Notre tâche quotidienne est de donner sur ce blog biosphere le point de vue des écologistes. Il ne s’agit pas d’imposer un point de vue, mais de fournir des éléments de réflexion. Un désaccord ponctuel peut s’exprimer par un commentaire ; soyez svp respectueux des avis des autres intervenants sur ce blog. Vous pouvez aussi poster une contribution personnelle afin d’approfondir notre intelligence collective, pas plus de 4000 caractères à envoyer à biosphere@ouvaton.org
Notre audience reste pour le moment marginale, mais nous ne sommes qu’une esquisse dans la prolifération des initiatives qui nous amènent progressivement à penser collectivement que l’écologie est l’avenir de l’humanité si elle veut rester en bons termes avec notre Terre-mère. Nous connaissons tous les obstacles qui nous empêchent d’arriver à un consensus d’écologistes : la société du spectacle qui nous détourne des réalité biophysiques et de la pensée du long terme, la société de consommation qui nous rend complices du pillage de la planète, la société croissanciste qui ne jure que par le PIB et certainement pas par le bonheur des peuples, la société du profit qui fait passer la liberté des entreprises bien avant l’intérêt général, la société de compétition qui annihile nos tendances à la coopération et à la synergie, la société marchande qui défigure par un prix à payer le vrai sens des êtres et des choses. A tous ces obstacles à la formation d’une société écologisée, il faut ajouter la « société du commentaire » telle que définie par le texte suivant :
L’analyse de Nicolas Truong : « Des réseaux sociaux aux chaînes d’information en continu, la société du commentaire étend son influence dans l’espace public à coups de polémiques. Ce n’est pas nouveau, l’être humain est bavard. Platon dénonçait déjà l’isegoria, le droit de parole égal pour tous les citoyens d’Athènes : « Elle noie la parole du sage ». Les nouveaux moyens de communication marquent-il une avancée de la démocratie ou une régression ? Le pouvoir de « n’importe qui » de dire « n’importe quoi » peut-il déboucher sur un consensus ? Le président Macron constate : « Le problème-clé pour moi, c’est l’écrasement des hiérarchies induit par la société du commentaire permanent : le sentiment que tout se vaut, que toutes les paroles sont égales, celle de quelqu’un qui n’est pas spécialiste mais a un avis sur le virus vaut la voix d’un scientifique… On finit par ne plus croire en rien. » Le médiatique a colonisé et vidé de sa substance l’espace public, le commentaire est devenu un spectacle et l’information un divertissement. On refuse le point de vue mesuré, on valorise le clivant et le polémique, l’espace de la disputatio, qui oblige à argumenter face à un adversaire, est trop souvent aboli. Dans la société du commentaire, la délibération raisonnée laisse place à la transgression. Les opinions sont souvent réduites à l’exposition de simples pulsions. L’intellectuel spécifique qui intervient dans l’espace public à partir d’un savoir déterminé devient inaudible. L’horizontalité apparente des réseaux sociaux masque d’importantes hiérarchies, celle des réputations et des followers. La société du commentaire devient une menace pour la démocratie. » (résumé amélioré)
Faites-nous connaître dans vos réseaux, l’intelligence collective résulte de la contamination de tous par les idées d’avenir.
– « Notre tâche quotidienne est de donner sur ce blog biosphere le point de vue des écologistes. Il ne s’agit pas d’imposer un point de vue, mais de fournir des éléments de réflexion. […] Notre audience reste pour le moment marginale, mais nous ne sommes qu’une esquisse dans la prolifération des initiatives qui nous amènent progressivement à penser collectivement que l’écologie est l’avenir de l’humanité [etc.] »
Cette tâche est fort louable, hélas nous pouvons mesurer ses effets. Déjà par le nombre de points de vues, dont on se demande d’ailleurs de quoi ils sont représentatifs. On observe la même chose sur bon nombre de blogs prétendant oeuvrer dans le sens de l’écologie. Ceci s’explique probablement par le surnombre de ces blogs, chacun plus ou moins spécialisé, ici en démographie, ailleurs en décroissance, simplicité volontaire, d’autres encore en Transition etc.
(suite) Sans oublier tous ces blogs qui nous prêchent les bienfaits des carottes ou les vertus des dernières innovations et autres gadgets «écolos », trottinettes, chiottes économes en eau et j’en passe. Bizarrement ces derniers font plus d’audience que Biosphère, misère misère. En tous cas je reconnais que Biosphère tente de ratisser large, ses sujets fournissent en effet bon nombre d’éléments de réflexion.
Seulement la réflexion est rarement au rendez-vous. C’est au contraire la bêtise qui se manifeste le plus. Et bien sûr elle ne vient pas pour débattre (échanger, réfléchir), mais plutôt pour imposer son point de vue, quand ce n’est pas pour se défouler, cracher sa haine, son mal de vivre ou je ne sais quoi.
(fin) Je ne crois pas que tous les points de vue soient respectables.
Et d’abord c’est quoi le respect ? En tous cas tous les points de vue ne se valent pas, loin de là. Et derrière les points de vue il y a des individus.
Tout ce qu’on peut nous demander de respecter, ce sont des règles. Sur les blogs en général elles sont claires : pas de pub, pas d’injures, pas de trollage, etc.
