2019 marque le basculement des consciences, en attendant l’insurrection des consciences. Au cours des deux dernières années, l’écologie a progressé de manière continue pour s’installer à la première place dans la dernière enquête Ipsos Sopra-Steria*. L’environnement n’est plus la préoccupation des gens aisés mais de tout le monde, sauf ceux en extrême difficulté. Par exemple 55 % de ceux qui se considèrent comme appartenant aux milieux populaires citent l’environnement comme priorité, juste devant le pouvoir d’achat (54 %). L’écologie a fait progressivement tache d’huile. Le clivage qui oppose les personnes faisant de la question environnementale leur priorité et celles qui en font un aspect secondaire est devenue l’opposition politique la plus importante. Les Français perçoivent maintenant directement les chocs écologiques : canicules, pollution dans les grandes villes, effondrement de la biodiversité, conséquences sur la santé. Les cris d’alarme des experts (depuis 1972 !) portent enfin leurs fruits. Mais il faut relativiser, les statistiques sont toujours une forme du mensonge. Car dire qu’on est inquiet de la détérioration de la planète qui nous fait vivre ne veut pas dire qu’on va s’engager pour changer l’ordre des choses. Ainsi ces commentaires sur lemonde.fr :
Cyril Videau : Je pense qu’un des chiffres à retenir est que les Français émettent aujourd’hui en moyenne 11 ou 12 tonnes de Co2 par habitant et par an. Pour limiter le changement climatique à +1,5 degré (objectif de l’accord de Paris), nous ne devrions émettre que 2 tonnes de Co2 par habitant et par an. A quelle époque les Français n’émettaient-ils que 2 tonnes de CO2 par habitant et par an ? En 1950 ? En 1930 ? ou même avant. On peut alors demander aux citoyens s’ils sont prêts à ré-adopter le mode de vie que l’on avait à cette époque. Vous aurez ainsi le pourcentage de ceux pour qui l’écologie est réellement « une préoccupation majeure ».
le
sceptique : Il y a un déni (« négationnisme »
comme on dit maintenant) de la classe politico-médiatique sur
quelques évidences, par exemple :
– à technologies connues,
stopper réellement les émissions carbone en 30 ans demande un
bouleversement sans précédent de notre économie et de notre mode
de vie;
– protéger réellement la biodiversité exige de cesser
quasiment toute pollution et artificialisation supplémentaire de la
nature, donc geler urbanisme, agriculture, extractions, etc.
Sans
conscience de cela, le Français croit que « protéger
l’environnement » consiste à rester 30 secondes de moins sous sa
douche, à voyager en avion tous les 48 mois plutôt que 24 ou à
manger des fruits et légumes bio (au même prix que le
conventionnel).
Colonel de Guerlass : C’est le genre de sondage bourrage de crâne, qui ne résiste pas à l’examen des faits. Quand les ecolos ont voulu faire augmenter le prix de l’essence pour satisfaire leur lubie, ils ont déclenché le mouvement de rejet des Gilets jaunes soutenu par 80% des français.
Untel : C’est le résultat de la bonne vieille méthode, celle qui dans le passé a fait progresser la droite grâce au sentiment d’insécurité et qui aide maintenant les écologistes grâce au sentiment d’insécurité climatique et au développement de l’hypochondrie dans le public (pesticides, Linky, maladie de Lyme, nanoparticules, perturbateurs endocriniens, bébés sans bras, gluten, Lévothyrox…).
Violette @ Untel : Tout ce que vous qualifiez d’hypocondrie existe réellement. Encore un effort de votre part et Fukushima ne serait qu’une fable et vous conseillerez une cuillerée de Glyphosate au petit-déjeuner pour mieux affronter l’hiver !
* LE MONDE du 17 septembre 2019, L’écologie, une préoccupation désormais majeure pour les Français
» L’écologie, une préoccupation désormais majeure pour les Français » … ??
Ah bon ! Si ce sont les sondages qui le disent ! Ah les sondages … ah ce qu’on les aime les sondages ! Faut dire que c’est pratique, les sondages. D’un côté ça permet à ceux qui nous « dirigent » de savoir si derrière (ou en dessous) ça suit bien comme il faut, et de corriger la trajectoire en fonction, d’où nos zig-zags continus. Et de l’autre ça permet de savoir sans trop réfléchir… si on pense « bien comme il faut ». Si on est normal quoi.
Aujourd’hui il est donc normal de s’inquiéter pour la planète. Aujourd’hui c’est donc l’écologie ! Et demain ce sera le pouvoir d’achat, ou alors l’insécurité. C’est normal, tout dépend du sens du vent.