Toute politique renvoie à un ensemble de prémisses fondamentales sur ce que sont le monde, le réel, la vie, donc à une ontologie (une métaphysique) qui formate nos croyances. La politique ramène donc à des conceptions religieuses au sens de « ce qui nous relie » et fait société. Et toute religion est une construction sociale élaborée pour résoudre un problème.
« Le Dieu unique du monothéisme était originellement celui d’Israël. Cette conception nouvelle dans un monde où régnait une pléthore de divinités est né tardivement, vers les VIe-Ve siècles avant notre ère, au sein du peuple hébreu. En 587 avant notre ère, le temple de Jérusalem est détruit par les troupes du roi babylonien ; certains Judéens se trouvent en exil à Babylone, d’autres en Égypte, le dieu d’Israël risquait de disparaître. C’est de ce désastre que va jaillir l’idée monothéiste, les scribes exilés à Babylone vont réécrire l’histoire. Non, disent-ils, le peuple d’Israël n’a pas été anéanti par les armées des conquérants : les divinités babyloniennes ne sont que des dieux faits de main d’homme alors que Yahvé, lui, est un dieu invisible, transcendant. Le judaïsme a produit la Torah (le Pentateuque) qui est devenue une sorte de patrie portative. Avec le décloisonnement entre la pratique religieuse et les institutions étatiques, la fonction royale n’est plus indispensable, ce qui est radicalement novateur dans le Proche-Orient antique – où, traditionnellement, ce sont les dieux qui transmettaient aux rois leurs codes de loi. » (Thomas Römer)
Dès la Préhistoire, les aspirations spirituelles de l’humanité manifeste que la quête du transcendant fait partie de l’être humain. Nous ne pouvons être libéré de la religion, mais nos références fluctuent selon nos besoins sociaux. Les discours du Parti communiste français ont historiquement des accents religieux : si l’on doute, on est excommunié. Aujourd’hui les gémissements de la planète favorisent la progression d’une religion moins anthropocentrique, tournée vers la Terre-mère, sacralisant d’une certaine façon ce qui existe sans l’homme au fur et à mesure que l’activisme humain fait disparaître les derniers éléments de la nature sauvage. Comme les Juifs, nous vouons garder trace de ce qi est en train de disparaître pour garder espoir. Le monothéisme en tant que concept philosophique ou théologique était assez difficile à penser, parce que très abstrait. L’écologisme veut garder les pieds sur Terre.
Pour conclure. Le XXIe siècle verra sans doute l’émergence d’une nouvelle religion qui donne cohérence à la société humaine et à nos comportements individuels. Éthique de la Terre, Pacha Mama, peu importe la dénomination exacte et le nom de ses prophètes du moment qu’il ne s’agit plus d’anthropocentrisme, mais d’une humanité qui se ressent à nouveau immergée dans la biosphère. Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
1er mars 2020, Biosphere-Info, écologisme et religions
18 février 2020, L’écologisme concurrence les religions
22 août 2019, Spiritualité, religion et écologie (Arturo Escobar)
25 juillet 2019, L’écologie a besoin d’une spiritualité (Satish Kumar)
15 avril 2019, Rejoignez notre Alliance des gardiens de Mère Nature
19 août 2018, Pour connaître John Seed et l’écologie profonde
3 août 2018, Religion et écologie commencent à faire bon ménage
4 juillet 2018, La religion écologique n’est pas une religion
28 février 2015, Une religion pour la terre-mère est-elle dangereuse ?
21 septembre 2014, Religion catholique et écologie : comparaison papale
29 décembre 2009, notre Terre-mère Pachamama
16 septembre 2009, bien-être et religion
22 décembre 2008, quelle religion pour le XXIe siècle ?
L’athéisme techno-scientiste est la religion qui a fait, qui fait et qui fera toujours de plus en plus de morts…. et de souffrance…..
L’opium du peuple de la religion athéiste techno-scientiste sont les drogues (fumettes, pétards, héroïne, cocaïne, etc) ,l’alcool et le football… puis pour les femmes les soldes, les maquillages et parfums chimiques provoquant des cancers et pleins d’autres cochonneries, à la place du football…. Bien que, à présent, la grande accélération consiste à ce que les hommes participent aussi aux soldes et se maquillent parfument, et les femmes se mettent à occuper les stades (tant pour jouer qu’en tant que supportrices des équipes)
Évidemment les dogmes de la religion techno-scientiste sont la croissance, le marché et la technologie…. (ils n’ont toujours pas compris que leurs ingénieurs inventaient surtout plus de robots consommateurs d’énergies et non pas des robots producteurs d’énergies sans combustibles)
Quant à la prière, et ben ce sont les élections, prier pour les Dieux de la croissance, du marché et de la technologie consiste à brailler dans les meeting en agitant des chiffons et mettre un bulletin dans l’urne… Puis on peut écouter aussi les faux applaudissements sur les plateaux télé afin de célébrer les Dieux de la croissance = « Jacques Attali va nous sauver ouuuaiisss, Strauss Khan va nous sauver ouuuuaiss, Hollande va nous sauver oouuuuais, Eon Musk va nous bénir ouuuuaiisss;; Sarkozy ouuuuais Bill Gate va nous sauver oooouuaiis….. Ah là là, c’est fou le nombre de Dieux qu’on a sur les plateau télé, de tous ces gens qui veulent se faire passer pour plus formidables qu’ils ne le sont véritablement…. Le culte des hommes dieux….
