L’écologie ne doit pas se fourvoyer à gauche

Le cœur du problème des écologistes institutionnels, c’est depuis 1994 et le départ de Waechter leur rapport à la gauche.

La pensée écologique est complexe, ne simplifions pas la réalité.

Fabien : Sur lemonde.fr, ce sont de simples commentaires anti-LFI. Quand on voit que le programme de LFI est du même ordre que celui du PS de Mitterrand, il paraît assez évident que le qualifier d’extrême-gauche est lunaire… C’est juste un mot utilisé par les libéraux ou ultra-libéraux pour qualifier un point de vue sur l’économie qui ne va pas dans leur sens.

Michel : Je ne m’attache pas au contenu précis des commentaires des abonnés du MONDE, mais au fait que la quasi-totalité des réactions à la candidature à la présidentielle de notre secrétaire nationale disqualifie notre parti. Il faut donc trouver des recettes pour contrer l’image négative que nous donnons.

Fabien : Le PS n’est ni un parti écologiste ni de gauche, vu les concession qu’il fait au gouvernement sur les problématiques écologiques et sociales.

Michel : Peu importe le positionnement du PS, il est devenu minoritaire avec 1,7 % à la présidentielle de 2022. Mais ta phrase, Fabien pose la question de fond, la compatibilité entre écologique et social. La position écologique est difficile à présenter car il s’agit de dire à nos concitoyens qu’ils vivent au dessus du niveau des ressources de la planète même s’ils ne sont payés qu’au Smic. Par exemple la possession d’une voiture individuelle n’est pas compatible avec les contraintes que sont le réchauffement climatique et la déplétion des ressources énergétiques. Pour obtenir l’acception sociale, il faut donc en même temps parler de sobriété partagée et d’élimination la plus grande possible des écarts de richesse. Il n’est pas normal par exemple que n’existe pas encore un revenu maximum autorisé par exemple et qu’on envisage politiquement la carte carbone comme forme de rationnement. Si un parti écolo ne présente pas un projet de long terme, qui le fera ?

Fabien : Donc, quel espace politique reste-t-il pour faire de l’écologie ? La gauche (de LFI) et l’extrême-gauche (du NPA). Se placer ailleurs, c’est se décrédibiliser. Je serais le premier à ne plus soutenir le parti s’il adoptait une position de « Ni de droite ni de gauche ».

Michel : L’espace politique pour faire de l’écologie, c’est un parti vraiment écolo, donc sans étiquette droite/gauche. Macron a réussi son hold-up sur la présidentielle 2017 en se présentant « ni droite ni gauche ». Il a gagné à l’époque car les électeurs en avaient plus que marre des éternelles chamailleries droite-gauche alors que rien ne changeait fondamentalement. C’est pourquoi le fait que l’écologie, un nouveau venu récent en politique avec un projet complètement décalé par rapport au système marchand, doit se présenter comme au delà de la gauche et de la droite, écolo d’abord car pensant à l’avenir. C’est ce qu’une partie grandissante d’électeurs attendent…

Fabien : Un parti politique qui serait concentré uniquement sur les questions écologiques, ça n’a pas de sens. Comment voteraient-ils sur les questions économiques, sociales, etc. ? Un parti doit porter un projet de société et ne peut se focaliser sur une seule thématique.

Michel : L’écologie et transdisciplinaire, elle touche tous les domaines. Par exemple un économiste ne peut pas être un bon économiste s’il n’est pas aussi écologiste. Car un économiste ne devrait pas ignorer les limites biophysiques de la terre, il lui faut sortir de l’orthodoxie croissanciste. Un sociologue ne peut pas ignorer la relativité des besoins et les avantages de la simplicité volontaire. Un politicien ne peut pas ignorer les acteurs absents de nos délibérations actuelles, les générations futures et les non-humains. Un démographe ne peut pas ignorer le poids du nombre sur les écosystèmes, un urbaniste ne peut pas ignorer la non validité écologique d’une grande ville, etc.

