Le vent tourne, le libre-change est derrière nous. Sept candidats à la présidentielle 2022 sont passés au salon annuel consacré à la promotion des produits français (11 au 14 novembre 2021). Difficile de ne pas afficher son soutien au monde paysan ou au développement d’entreprises sur le territoire national par la relocalisation.
Lire aussi, Le yin du protectionnisme contre le yang du libre-échange
Difficile d’être contre les circuits courts et la recherche d’autonomie territoriale. Mais Marine Cambefort y voit une idéologie d’extrême droite : « Les appels à consommer français au nom de la « préférence nationale » se sont effectivement multipliés en ces temps de campagne présidentielle. La question est avant tout symbolique car le « made in France » est souvent plus cher que les produits d’importation. L’achat « bleu-blanc-rouge » est particulièrement valorisé par une mouvance d’extrême droite. Il s’agit d’être « buycott », boycotte certains produits considérés comme opposés aux valeurs françaises, tout en promouvant des achats patriotiques. Si l’extrême-droite continue à s’imposer dans le paysage politique français, les entreprises vont-elles rivaliser dans la surenchère nationaliste ou vont-elles tenter de résister ? »
La démonstration est tordue, Marine Combefort commençait par parler des toilettes mixtes au Brésil et des toilettes pour transgenre aux USA, évolution condamnée par l’extrême droite, pour ensuite ramener le débat protectionnisme / libre échange à une question politique ; c’est oublier la nécessité de consommer écologique de préférence
Lire aussi, tout est écolo, y compris le protectionnisme
Les commentateurs sur le monde.fr nous en disent plus :
Nawak : Donc acheter français, c’est être d’extrême droite. Avec une telle intellectuelle, les climatoseptiques et autres pollueurs professionnels peuvent élargir leur cercle…
Mercuryal : Lier l’achat français à une influence d’extrême droite est une conclusion ne couvrant qu’un champ très partiel de cette problématique. Cette analyse élaborée sous un angle politique n’attaque qu’une partie réduite du sujet, elle manque sa cible. Vue sous un angle écologiste, Marine Combefort aurait conclu que c’est un souci de proximité qui motive un achat français. Vue sous un angle économique, elle aurait conclu que c’est l’emploi local qui pousse à l’achat de produits français. Vue sous un angle esthétique, elle aurait conclu que le design français est un marqueur de singularité. Vue sous l’angle de la durabilité, elle aurait conclu que la fabrication française est un gage de qualité, etc. De mon point de vue c’est principalement ces critères qui font que j’achète français d’abord, européen ensuite, et le moins possible venant de plus loin. En réalité cette tribune nous renseigne plus sur son auteur que sur son sujet.
J.Dupont111 : Assimiler l’achat de produits créés en France à faire le jeu de l’extrême droite est extrêmement choquant a une époque où on espère pouvoir reindistrialiser notre pays. Cette vision biaisée est quand même étonnante quand on voit combien un pays cosmopolite comme la Suisse peut mettre en avant et privilégier ses produits intérieurs sans qu’il y ait une once de cette mentalité malsaine qui se manifeste. Si je peux aider une entreprise française à garder ses emplois en France , pourquoi s’en priver ?
Lire aussi, Démondialisation, pour un retour au protectionnisme
Zygmunt : Chère Marine Camembert, si mon fromage vient de l’hexagone et pas du fin fond de l’Europe de l’Est alors c’est autant de CO2 en moins pour le transporter : je ne vois pas en quoi en faisant le geste citoyen de l’acheter je commet un acte discriminatoire à l’encontre de mon voisin français Kader.
Pvn : Je suis ravi de voir que ma consommation de fastfashion made in China (main d’œuvre esclavagisée, Ouighours en prime) est un acte de résistance digne d’un Jean Moulin moderne ! Merci Madame.
Alfred-poirot : Donc si je mange un Big Mac, je suis un citoyen du monde?
F.Rique : Comment se situer ? Acheter local est un geste écologique. Donc acheter italien dans les alpes maritimes, espagnol dans les Pyrénées, Belge ou Allemand dans le Nord ou l’Est reste de bon sens. De même il semble préférable d’acheter des haricots verts lambda non bio mais locaux à du bio venant du Kenya.
Michel SOURROUILLE : GLOCAL, la fusion des deux mots « global » et « local ». C’est l’idée qu’un individu peut maîtriser le destin collectif en agissant à proximité de sa résidence. Une action raisonnée de l’écocitoyen est une subtile synthèse, elle découle d’une pensée ancrée dans l’espace mondial et dans le long terme qui s’accompagne d’une pratique qui s’exerce de préférence dans son milieu d’appartenance. Il faut par exemple consommer des fruits et des légumes de saison d’origine locale pour ne plus soutenir des circuits de production et de distribution qui gaspillent de l’énergie et contribuent à l’effet de serre. Cette attitude permet aux autres territoires de se recentrer sur leurs propres ressources alimentaires et de lieux en lieux, chacun pourra ainsi obtenir son autonomie.