Voilà déjà un exemple qui prouve qu’on peut mettre n’importe quoi derrière le mot «religion». Ainsi depuis longtemps, pour certains l’athéisme est une religion. Je ne connaissais pas celle-ci, l’ «athéisme techno-scientiste». Le scientisme je connaissais déjà. Je connaissais aussi le consumérisme, le croissancisme, le bougisme, le je-m’en-foutisme et plein d’autres trucs en isme.
Vu sous un certain angle le scientisme est effectivement une religion. C’est celle de ceux qui croient en la toute puissance de la Science (et de sa fille la Technique), la religion de ceux qui croient qu’il n’a aucune limite, que la science dépassera toutes les lois de la nature. Le Scientisme c’est la religion du Progrès qui progresse pour des siècles et des siècles amen. Pas besoin de picoler ni de fumer des pétards, ni de se parfumer ou se maquiller, ni de regarder Télé-Foot pour se prendre pour Dieu. Ni pour Napoléon. 🙂
Oui les techno scientisme veulent faire croire qu’on pourra voyager tranquille dans l’espace pour conquérir de multitudes planètes et l’accès infini aux ressources…. Ces Dieu techno-scientistes sont tellement puissant et bienveillant que si vous croyez et priez pour eux alors chaque famille pourra avoir sa planète, une planète par famille c’est fabuleux !
Bonjour BGA80
Mais tout cela relève d’un autre domaine et n’a rien à voir avec la religion
L’athéisme est une croyance comme une autre !
L’athéisme certes, mais l’ «athéisme techno-scientiste» faut voir !
Et en disant ça je ne demande surtout pas que tu nous le «démontres». 🙂
Ben tous les films genre Stars wars pour coloniser les esprits des masses pour les persuader qu’avec la science tout est permis et les fusées de Musk qui explosent à coups de millards pour rien illustre cette bêtise….
Bon puis cette histoire de centrale à Fusion est une grosse connerie ça aussi ! En effet, j’ai démarré de l’hypothèse optimiste où l’on imaginait que nos scientistes parvenaient à enfin réaliser 1 centrale fonctionnelle (et pourtant on est vraiment très loin du compte) alors tu vois j’ai été sympa ! Et donc, j’expliquais que c’était bien, hormis que, en imaginant que 1 centrale à fusion soit aussi efficace que 4 centrale à fission, alors la France avec 20 centrales à fission, il lui faudrait 5 centrales à fusion pour produire autant d’électricité qu’aujourd’hui….. ALORS déjà que pour 1 seule centrale à fusion à concevoir, on n’a même pas assez de cerveaux qui naissent pour les faire tourner, alors comment ferait-on pour en faire tourner 4 autres ? Ben oui c’est un projet international, beaucoup trouvent ça fabuleux, mais personnellement je trouve ça inquiétant, car ça voudrait dire qu’aucun pays au monde n’a suffisamment de cerveaux qui naissent pour faire fonctionner 1 seule centrale…. Autrement dit, cette technologie ne fournira jamais assez d’électricité pour l’humanité…. Pour preuve, déjà que les centrales à fission, qui est une technologie beaucoup plus simple comparativement à celles à fusion, et ben même ça on n’a pas réussi à l’étendre à l’ensemble de l’humanité….
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J’aurais pour, ma part, une analyse différente.
Tout d’abord il faut distinguer ce qui serait nécessaire, de ce qu’il est probable qu’il soit.
Il est certain que nous devrions avoir en nous un respect profond pour la nature, que nous devrions mettre l’admiration pour sa beauté et la tendresse pour la vie au cœur de notre représentation du monde et de notre ressenti. Il n’est en rien certain qu’il en sera ainsi, cela me semble même assez mal parti.
D’autre part il y a dans cette admiration et respect pour la nature, certes une dimension spirituelle et aussi raisonnable et scientifique, (si les équilibres de la biosphère s’écroulent nous mourrons et toutes les créatures vivantes aussi ), mais tout cela ne suffit pas à en faire une religion. Il manque l’essentiel, l’idée d’un dieu, de cette origine spirituelle de l’Univers, Dieu est ce qui transcende le monde physique, qui fait qu’on peut passer du néant à quelques chose, que la matière procède de l’esprit et non le contraire.
