun répondait par son comportement aux exigences de l’éthique et de la solidarité. Mais éthique et solidarité sont souvent contradictoires. Il y a EUX et il y a NOUS, particulièrement dans une situation de pénuries. On accepte de partager les difficultés dans son groupe, on rejette d’autant plus violemment les autres. La montée de l’extrême droite dans le monde est le signe inquiétant de cette dérive. Pourtant sortir de la soumission volontaire à son groupe d’appartenance peut s’apprendre… Aujourd’hui dans les démocraties occidentales, la fin de l’esclavage, l’égalité des sexes ou la diversité culturelle apparaissent comme des évidences. Mais les nouvelles thématiques à la mode, croissance économique et progrès technique, sont devenues les pensées incontournables du monde contemporain : une croyance sociale bien implantée. Le processus de soumission volontaire est à l’œuvre. Quand la crise financière des subprimes a eu lieu, ce fut à la surprise générale, sauf pour de rares experts non-conformistes. Le sens commun avait accepté qu’on puisse vivre indéfiniment à crédit dans une société de croissance. L’alignement collectif était devenu une abdication partagée. En effet, la capacité d’un raisonnement personnel devient négligeable quand on se retrouve dans un milieu partisan, où la pression sociale tend à l’homogénéisation des comportements. Il y a interaction spéculaire, les autres sont le miroir dans lequel nous retrouvons notre propre attitude. La capacité d’avoir une action éthique ou raisonnée est de 100 % quand une personne est en situation de pouvoir juger personnellement. Elle n’est que de 50 % lorsqu’on se retrouve confronté aux attitudes d’une autre personne, la conscience de soi est divisée par deux. Dans un groupe, nos possibilités de faire différemment sont négligeables.
Pour avoir l’analyse intégrale, Soumission/ volontaire, comment sortir de cet oxymore ?
Conclusion : Il se pourrait qu’un jour le modèle tout entier de la société occidentale, avec toutes ses conquêtes en matière de démocratie, de libertés, de tolérance, de créations artistiques, apparaisse aux yeux d’un historien du XXIIe siècle comme un vestige incongru. Si du moins il y a encore des historiens au XXIIe siècle. Ce modèle de société, si implacablement efficace qu’il ait été pendant 250 ans, parvient maintenant à une limite de son fonctionnement, une limite que personne ou presque n’avait soupçonnée si proche et si nette, au moment même où les pays communistes succombent eux aussi à l’ivresse d’un mode de vie impliquant voitures, écrans plats et voyages au loin. Comme les ressources vitales s’épuisent, il y aura de plus en plus d’hommes qui disposeront de moins en moins de bases pour assurer leur survie. Il est évident que cela entraînera des conflits violents entre ceux qui prétendent boire à la même source en train de se tarir, et il est non moins évident que, dans un proche avenir, on ne pourra plus faire de distinction pertinente entre les réfugiés fuyant la guerre et ceux qui fuient leur environnement. Le XXIe siècle verra non seulement des migrations massives, mais des solutions violentes aux problèmes de réfugiés. La violence a toujours été une option de l’action humaine. Les hommes changent dans leurs perceptions et leurs valeurs, en même temps que leur environnement et sans s’en rendre compte : c’est le phénomène des shifting baselines. Quand des hommes interprètent des problèmes comme menaçants leur propre existence, ils tendent à prendre des solutions radicales, telles qu’ils n’y avaient jamais pensé avant.
BGA80 8 FÉVRIER 2022 À 11:45 : « Avec nos socialo-communistes écolos, lorsqu’on dit
L’Afrique aux africains, c’est normal. L’Algérie aux algériens c’est normal […] si on dit la France aux français, rien ne va plus, c’est du fascime, du racisme, etc … Cherchez l’erreur ! »
L’ERREUR c’est le Bougre de Grand Andouille qui colporte ce genre de blague douteuse.
Blague ou «blague» fort bien analysée par l’indigné du canapé.
– « Pourquoi le confusionnisme est-il si dangereux ? »
( 31 janvier 2016 sur indigne-du-canape.com )
Ce n’est pas une blague c’est factuel !
Factuel ? Pour voir ce qui est factuel commence par lire l’analyse de L’indigné du Canapé. Et regarde bien le dessin humoristique (ULTRA BEAUF BOOK).
Regarde bien dans les cités, et même dans les villes en général ! Parce qu’en restant à Trifouilly les oies tu restes aveugles !
Ah parce que chez les Verts et autres soit disant écolos d’extrême gauche, l’environnement est une priorité vraiment ? Ils ont vraiment le sens des priorités ?
Voir Article et les vidéos de cet article, sur Zone Interdite intitulé = « Les téléspectateurs de Zone Interdite scandalisés par ces Français qui se disent écolos mais font construire des maisons avec du bois venant des forêts d’Ukraine et roulent en SUV Diesel à plus de 50.000 euros
Quel est le rapport avec cette idée et cet usage du « NOUS » ?
Dis-nous plutôt ce que t’inspire la brillante analyse d’Harald Welzer.
– « La capacité d’avoir une action éthique ou raisonnée est de 100 % quand une personne est en situation de pouvoir juger personnellement. […] Dans un groupe, nos possibilités de faire différemment sont négligeables. » (point de vue biosphère)
Cette théorie est très discutable. Déjà la première affirmation, sur laquelle repose les deux autres. C’est quoi une personne «en situation de pouvoir juger personnellement» ?
Serait-ce une personne qui se serait construite absolument toute seule ? Ça n’existe pas.
Serait-ce tout simplement une personne dotée d’un esprit critique affûté ? Admettons.
Et puis il resterait encore à voir ce qu’on entend par «action éthique».
