Les productions de ressources fossiles déjà existantes excèdent largement le « budget carbone » pour maintenir le réchauffement sous la barre de 1,5 °C d’ici à la fin du siècle. Or, d’ici à 2030, les émissions mondiales doivent chuter de 45 % pour rester sur la bonne trajectoire, ce qui implique une baisse importante et rapide de la production de combustibles fossiles ET donc de la demande. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies : « Il faut commencer en s’attaquant au cœur pollué de la crise climatique, l’industrie fossile… Plus aucune nouvelle centrale à charbon. Mettez fin aux licences et aux financements de nouvelles installations pétrolières ou gazières. Arrêtez l’expansion des champs actuels. »
Perrine Mouterde : Selon le dernier rapport de synthèse du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le budget carbone pour avoir une chance sur deux de rester sous 1,5 °C est de 500 milliards de tonnes de CO2, soit l’équivalent de seulement douze années d’émissions au rythme actuel. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a affirmé pour la première fois en mai 2021 qu’aucun investissement dans de nouvelles installations pétrolières ou gazières, ni dans de nouvelles centrales à charbon sans solution de capture ou de stockage du carbone, ne devrait être réalisé. C’est un reniement : l’AIE a été fondée pour défendre les intérêts des pays importateurs d’or noir et avait promu les fossiles pendant des décennies. La notion selon laquelle il ne faut pas investir dans de nouveaux projets commence juste à être abordé dans les discussions, mais ce n’est pas du tout le cas pour l’idée qu’il faut accélérer la fin de la production existante. De nombreux patrons d’entreprises pétrogazières et nombre de responsables politiques justifient leur soutien à de nouvelles installations en affirmant qu’elles sont indispensables pour « répondre à la demande » et assurer la sécurité d’approvisionnement.
Éditorial du MONDE : L’enquête sur 422 mégaprojets d’extraction de combustibles fossiles met en lumière la dissonance cognitive des Etats, qui continuent d’autoriser ces exploitations tout en disant engagés dans la transition énergétique. Les rejets prévus de CO2 qui sont liés aux 294 sites d’exploitation les plus importants, qu’il s’agisse de charbon, de pétrole ou de gaz, dépassent déjà les limites fixées par les accords de Paris pour contenir la hausse des températures mondiales sous la barre de 1,5 °C,. La situation risque encore d’empirer, car 128 autres « bombes carbone », encore à l’état de projets, pourraient repousser cette hausse au-delà de 2 °C. Et c’est sans compter les milliers d’autres projets d’extraction fossile, plus modestes, dont les possibles rejets cumulés de CO2 sont encore supérieurs. A moins d’un mois de la prochaine COP, qui se tiendra à Dubaï, aux Emirats arabes unis, dont la compagnie nationale opère trois « bombes carbone », il est urgent de mettre en évidence ce phénomène de dissonance cognitive. Les grands groupes énergétiques justifient leurs investissements au nom de la loi de la demande et pour répondre aux impératifs de la transition vers les énergies renouvelables. Notre égoïsme à courte vue est pourtant l’assurance d’une fuite en avant qui n’épargnera personne.
Le point de vue des écologistes allergiques aux fossiles
Steinbeck : L´humanité glisse sur une planche savonnée et inclinée à 45 degrés. – pour les uns, il faut freiner car la chute est inévitable. – pour les autres, rallonger la planche suffira. – pour les derniers, la planche n´est pas savonnée, la planche n´est pas inclinée, la planche n´existe pas.
Osqar : Les baisses nécessaires pour maîtriser le réchauffement climatique paraissent extrêmement difficiles à tenir. Aucun signal positif en ce sens. Le camarade Xi a exhorté ses compatriotes de produire cette année encore plus que les 2 milliards de tonnes de charbon de l’année dernière ! Pour la Chine cette consommation à outrance est un droit absolu en raison de son retard historique par rapport aux pays « riches ».