La nature ne répond en rien à la fameuse question « Pourquoi existe-t-il quelques chose plutôt que rien ? » On peut avec la science juste dire comment évoluent les choses, pour venir à leur origine, il faut une transcendance, et cela ne relève ni de la nature, ni de sa défense : l’écologie. La nature n’est pas auto-justificative de son existence, elle ne transcende rien, aucune loi physique, ça justement c’est le propre de Dieu. De même, elle ne dit rien ni de la conscience ni de l’âme.
Je suis à 100 % pour l’écologie mais cette position ne me conduit pas à faire de cette écologie une religion, c’est un autre domaine, c’est une spiritualité, mais cela ne répond en rien aux interrogations des êtres conscients.
Bonjour Didier Barthès.
Ce Dieu (l’idée que les uns et les autres s’en font) pose déjà problème. Loin de rassembler, ou de relier, IL ou elle divise. Les uns le voient d’une façon, les autres d’une autre. Et à cause du dogmatisme on s’entretue. D’autre part le mot «religion» pose un autre problème puisqu’il est polysémique. Je préfère donc parler de doctrine philosophique. Le panthéisme en est une, ici tout est Dieu, la nature (la Nature) c’est Dieu, ici l’immanence s’oppose à cette transcendance du dieu créateur monothéiste. De toute façon une religion peut très bien se passer d’un dieu (ou de Dieu).
Quant aux questions existentielles, là aussi nul besoin d’une religion ou d’un dieu pour s’en accommoder, même l’athéisme peut faire l’affaire. L’athéisme n’empêche nullement la réflexion, ni d’ailleurs la spiritualité (Lire Comte-Sponville). Enfin, nul besoin de nommer le Mystère, pour moi un superbe point d’interrogation (?) suffit. L’essentiel étant de le voir, dans un ciel étoilé, dans une fleur, un insecte etc. Personnellement l’agnosticisme me va très bien.
Maintenant je suis d’accord avec vous, l’écologie n’est pas et ne doit pas devenir une religion. Nul besoin de prier Gaïa, Pachamana ou Greta, nul besoin de parler aux arbres etc. pour se sentir en communion avec la nature (ou la Nature), autrement dit ce Tout. Toutefois je pense qu’un véritable écologiste ne peut pas faire l’impasse d’une réflexion philosophique, ni d’une spiritualité.
Bonjour Michel C,
Je n’ai jamais dit que l’athéisme empêchait la spiritualité, ce que je veux dire c’est que, faire comme si la nature pouvait être conçue comme un Dieu me semble une erreur sur ce que nous pouvons entendre par Dieu.
La nature ne transcende, elle est belle, elle doit être respectée nous sommes tous d’accord ici, mais elle n’explique pas sa propre création. Non, on peut lui vouer un grand respect, mais je ne vois vraiment pas en quoi on pourrait appeler ça une religion, certes ça va faire plaisir aux écologistes, c’est très politiquement correct, mais on parle-là d’autre chose. L’existence de Dieu est une réponse (ou propose une réponse) à la question ultime : « Pourquoi existe t-il quelque chose plutôt que rien ? » la nature n’y répond pas . On peut bien sûr ne pas être croyant et penser que la réponse (Dieu) n’est pas une réponse valable, mais on ne peut pas pour autant considérer que la nature est une autre forme de réponse. J’ai souvent évoqué ces questions et j’ai beaucoup de mal à faire passer cette distinction, on me renvoie toujours à la beauté de la nature, à la nécessité de la respecter, au lien spirituel qu’on peut avoir devant tant d’élégance, mais je reste persuadé qu’on parle là de toute autre chose que le sentiment religieux, les choses ne s’opposent pas d’ailleurs mais elles relèvent de deux concepts différents.
Je suis d’accord avec vous. De toute manière je reste incapable de dire ce qu’est Dieu. Le sentiment religieux, je ne vois pas non plus très bien ce que c’est. (https://www.philolog.fr/le-sentiment-religieux/). Par contre La Nature, ça oui ça me parle.
Pourquoi existe t-il quelque chose plutôt que rien ? Pour moi c’est le cadet de mes soucis. Je dis que c’est comme ça, point barre. Certains diront amen ou ainsi soit-il, d’autre Inch’Allah, peu m’importe.
Je crois que ce n’est pas grave de ne pas parvenir à se faire comprendre sur ces questions. Je le disais précédemment, pour moi le plus important c’est de voir et d’admirer ce mystère qui nous dépasse (que nous ne pourrons jamais expliquer). Et cette beauté (ou élégance) bien entendu.
Je pense là à ce dialogue remarquable entre deux personnages tout aussi remarquables, l’Abbé Pierre et Albert Jacquard, sur la question de l’Absolu. (Absolu- éditions du Seuil 1994)