Fabien : L’écologie en tant que science est par nature transpartisane. Personne n’interdit aux partis de droite de s’en saisir… Ce n’est pas la faute des écologistes de gauche s’il n’y a pas vraiment de parti écologiste de droite. Le parti macroniste avait fait campagne sur l’écologie pour attirer les « écolo de droite », on voit ce que ça a donné, une doctrine ultra-libérale qui ne donne en réalité aucune place à l’écologie. Game over.

Michel : Il n’y a pas de parti écologiste de gauche, la gauche n’est pas écologiste. Tous les gouvernements sans exception depuis 1971 ont fait du ministère de l’écologie le ministère de l’impossible. Il suffit de lire le livre de Delphine Batho après avoir été virée de son poste de ministre de l’écologie par Ayault/Hollande pour savoir que le PS est soumis au lobbying de l’appareil industriel. Les puissances d’argent ne sont ni de droite ni de gauche, elles peuvent soutenir un gouvernement d’extrême droite si cela arrange leurs affaires.

Fabien : Un capitalisme/libéralisme de droite est non-régulé, et un capitalisme/libéralisme non-régulé est incompatible avec l’écologie. Il me semble que le problème est là, et est irréconciliable. L’écologie politique semble forcément de gauche.

Michel : La régulation est multiple, l’État qu’il soit de droite ou de gauche régule le capitalisme par des taxes ou des subventions, des interdits ou des prises de contrôle, etc. Ce qui revient à l’ordre du jour avec le gouvernement Macron, c’est la mise en place d’une planification, une tentative de gestion du long terme. C’est bien un des fondement de l’écologie politique, savoir penser le long terme. Il n’y a pas d’étiquette partisane pour faire ce qu’on doit faire. Il est possible de mettre en place une « chambre du futur » (annoncée par Macron en juillet 2017!!!).

Fabien : Le PS n’est ni un parti écologiste ni de gauche, vu les concession qu’il fait au gouvernement sur les problématiques écologiques et sociales.

Michel : Peu importe le positionnement du PS, il est devenu minoritaire avec 1,7 % à la présidentielle de 2022. Mais ta phrase, Fabien pose la question de fond, la compatibilité entre écologique et social. La position écologique est difficile à présenter car il s’agit de dire à nos concitoyens qu’ils vivent au dessus du niveau des ressources de la planète même s’ils ne sont payés qu’au Smic. Par exemple la possession d’une voiture individuelle n’est pas compatible avec les contraintes que sont le réchauffement climatique et la déplétion des ressources énergétiques. Pour obtenir l’acception sociale, il faut donc en même temps parler de sobriété partagée et d’élimination la plus grande possible des écarts de richesse. Il n’est pas normal par exemple que n’existe pas encore un revenu maximum autorisé par exemple et qu’on envisage politiquement la carte carbone comme forme de rationnement. Si un parti écolo ne présente pas un projet de long terme, qui le fera ?

Fabien : Donc, quel espace politique reste-t-il pour faire de l’écologie ? La gauche (de LFI) et l’extrême-gauche (du NPA). Se placer ailleurs, c’est se décrédibiliser. Je serais le premier à ne plus soutenir le parti s’il adoptait une position de « Ni de droite ni de gauche ».

Michel : L’espace politique pour faire de l’écologie, c’est un parti vraiment écolo, donc sans étiquette droite/gauche. Macron a réussi son hold-up sur la présidentielle 2017 en se présentant « ni droite ni gauche ». Il a gagné à l’époque car les électeurs en avaient plus que marre des éternelles chamailleries droite-gauche alors que rien ne changeait fondamentalement. C’est pourquoi le fait que l’écologie, un nouveau venu récent en politique avec un projet complètement décalé par rapport au système marchand, doit se présenter comme au delà de la gauche et de la droite, écolo d’abord car pensant à l’avenir. C’est ce qu’une partie grandissante des électeurs attendent… pas un mantra « à gauche toute ».