Petit Pierre : La crise des énergies fossiles ressemble au trafic de drogue, toute proportion gardée. Producteurs et consommateurs s’autoentretiennent, et malgré les moyens anti-drogue, la production ne fait qu’augmenter. S’en prendre uniquement aux producteurs d énergie fossiles comme le font les ONG avec les bombes climatiques n est pas rationnel, la bombe climatique se trouve partout où l’énergie fossile est utilisée, à la consommation. Mais évidemment combattre les multinationales, c’est plus facile que de proposer de réduire la consommation de 5% par an qui impose une contrainte sociale que personne ne veut.
Eric.Jean : Les fossiles pétrole/gaz/charbon c’est 80% de l’énergie primaire dans le monde. L’énergie c’est ce qui fait tourner l’économie. Retirez même seulement 2 ou 3% de l’offre les prix doublent, le château de carte économique s’effondre et les émeutes populaires se généralisent. On n’y arrivera pas.
Tu : Selon un dernier sondage de l’Ifop (30 octobre 2023), Marine Le Pen au delà des 30% et les verts entre 1 et 2% . Les visions apocalyptiques n’ont pas l’air de marcher.
Cassandre : réserve totale: 1.182 GT CO2, émission annuelle en 2022: 36,8 GT CO2 ! Donc si on ne diminue rien (comme ça semble bien parti), on est à sec dans 32 ans: le problème sera drastiquement résolu.
Michel SOURROUILLE : Remplacez « L’or et l’argent » par les ressources fossiles, et la phrase de Thomas More (L’utopie, 1516) est actualisée :
« L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. »
Et oui les bombes carbone exploseront ! Puisque de plus en plus de pays dans le monde brûlent des énergies fossiles ! Alors même si 67 millions de français venaient à se suicider dès demain matin, ça n’infléchirait même pas la courbe mondiale de carbone émis ! D’autant plus que des populations augmentent dans bien des pays, alors du coup ces pays en question veulent brûler encore plus d’énergies fossiles pour pouvoir subvenir aux besoins essentiels de leurs populations grandissantes ! On ne pourra jamais raisonner les populations à réduire leurs consommations d’énergies fossiles, autrement dit il n’y a pas le choix, il faut baisser les populations en effectifs !
En outre, ça ne sert à rien de courir après le CO2 car on n’a aucun moyen de réduire les émissions autrement que par des baisses de population. Enfin, en attendant, il n’y a pas le choix non plus que de devoir s’adapter aux évolutions du climat puisque nous n’avons aucun levier pour baisser les émissions de CO2 de manière consentie ! Il faut bien se le dire, ça n’intéresse personne de réduire son train de vie ! Tous les humains veulent de plus en plus de ressources pour se mettre à l’abri du besoin, c’est dans l’ordre des choses ! Franchement, est ce que les gauchistes écolos vont manifester place République en hurlant « Macron baisse immédiatement notre pouvoir d’achat car nous polluons trop ! » ?? Ben non ! Même chez les Verts ça ne les intéresse pas de baisser leur propre pouvoir d’achat !
Je trouve ce constat bien réaliste. L’homme n’a pas d’influence sur ce genre de phénomènes qui le dépasse. Nous devons juste anticiper et gérer les changements en respectant notre environnement.
Cependant , je ne suis pas pessimiste sur l’augmentation du co2 et sur son effet.
Un constat bien réaliste !!?? Ne voyez-vous donc sur quoi il repose, son fumeux constat ? N’êtes-vous donc pas capable de juger les postulats et les théories qui soutiennent son fumeux “réalisme“ ? Ou alors, peut-être avez-vous les mêmes lunettes que notre BGA.
Non, je dirais plutôt que son discours est bien triste, bien défaitiste, ou aquoiboniste, pour ne pas dire nihiliste. Quant à votre scepticisme (sincère ou simulé) sur les effets du CO2 , comme sur les conséquences d’une augmentation de +2° (alors pensez-donc +5) , pour moi c’est du même tonneau.
L’info Cassandre : « : réserve totale: 1.182 GT CO2, émission annuelle en 2022: 36,8 GT CO2 »
La réserve totale de CO2 me paraît bizarre. D’où sort ce chiffre et ce concept de réserve de CO2 ?