Penser globalement, agir localement, un mot d’ordre nécessaire.
Made in France à quel point?
Un steack haché: boeuf né en Belgique, nourri par du soja brésilien, subventionné par l’Europe, emballage plastique chinois, transporteur polonais livrant à une enseigne anglaise mais oui monsieur: abattu en France.
Le produit « made in France » de A à Z est une rareté car à moins de ne voir que le produit final, l’énergie et les ressources qui sont rentrées dans sa production viennent de l’extérieur, c’est ce qui se passe dans un système ouvert. Dans un système fermé pur, il n’y a pas d’intrants. On contrôle alors toute une filière, en autonomie donc en résilience, en transport…
– « Le rapport parlementaire de 2019 soulignait d’ailleurs le souci de certains groupes à paraitre «respectables» pour assurer leur existence dans la société. Alors la propagation des idées d’extrême droite passe aussi, selon la chercheuse Marine Cambefort, par des campagnes de boycottage, liant l’action militant politique traditionnelle et «acceptée» à des motivations idéologiques nationaliste et xénophobes. On peut ici citer Decathlon qui a dû renoncer à son hijab de course. »
( extrait de l’article du 29/11/2021 sur yabiladi.com :
– France : Retour sur le spectre de l’ultradroite qui inquiète les autorités )
Dans cette tribune (Le MONDE) Marine Cambefort parle avant tout de Ça.
Et les commentateurs de ne voir que le Made in France et le Consommer Local …
Comme il est dit au début de cet extrait, certains groupes cherchent à paraître «respectables». C’est quand même facile à comprendre, non ? Et quoi de plus respectable que l’écologie, la sobriété etc. Bref, comme je dis, elle a bon dos l’écologie !!!
Nous savons ce que valent les «écologies» de Trump et Bolsonaro, et celles de Le Pen et Zemmour. Ne nous laissons donc pas abuser. Et dénonçons fermement les imposteurs.
Lire aussi :
– Acheter «Made in France», une démarche écologique et éthique (23/01/2019 mariefrance)
– Écologie : les bonnes idées made in France (Patrick Chabert 16/09/2019 Capital)
– Ecologie, made in France: les consommateurs français sont pétris de contradictions. (Nina Godart 30/06/2020 bfmtv.com)
– Pourquoi le Made in France n’est pas toujours écologique (16/10/2020 Mr Mondialisation)
Finalement et encore une fois, rien de nouveau sous le soleil. D’un côté le Business fait feu de tout bois, comme tout ce qui est pourri d’ailleurs, de l’autre le con sot mateur reste égal à lui-même.
Un peu comme la défense (imbécile) des « minorités » (afromuzz) est le fait de l’ extrême gauche mais à la différence que les minorités (horresco referens ) n’ apportent rien de bon au pays au contraire de la défense du « fait en France » (emploi pour les locaux , limitation de la pollution par les divers transports) .
Mais cela les décérébrés de gauche (pléonasme ) ne peuvent le comprendre avec leur QI d’ éponge .
Au fait , madame Cambrefort, je vous emm… e !
Mon dieu que d’élégance !! C’est bien ce que je dis depuis longtemps, l’écologie a bon dos. Misère misère ! Ceci dit, entre un EPR made in France et une lampe à huile chinoise c’est quoi le mieux ? Et entre des «toilettes écologiques» made in France et des chiottes à la turque ?
Cette tribune est intéressante, seulement il y en a qui n’ont visiblement rien compris.
Marine Cambefort pointe une certaine idéologie … et le con sot mateur (qui commente) ne voit que le geste, d’achat. C’est bien connu, le sage montre la lune et l’idiot regarde le doigt.
Et l’idiot d’en déduire que le simple fait de porter un slip Petit Bateau et un marcel made in France fait déjà de lui un facho. N’importe quoi !
Marine Cambefort observe tout simplement que l’idée de consommer local a été récupérée par l’extrême-droite. Nous pourrions essayer de voir dans quelle mesure, mais à quoi bon. Ce travail, Marine Cambefort semble l’avoir fait, c’est son job.
Quoi qu’il en soit où est le problème ? Nous savons depuis un moment que l’écologie est à la mode, incontournable, que tout le monde s’en réclame, même les plus pourris.
On ne sera donc pas étonné que les fachos s‘emparent du «consommer local», c’est le contraire qui eut été étonnant.
Le «consommer local» fait partie des slogans de la plupart des écolos. Notamment des décroissants («penser global, agir local»), pour qui agir ne se réduit pas à consommer (acheter). «Consommer local» ne veut pas nécessairement ou automatiquement dire «made in France», ça à la rigueur nous pourrions peut-être l’attribuer à Montebourg… qui à ma connaissance n’habite pas à l’extrême-droite.