Le pillage des fonds marins à l’étude

Nous, les privilégiés de la société de consommation, nous avons choisi de mourir riche quoiqu’il en coûte… s‘il y a du fric à se faire, ça se fera. Le capitalisme financier est un ogre qui mange tout, l’Arctique sera pillé, la forêt amazonienne, les océans, les sous-sols et maintenant les fonds marins. Mais nous votons pour des partis productivistes qui traitent les écologistes d’écoterroristes et accolent à l’écologie le terme de punitive. Assumons alors notre suicide collectif. Car où sont les hommes de paix pour guider cette humanité damnée vers le respect du vivant, notre seule voie de salut ?

Guillaume Delacroix : Les délégations des 168 Etats membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) face à TMC (The Metals Company), une société canadiennequi est le seul opérateur à livrer des données chiffrées sur l’exploitation des nodules polymétalliques par 4 000 à 6 000 mètres de profondeur. On veut « moissonner » ces concrétions composées pour l’essentiel de nickel (43 %), de manganèse (28 %), de cuivre (18 %) et de cobalt (11 %). Aucune vie ne semble réapparaître là où les nodules ont été prélevés par l’homme. L’ordre du jour du conseil porte sur la rédaction du code minier susceptible de définir les seuils d’impact à partir desquels l’exploitation du fond des océans serait un jour autorisée. Les débats techniques sont donc intenses. Le secrétaire général de l’AIFM, de parti pris, souhaite contre des actions de Greenpeace glisser dans le code minier une mesure interdisant d’approcher à moins de 500 mètres d’un navire opérant pour l’exploration et l’exploitation des fonds marins. De quoi rassurer les industriels. Jusqu’à présent, les militants de Greenpeace n’avaient pas été menacés d’exclusion, pas même quand ils tournaient autour des chasseurs de baleine ou des pêcheurs de thon. Le débat concerne le devenir de l’océan, patrimoine commun de l’humanité, ainsi que de l’ensemble des vivants. La France a pris position pour une interdiction totale de ce type d’activités. Mais des pays comme l’Inde, la Russie et la Chine considèrent que les nodules des grands fonds sont la solution à la transition énergétique en cours.

Aucune demande d’exploitation des abysses ne devrait être approuvée tant que le code minier international ne sera pas finalisé.

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L’extractivisme au fond des abysses (2023)

extraits : En 2023, The Metals Company (TMC) a envoyé à 4 400 mètres de profondeur un gros engin à chenilles aux allures de moissonneuse-batteuse, une dizaine de mètres de long et autant de large, qui a aspiré 3 000 tonnes de nodules et les a remontés à la surface, en les poussant dans une conduite à air comprimé, au rythme de 86 tonnes par heure. La firme ne génère aucun chiffre d’affaires et elle est poursuivie en justice par une action de groupe d’actionnaires qui lui reprochent d’avoir surestimé ses promesses d’activité.

Vider les océans jusqu’aux tréfonds du fond (2021)

extraits : Dans les années 1970, nous considérions déjà les étendues de nodules au fond des océans comme des eldorados, mais nous avons d’abord exploité à outrance le plus abordable, vidant les océans de ses poissons. Nous nous tournons maintenant vers les profondeurs océaniques, soi-disant pour mieux connaître, mais avec une telle envie d’exploiter les ressources jusqu’à la lie. Le président Macron ménage la chèvre et le chou : « 84 % de nos minerais sont dans nos océans, formidables réservoirs de recherche, de matières premières dont il nous faut organiser à la fois la connaissance ET l’extraction de manière compatible avec les autres activités, avec la recherche et la préservation de la biodiversité. »….

1 réflexion sur “Le pillage des fonds marins à l’étude”

  1. ON n'arrête pas le Progrès

    – « A ces profondeurs, le sol est constitué de vase et ces nodules rocheux constituent eux-mêmes le seul habitat possible pour de nombreux animaux et végétaux. Si on remonte les nodules à la surface, il n’y a absolument aucun retour en arrière possible pour ces organismes » ( Pierre-Antoine Dessandier, écologue… )

    Si ce n’est que ça il y a une solution. À la place des précieux nodules délicatement «moissonnés»… il suffit d’y déposer, tout aussi délicatement, des vulgaires cailloux ou morceaux de béton de tailles identiques. Comme ça tout le monde devrait être content.

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