Pour l’émission d’origine humaine, le chiffre de 36,8 Gt Co2 est exact.
Pour moi, le co2 dans l’air , 0,04 %, est une donnée dynamique, bilan des intrants et sortants , et pas une réserve.
Bizarre.
– Les réserves d’énergies fossiles contiennent l’équivalent de 3 500 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, selon un inventaire inédit ( connaissancedesenergies.org
– 19 sept. 2022 )
C’est énorme, ça équivaut à plus que toutes les émissions produites depuis la révolution industrielle. Mais ça ne veut pas dire que ces réserves puissent être intégralement exploitées (pompées) et encore moins qu’elles seront toutes cramées. Bref, peu importe d’où sortent ces 1.182 GT… Cassandre fait une division pour dire qu’au rythme actuel il y en a pour 32 ans. De votre côté vous dites 50 ans. On va pas se battre, disons alors 40 ans. Mais 40 ans de quoi ? De Pétrole bien sûr ! Plus exactement le dit conventionnel auquel on peut rajouter les dits de schistes. Parce que pour le reste (charbon + gaz) c’est bien plus que ça. Et avec du charbon ON peut même faire du pétrole …
Merci , Je comprends le concept de réserve de CO2 contenu dans les énergies fossiles.
C’est effectivement une captation de CO2 datant de plusieurs centaines de millions d’années par enfouissement de matière organique.
Ce constat me semble peu intéressant par rapport aux équilibres de l’atmosphère car
La question est de savoir ce que devient ce co2 une fois relâché dans l’atmosphère et son effet sur la vie et sur le réchauffement de l’atmosphère.
Ce que devient ce co2 une fois relâché dans l’atmosphère ???
et son effet sur la vie et sur le réchauffement ???
Vous voulez rire je suppose. Douteriez-vous que l’eau mouille ?
J’écoute votre étonnement par rapport au rôle du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère.
Je ne rentrerai pas dans ce débat sur ce blog que je ne veux pas perturber.
Une seule chose, le doute cartésien est une règle importante en sciences.
Posons nous la question des éléments scientifiques concrets existants et évitons de répéter sans comprendre. L’atmosphère est très complexe dans son fonctionnement physique et je reste sur le concept de doute raisonnable sur ce sujet.
Pour ce qui est de perturber le blog ne vous inquiétez surtout pas, la Modération veille au grain. 🙂 L’atmosphère (le climat) est très complexe certes, c’est bien pour ça que je laisse son étude aux vrais spécialistes. Pareil pour un tas d’autres domaines.
Doutez-vous de ce que nous disent les biologistes (neurobiologistes et autres), les cancérologues, anthropologues, agronomes et j’en passe ? Si oui dans quelle mesure ?
Le doute (raisonnable et rationnel) est indispensable pour l’esprit critique, il est au cœur de la démarche scientifique. Seulement il y a des margoulins partout, même chez ceux qui font valoir leurs titres comme gages de savoir et d’honnêteté. Il ne faut donc pas con fondre le scepticisme avec cette attitude critique qu’on nomme (à tord) revisionnisme voire négationnisme.
En fait la barre des 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle est déjà quasiment franchie (savoir si c’est une catastrophe à ce stade est une autre affaire). Je crois qu’il ne faut pas se faire d’illusions, le réchauffement ira beaucoup plus loin et nous consommerons toutes les énergies fossiles qui pourront l’être car tout l’équilibre de nos sociétés repose dessus. Seul le manque physique nous conduira à réduire notre consommation, cela provoquera de grands bouleversements.
– Climat : 2023, l’adieu à l’objectif de rester sous la barre de 1,5 °C ?