Après, c’est pour tout pareil, si on ne fait pas en sorte que ces règles soient respectées, alors c’est le grand n’importe quoi qui l’emporte. Eh oui ! 😉
– « Le problème-clé pour moi, c’est l’écrasement des hiérarchies […] le sentiment que tout se vaut, que toutes les paroles sont égales […] … On finit par ne plus croire en rien. » (Macron)
Manu a raison, mais ça il le savait avant qu’il ne vienne à l’Élysée, ce problème n’est pas nouveau. Que ce soit pour le virus ou n’importe quoi, une voix vaut une voix ! On appelle ça la démocratie.
Résultat, puisque tout se vaut, dans cette immense foutoir tout le monde y trouve son compte. Celui qui veut croire à la Chloroquine (ou à l’Hydrogène, à la Poupée qui tousse etc. etc.) comme celui qui pour telle ou telle raison n’a pas envie d’y croire.
N’oublions pas que l’homme préfère croire que savoir. Et bien sûr croire ce qui l’arrange, ce qui lui fait du bien, ce qui lui permet de maintenir ce fameux équilibre vital.
Est-il possible de ne plus croire en rien (nihilisme) ? En attendant, il est bien plus facile de croire en n’importe quoi.
Très intéressant, merci Biosphère.
Bien qu’on s’obstine à la mesurer, reconnaissons déjà que l’intelligence (tout court) n’est pas facile à définir. Peut-être qu’un jour l’intelligence artificielle nous révèlera de quoi il s‘agit réellement, eh va savoir. En attendant, cette fameuse «intelligence collective» reste pour moi un mystère. Je crois même qu’elle n’est qu’un mythe. En tous cas j’aimerais bien avoir un exemple où on la voit s’exprimer. Et je ne pense pas qu’il faille la chercher sur les réseaux dits sociaux. Misère misère ! 😉
Cette «société du commentaire» pose en effet un grave problème, un de plus.
La «société du commentaire» rend totalement inaudibles les quelques 1 ou 2% (à la louche) des messages représentants un réel intérêt, vraiment dignes d’être écoutés.
Platon estimait à 1% la part du «gros animal» avec qui on pouvait vraiment débattre. La «société du commentaire» brouille les esprits, qui n’ont vraiment pas besoin de ça. Comme le déplore Macron, On finit par ne plus croire en rien.
Les nouveaux moyens de communication nous conduiraient-ils au nihilisme ? (Vous avez trois heures.)
Un exemple de ce grand n’importe quoi quotidien.
L’autre jour le Président devait parler aux Français. Quelle affaire ! Sur tous les merdias qui se respectent, durant les deux jours précédant la divine apparition, durant des heures et des heures on a commenté, spéculé etc. au sujet de ce que Manu allait bien pouvoir nous dire. Et de ce qu’il ne pouvait pas dire et blablabla.
Et puis Manu a parlé, un quart d’heure à tout casser, quelle affaire !
Et là rebelote. Le cirque a recommencé. Des heures et des heures a commenter ce quart d’heure historique et patati et patata. Grâce aux amuseurs publics et aux polémistes professionnels la société du commentaire se confond avec la société du Spectacle.
Autrefois l’information se commentait entre potes au Café du Commerce.
Le lendemain, sur la place du village (l’agora) on commentait :
– «Eh ben il s‘en tenait une bonne le Michel hier soir. Toutes ces conneries qu’il a bien pu débiter ! »
Et puis on se marrait un bon coup et on remettait ça. Comme le dit Nicolas Truong, l’homme est bavard. Aujourd’hui grâce aux nouveaux moyens de communication, démocratisés parce que nous le valons bien, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit le citoyen qui n’en a plus que le nom peut commenter et raconter, et même montrer, tout et n’importe quoi. C’est formidable ! D’autant plus formidable que toutes ces conneries sont désormais gravées dans le marbre, chacun peut les ressortir des années plus tard et s’en servir pour raconter ou commenter n’importe quoi.
« Le problème-clé pour moi, c’est l’écrasement des hiérarchies induit par la société du commentaire permanent : le sentiment que tout se vaut, que toutes les paroles sont égales, celle de quelqu’un qui n’est pas spécialiste mais a un avis sur le virus vaut la voix d’un scientifique… On finit par ne plus croire en rien. »
Mouais, genre les spécialistes ne se trompent jamais hein Roselyne avec le H1N1 ? Puis Macron (sans être médecin) qui dit ça alors qui fut le premier à remettre en cause un spécialiste international comme le professeur Raoult, le gag ! En tout cas pas besoin d’être spécialiste pour comprendre qu’un virus qui s’adapte et mute rapidement rend les vaccins inutiles. Ou alors il va falloir inventer un nouveau vaccin tous les ans contre les Covid, mais aura-t-on les moyens de vacciner tout le monde chaque année ?
Enfin « On finit par ne plus croire en rien » Euh non les gens sont comme tout le monde y compris les spécialistes, ils cherchent à mesurer les risques que l’on veut infliger à leur propre corps. Je maintiens ce que je pense »Mon corps m’appartient » alors je veux garder la décision de me vacciner ou pas ! Or un gouvernement, un ministre, un président quelconque, un directeur, un médecin, un spécialiste ne sont que des autorités extérieures à mon propre corps alors je ne vois pas pourquoi je devrai léguer l’autorité de mon propre corps à une autorité extérieure ? Mais à priori je m’aperçois que beaucoup (sous prétexte de spécialistes et de scientifiques) veulent rétablir le servage si ce n’est l’esclavage, où on de doit de répondre oui à toutes les autorités extérieures (y compris les spécialistes auto-proclamés maquillés de science)…