Lendemains d’une présidentielle pas écolo

Il suffit de lire les prospectus officiels de 4 pages reçus dans nos boîtes aux lettres pour se rendre compte que l’urgence écologique n’a pas du tout été perçue par la plupart des présidentiables. Bien entendu, populisme oblige, vous ne trouverez rien dans leur programme sur la nécessité de faire des efforts face à la raréfaction des ressources. La démocratie, perturbée le 10 avril 2022 par un soi-disant « vote utile » et le slogan « pouvoir d’achat », n’a été qu’un simulacre. Tous ceux et celles qui n’ont pas voté au premier tour pour le plus écolo des candidats(e) ont fait le malheur des acteurs absents, à savoir les générations futures et les non-humains. Mais il est vrai qu’aucun des douze présidentiables n’a expliqué aux électeurs cet enjeu majeur, il nous faut penser à la fois le long terme et le respect de la biodiversité.

Emmanuel Macron : « Quelle que soit la sympathie que peut inspirer ce président jeune et dynamique, libre du carcan des vieux partis –, l’exigence de vérité impose de le reconnaître : sur l’écologie, l’action politique entreprise au cours des cinq dernières années a été marquée par le clientélisme, la priorité au productivisme, le mépris du droit et des avis scientifiques, la privatisation des biens communs et la criminalisation de l’engagement militant. (Stéphane Foucart) »

Eric Zemmour : absolument rien sur l’écologie dans son programme !

Nicolas Dupont-Aignan : absolument rien sur l’écologie !

Marine Le Pen : absolument rien sur l’écologie !

Nathalie Arthaud : Les capitalistes sont les seuls responsables du saccage de la planète. Pour préserver l’environnement, il faut ôter le pouvoir aux capitalistes.

Jean Lassalle : développer la recherche, préparer la transition énergétique du nucléaire vers des centrales de 4e génération.

Valérie Pécresse : Face à l’urgence climatique, je défendrai une écologie de progrès et de solutions, et non pas une écologie antisociale et punitive. Nous respecterons enfin la trajectoire zéro carbone à l’horizon 2050 grâce à une nouvelle ambition énergétique, nucléaire et renouvelable.

Fabien Roussel : Mix énergétique (nucléaire et renouvelable) pour assurer notre souveraineté ; plan de relocalisation de l’industrie et de l’agriculture.

Mais : augmentation générale des salaires et des pensions ; Smic à 1923 euros bruts (1500 euros nets) ; revenu étudiant à partir de 850 euros pas mois ; retraite à 60 ans…

Anne Hidalgo : en m’appuyant sur une planification, je conduirai la réindustrialisation décarbonée du pays ; atteindre 100 % d’énergies renouvelables dès que possible ; subventionner l’achat ou la location de véhicules électriques, ; imposer une fiscalité écologique ; instituer un tribunal pénal international conte le crime d’écocide.

Mais : augmenter le Smic de 200 euros nets pas mois ; créer un minimum jeunesse versé à partir de 18 ans ; sanctuariser la retraite à 62 ans.

Philippe Poutou : Nous voulons planifier démocratiquement l’économie pour préserver la planète et la biodiversité face à la crise climatique : plan de sobriété énergétique, arrêt des productions inutiles, fin de l’élevage industriel, objectif 100 % bio, développement des circuits courts

Mais : « Bien vivre avec un salaire décent » : baisse de 30 % de factures d’énergies et baisse des taxes sur les carburants ; Smic à 1800 euros nets ; revenu d’autonomie pour les jeunes (75 % du Smic) ; retraite à 60 ans…

Jean-Luc Mélenchon : le projet, construire une société d’entraide ayant pour but l’harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature. Prendre soin du monde vivant, c’est considérer que ni les humains ni les animaux ne sont des choses ! Nous assumerons notre responsabilité face au changement climatique. L’air, l’eau, la biodiversité sont nos biens communs. Voilà pourquoi nous appliquerons la « règle verte » : ne plus prendre à la nature davantage qu’elle peut reconstituer. En résumé, la planification écologique est notre méthode pour reprendre la maîtrise du temps long et faire bifurquer nos modes de production,de consommation et d’échange. Faisons le choix du 100 % d’énergies renouvelables dès 2050, sortons du nucléaire et de ses dangers irréversibles. Nous mènerons une révolution agroalimentaire pour stopper la malbouffe qui tue et handicape.

Mais : « besoin de gagner plus pour vivre mieux » : blocage et baisse des prix des produits de première nécessité (carburant, énergies) ; porter immédiatement le Smic à 1400 euros nets pas mois ; rétablir la retraite à 60 ans à taux plein…

Yannick Jadot : L’écologie pour vivre mieux. Plus un euro d’argent public dépensé contre le climat ; ISF climatique ; nationalisation d’EDF pour plus d’énergies renouvelables ; fin de l’élevage en cage ; fin de la chasse lors des WE et des vacances scolaires ; TVA à 0 % sur l’alimentation bio ; cantines 100 % bio et local.