10 réflexions sur “L’écologie ne doit pas se fourvoyer à gauche”

  1. Bernard Durand

    Cette discussion est psychédélique. L’écologie, qu’elle soit de droite ou de gauche, s’est décribilisée en proposant des « solutions » absurdes sur le plan physique et inutilement coûteuses. Un parfait exemple est l’acharnement à vouloir développer en France les électricités éolienne et photovoltaïque alors qu’elles y sont parfaitement inutiles pour diminuer nos émissions de CO2, sont de toute évidence nuisibles à l’environnement et à leurs riverains et font augmenter mécaniquement le coût de production de notre mix électrique, ce qui nuit gravement au pouvoir d’achat des ménages et à la compétitivité de l’économie.
    Le résultat est un raz-le-bol, en particulier dans les milieux ruraux, ceux qui « accueillent » ces absurdités sous les applaudissements des « écologistes » des centre-villes.
    Je suis un naturaliste et je crois la connaître beaucoup mieux que beaucoup qui se prétendent écologistes. Mais qui aime bien châtie bien.

    1. Monsieur Durand,
      on ne comprend pas votre attitude qui se rapproche de celle de Trump
      pour qui les énergies renouvelables, c’est de la « blague ».

  2. – « Macron a réussi son hold-up sur la présidentielle 2017 en se présentant « ni droite ni gauche ». Il a gagné à l’époque car les électeurs en avaient plus que marre des éternelles chamailleries droite-gauche alors que rien ne changeait fondamentalement. [etc.] » (Michel)

    Ce n’est là qu’UNE des raisons. ON peut rajouter que c’est aussi parce qu’il était jeune et beau, et puis tout nouveau, venu. En effet les électeurs en avaient plus que marre de tous ces vieux politicards, et donc ils voulaient du… changement. Les voilà donc servis !
    Et puis et surtout, s’il a gagné en 2017, rebelotte en 2022, c’est parce que le électeurs sont complètement paumés ! Ils ne savent plus où ils habitent, ils mélangent tout et n’importe quoi, ils veulent le beurre et l’argent du beurre, un jour il sont contre, le lendemain ils sont pour, etc. etc. Comme Trump, Macron gouverne un peuple d’andouilles !

    1. Tiens, la preuve !

      – « Selon certaines enquêtes, entre 60 et 70% des français considèreraient que le clivage droite-gauche « ne veut plus dire grand-chose ». Il faut cependant relativiser puisque les enquêtes d’opinion montrent aussi que lorsqu’on leur demande de se classer sur l’axe gauche-droite une très large majorité des français se positionne sur l’axe, avec un très bon niveau de cohérence avec leurs autres opinions politiques. Souvent, les sondés expriment surtout leur insatisfaction par rapport à l’offre politique. Ce qui est pointé, c’est surtout le fait que ces politiciens qui se disent de droite et de gauche, ont en réalité trop peu de différences entre eux. » (wikirouge.net/Clivage_gauche-droite)

  3. Esprit critique

    Plus sérieusement… De cet échange, certes courtois, entre Fabien et Michel (Sourrouille je suppose), la première chose qu’il en ressort c’est qu’il ne s‘agit encore une fois que d’un dialogue de sourds. Chacun ne pourra donc que rester sur sa position. Le dernier mot revenant comme il se doit à celui qui croit avoir raison.
    Seconde chose, les arguments de l’un comme de l’autre ne sont pas nouveaux, ils ont déjà fait couler beaucoup d’encre, etc. Ces arguments, depuis le temps, je les connais par cœur.
    Des deux côtés il y en a qui tiennent la route… Sauf que parmi ceux de Fabien, il n’y en a pas un seul sur lequel je ne sois pas d’accord. Tout ce qu’il dit est pour moi tellement évident… que j’en arrive à désespérer que ce ne soit pas le cas pour tout le monde. Sauf bien sûr pour les bouffeurs de pastèques, et autres gros abrutis.
    Du côté de Michel, c’est toujours l’argument du « ni-ni »… L’écologie (politique bien sûr) doit se situer au-dessus, si ce n’est au-delà, ou quelque chose comme ça. (à suivre)