Avec nos socialo-communistes écolos, lorsqu’on dit
L’ Afrique aux africains, c’est normal
L’Algérie aux algériens c’est normal
Le Maroc aux marocains c’est normal
bref on peut faire le tour du monde ça fonctionne comme ça, sauf pour les pays européens et nord américains
Car si on dit la France aux français, rien ne va plus, c’est du fascime, du racisme, etc … Cherchez l’erreur !
De toutes façons, que nous soyons tous conditionnés par notre environnement social (le groupe, la famille etc.) est une évidence. Seulement nous le sommes seulement plus ou moins. Que dans un groupe il ne soit pas facile de ramer à contre courant (de faire différemment) est tout aussi évident. Mais je ne dirais pas que nos possibilités sont négligeables. Et n’en ferais encore moins une règle générale.
Parce que dans chaque groupe nous trouvons des brebis galeuses et des moutons noirs.
Dans certains groupes, notamment ceux marqués par le dogmatisme, les éléments subversifs peuvent être carrément éliminés. Cela reste toutefois marginal. En règle générale les moutons noirs sont vus comme des anormaux. Ce qui d’un certain point de vue peut se défendre vu qu’ils sont minoritaires. Ne pas être dans la Norme vous classe de facto chez les Autres. Ensuite c’est l’Air du Temps qui décide de ce qu’on fait des anormaux et des «anormaux».
– « En effet, la capacité d’un raisonnement personnel devient négligeable quand on se retrouve dans un milieu partisan, où la pression sociale tend à l’homogénéisation des comportements. » (point de vue biosphère)
Oui, et cela va dans le sens que j’ai développé précédemment. Je ne dirais donc pas que cette capacité est négligeable, mais qu’elle est plus ou moins bridée. Dans un milieu partisan particulièrement radical, ou dogmatique, le mouton noir n’a évidemment aucune chance d’influer sur le dogme. L’idée qu’on peut pourrait faire évoluer les mentalités en intégrant tel ou tel groupe (noyautage, entrisme) a ses limites. Pour rester libre le mouton noir ne peut donc que fuir ce groupe, ou refuser d’y entrer (d’y adhérer) s’il a compris le piège.
– « La montée de l’extrême droite dans le monde est le signe inquiétant de cette dérive.
Pourtant sortir de la soumission volontaire à son groupe d’appartenance peut s’apprendre… » ( point de vue de biosphere )
Je suis tout à fait d’accord sur ces deux points. Cette dérive est le résultat de la Peur (de tout et de n’importe quoi), entretenue par la Confusion, qui repose sur la Bêtise et la Fainéantise, elles-mêmes entretenues par ceci et cela. C’est un cercle vicieux.
La soumission volontaire à son groupe, forme de panurgisme, rentre évidemment dans la boucle infernale. Comment en sortir ? Par l’apprentissage de la liberté.
La liberté passe évidemment par la capacité de penser par soi-même. Et en effet cela peut s’apprendre. «Connais-toi toi-même» (Socrate, Platon), «Le chien et le loup» (La Fontaine), la servitude volontaire (La Boétie), la soumission à l’autorité (Milgram) etc. etc. tout ça peut s’apprendre. Et devrait d’ailleurs être appris à tous dès le plus jeune âge. Seulement il y a deux hics :
1) Tout ça représente un travail. Et dieu sait combien le travail ça fatigue.
2) Le Système a plus besoin de toutous et de moutons que d’individus libres.
« On est chez nous »:
au Congo pour « notre » bois,
au Niger pour « notre » uranium,
au Maroc pour « notre » phosphore,
au Brésil pour « notre » soja,
en Russie pour « notre » gaz,
en Arabie Saoudite pour « notre » pétrole,
en Chine pour le reste de « nos » besoins…
« On est chez nous » PARTOUT et tant pis
Et alors ? Ça s’appelle le commerce on leur achète ces matières premières, ils nous le donnent pas gratos !
Par contre, des étrangers qui viennent en France pour percevoir les rentes à la ponte sans travailler, ça s’appelle l’esclavagisme !
– « On est chez NOUS ! Je suis chez MOI ! MA maison, MON pays ! MA femme, MA chèvre, MA bagnole, MON essence et MON pognon ! » ( Propriété privée )
Mais non… puisque la propriété c’est le vol !
Propriété c’est le vol ? Développe ? Parce que toutes les espèces se veulent être propriétaire et maître de leur territoire, de leur terrier, de leur nid, de leur abri ! Et l’homme n’échappant pas à la nature puisque faisant parti des espèces au même titre que tous les autres animaux, se veut propriétaire, la propriété est tout simplement naturelle !
Mais arrête tes conneries, sors un peu de ton ignorance, ouvre des livres…
Et puis écris-nous en un… dans lequel tu démontreras par a+b que la propriété est un droit naturel.
Autour de moi, personne n’est prêt à réduire même de façon minime sa sur-consommation viscéralement intégrée au plus profond de soi.
Vous ne voulez pas la sobriété, préparez-vous à la guerre pour l’énergie et les ressources!
Je pensais qu’il fallait « juste » ré-apprendre à vivre avec moins dans la douleur du sevrage, dans une transition préparée car anticipée!
Il n’en sera rien, chacun campant sur ses positions à la Bush « notre mode de vie n’est pas négociable ». L’issue est maintenant claire et ce n’est pas seulement avec un chinois, un russe ou un américain que l’on combattera mais aussi contre son voisin, un gars bien de chez nous. « On est chez nous, on se tue entre nous ».
Après coups, le choix de baisser sa consommation, sa démographie, ses envies, etc apparaissait comme un très enviable compromis, le choix le plus sensé…
Quel candidat pour s’interroger sur ce funeste destin?