Mais : Smic à 1500 euros net par mois ; revenu citoyen de 918 euros dès 18 ans ; ticket liberté climat (déplacements illimités en France pour les 16-25 ans)…

résultats finalistes

E. Macron (LRM 27.6 %) ET M. Le Pen (RN 23,41%) 

outsiders

J.-L. Mélenchon (LFI 21.95 %) ; E. Zemmour (Rec 7,05 %)

en dessous de 5 % (barre pour être remboursé de ses dépenses de campagne)

V. Pécresse (LR 4,79 %) ; Y. Jadot (EELV 4,58 %) ; J. Lassalle (Res 3,16 %) ; F. Roussel (PCF 2,31 %) ; N. Dupont-Aignan (DLF 2,07 %) ; A. Hidalgo (PS 1.74 %) ; P. Poutou (NPA 0,77 %) ; N. Arthaud (LO 0,57 %)

6 réflexions sur “Lendemains d’une présidentielle pas écolo”

  1. @ Michel sait
    Ce n’est pas le vote Jadot qui était important, mais le vote écolo. Une fois élu, il aurait bien fallu qu’il s’associe aux véritables spécialistes du sujet. A présent, il ne reste plus qu’à se flinguer en mode végan (un pruneau dans le citron).

    1. Une fois élu ? Déjà de qui parlons-nous ? Quoi qu’il en soit, bien sûr qu’il aurait bien fallu qu’il s’associe aux véritables spécialistes du sujet. C’est d’ailleurs ce qu’ils font déjà, du moins les plus sérieux. Ou les moins pires, c’est comme vous voulez. Quant à votre solution finale, à la mode ou à la sauce végan, très peu pour moi. Moi le citron je l’aime bien avec le poisson. Et les pruneaux, dans l’eau de vie. 🙂

  2. Esprit critique

    La conjonction «mais» vient généralement annuler ou casser ce qui précède. C’est sûrement pour cela que Biosphère l’utilise après les résumés de certains programmes. Ceux de Roussel, Hidalgo, Poutou, Mélenchon et… Jadot. Si on oublie ce dernier, que je me garde de classer, on peut alors penser que Biosphère a un problème avec la gauche.
    Notons que ces 5 «Mais» portent tous sur le pouvoir d’achat (SMIC etc.) Personnellement, si j’avais du mettre un «Mais» à Roussel, ça aurait été autre chose, le nucléaire par exemple. Mais bon, Biosphère a un problème avec le pouvoir d’achat. Pas le sien probablement.
    C’est dommage d’en être là, parce qu’en attendant on n’avance pas.

    1. D’un côté on peut se dire que 21,95 + 4,58 ça fait 26,53. Et qu’avec ça la donne serait aujourd’hui quelque peu différente. Mais pas gagnée pour autant.
      Mais d’un autre côté, quand on pense à tous ces verts indécrottables, déboussolés, allergiques au rouge… sans parler de tous ces grands malades pour qui l’écologie n’est qu’un alibi… là on se dit que quel que soit le côté où on tourne le problème, on est bel et bien planté.

  3. – « Tous ceux et celles qui n’ont pas voté au premier tour pour le plus écolo des candidats(e) ont fait le malheur des acteurs absents, à savoir les générations futures et les non-humains. »

    Si c’est de Jadot dont il s’agit, tout ça n’est pas sérieux. Déjà bon courage pour nous démontrer que c’est l’étiquette (ici EELV) qui garantit l’authenticité et la qualité du produit.
    Et puis on ne peut pas d’un côté nous expliquer que Jadot est un piètre stratège, qu’il a un tempérament de perdant, autrement dit qu’il n’a pas l’étoffe d’un président, et de l’autre essayer de culpabiliser tous ceux et celles qui n’ont pas voté pour lui.
    De toute façon, cette stratégie consistant à nous culpabiliser, comme si nous étions des gosses, est ridicule. Quoique, des gosses…

    1. De toute façon, c’est l’argument qui est ridicule. Or, on ne peut pas rassembler (et encore moins con vaincre) avec des arguments ridicules.
      Pour quelle raison le souci des générations futures et des non-humains devrait-il obligatoirement se traduire par le vote écolo ? Et même par le vote tout court.
      En êtes-vous encore à penser que les 27% qui hier sont allés à la pêche se foutent royalement de tout ça ? ( Tout ça = toute cette merde. Dont l’environnement, l’écologie, n’est qu’un aspect. Tout est lié ne l’oublions pas).
      Réfléchissez bien au sens du slogan «élections pièges à cons».

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