    1. Esprit critique

      (suite) Comme si la politique pouvait se défaire de l’indépassable clivage droite-gauche… Et/ou comme si c’était là notre intérêt. Alors je sais bien que c’est justement ça que certains (comme Macron) voudraient nous faire penser. Je suis désolé, mais ce n’est pas parce que de de plus en plus de «citoyens» pensent que «droite» et «gauche» ne veulent plus rien dire, que c’est dépassé et patati et patata, que ça en fait une vérité. Et pareil de «mâle» et «femelle», de «vrai» et «faux» et j’en passe. La réalité, de notre époque, c’est que trop de monde patauge dans la Confusion. Ce qui représente alors un sacré (ou satané) problème.

      1. lecture et réflexion

        – « Quand on me demande si la division entre partis de droite et partis de gauche a encore un sens, la première chose qui me vient à l’esprit est que celui qui pose la question n’est certainement pas un homme de gauche. » (Le philosophe Alain, en 1931)

        – Le clivage gauche/droite structure-t-il toujours la vie politique ?
        (sherpas.com 22/10/2025)

        -« De la même manière que la pensée de gauche […] considère que l’on ne peut pas laisser l’avenir de la société à la main invisible du marché, une pensée écologique ne peut pas lui laisser l’avenir de la planète. Chacun aura mille exemples de situations où la rentabilité économique entre en contradiction avec la prise en considération de l’environnement. » (Pourquoi l’écologie est-elle de gauche? Al.Guilhem – blogs.mediapart.fr/ 31 MARS 2021)

        – Écologie et politique : démystifier le lien avec l’extrême gauche
        (valetforet.org 4 juilet 2025)

  4. Désespoir, quand je te tiens !

    Décidément c’est à désespérer de tout ! Quand ON (un âne ou un cornichon peu importe) ne veut rien entendre, comprendre n’en parlons pas, eh ben ça ne sert ABSOLUMENT à RIEN de lui expliquer. Encore moins de lui réexpliquer, rabâcher etc.
    C’est d’ailleurs ce que je m’obstine à essayer de faire comprendre à certains sur ce blog.
    Et en plus je ne fais pratiquement que ça. Juste pour dire à quel point je suis con !
    Notamment quand je veux expliquer à notre Nobel d’économie maison ce qu’est l’argent.
    La Dette je vous dis pas. Ou quand je veux faire comprendre à un autre que «wokisme» ne veut rien dire. C’est comme essayer de démontrer à un facho qu’il a tout faux, qu’il n’est pas beau, qu’il sent mauvais, et lui conseiller d’aller se faire soigner.
    Bref, ça ne sert à RIEN, c’est mission impossible ! Misère misère !
    Ceci dit ne désespérons pas, ne baissons pas les bras, n’arrêtons surtout pas de brasser du vent, c’est bon pour le Climat.

    1. Tom Crouze du Parti d’en rire

      Patience Biosphère, j’attendais juste que mon commentaire apparaisse pour envoyer là suite, que voilà.
      Justement ça tombe bien, Biosphère et moi partageons cette devise, Shadock, plus ça rate et plus ON a de chances de réussir.
      La mission d’aujourd’hui consiste donc à faire en sorte que nos chers et tendres zécolos n’aillent pas se fourvoyer. Se trumper de chemin, se perdre si vous préférez, encore plus qu’ils ne le sont déjà, perdus, ou paumés si vous préférez.
      Leur offrir une boussole… à quoi bon !? Sans carte ni plan, ça ne sert à rien. Mais heureusement moi j’ai un plan. Pour commencer, ON va leur expliquer que tous les chemins mènent à Rome. La dernière des cloches devrait comprendre. Ensuite leur expliquer qu’il ne faut pas rouler au milieu de la route. Tout connement parce que c’est dangereux. Rouler à gauche je vous dis pas.
      Le dernier des cancres doit comprendre qu’il faut toujours rester à droite.
      Bien serrer à droite, quitte à finir dans le fossé, ou le caniveau.

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