( france24.com 25/09/2023 )
La probabilité (risque) est de 55%. Ce n’est pas rien. On croisera donc les doigts pour que 2023 reste une année exceptionnelle (dans la montée en température) et qu’une fois El Niño passé les températures baissent…
En attendant il faut se dire que +1,2 ce n’est pas +1,5. Et encore moins +2 :
– Un réchauffement de + 1,5 °C en 2030, et après ? Pourquoi « chaque dixième de degré compte » (france24.com – 22/03/2023)
Au diable l’optimisme des imbéciles heureux qui croient à la Poupée qui tousse.
Ainsi que le relativisme des rejetons des climatosceptiques (climato-relativistes).
De leur côté le catastrophisme et le pessimisme ne risquent certainement pas d’améliorer la situation. Au contraire ils ne peuvent qu’en rajouter à l’aquoibonisme et au je-m’en-foutisme.
Et donc à réchauffer encore plus le climat et le Climat (les esprits).
Juste un rectificatif, aujourd’hui, nous sommes entre 0,5 et 0,9 ´C de plus par rapport au référentiel de 1960 selon des sources scientifiques. La température moyenne est de 15 ´C en moyenne sur la Terre. Nous sortons d’une phase de refroidissement datant des années 1700. Vers l’an 1000 , la température était 1 ´C supérieure à aujourd’hui et à l’époque romaine ~ 2 ´C supérieure. Le maximum vers -7 000 ans était à 16,5 ´C.
Donc , un réchauffement est en cours, très bien . Mais , un refroidissement serait sûrement pire pour les besoins en énergies et en production agricole.
Le pétrole est effectivement une source non extensible et son épuisement est à l’horizon des 50 ans.
Ah oui, ça, c’est vrai l faut le reconnaître, il y a eu des périodes plus chaudes et ce n’était pas une catastrophe. Mais ce qui est inquiétant dans le réchauffement récent c’est la perspective qu’il aille jusqu’à +5,+ 6 ou + 7 C°
En effet le retour de période glaciaires serait encore pire, et c’est d’ailleurs ce qui devrait nous arriver dans 20 000 ans (échéance imprécise) au vu des conditions astronomiques, d’ici là toutefois beaucoup de choses se seront passées. Mais en période glaciaire nous pouvons dire adieu à toute notre civilisation sous nos latitudes, ne l’oublions pas.
Exact, concernant les prévisions catastrophistes des prédicateurs de fin de monde , nous devons prendre du recul. Plus 5’ C n’est obtenu que par des simulations ne reposant sur aucunes données antérieures. Elles viennent de concepts théoriques qui pour moi sont faux. L’avenir nous dira qui a raison.
Il faudrait connaître tous les facteurs intervenants dans la température de l’atmosphère et ce n’est pas le cas aujourd’hui.Par exemple, voir les recherches de Scafetta sur les taches solaires en lien avec les alignements des planètes géantes du système solaire.
– « Remplacez « L’or et l’argent » par les ressources fossiles, et la phrase de Thomas More (L’utopie, 1516) est actualisée : » (Michel SOURROUILLE)
Pour l’or et l’argent OK. Pour les ressources fossiles c’est autre chose. Là il faut voir l’usage, tous les usages, que nous en faisons. Par exemple le charbon peut servir à alimenter une forge. Cette forge à forger des pelles et des pioches aussi bien que des épées, ce qui n’est pas pareil.
Maintenant si ces ressources énergétiques servent essentiellement (et finalement) qu’à produire du Pognon (équivalent de l’or et l’argent) là en effet la phrase de Thomas More prend tout son sens. Parce que le Pognon (le fric, l’argent) c’est du vent !
– « Le capitalisme canalise les frustrations des hommes, les empile, comme il accumule le capital, et fait gonfler des bulles qui finissent par crever comme des bombes. » (Bernard Maris)
Et bien sûr les bombes ça fait BOUM !
– Le climatologue Jean Jouzel « subjugué » par le discours du patron de TotalEnergies à contre-courant des rapports du Giec ( huffingtonpost.fr – 03/09/2023 )
Les scientifiques ont le blues, ils ne savent plus dans quelle langue ils doivent le dire.
D’un côté Jouzel et tant d’autres… de l’autre les Pouyanné-Macron et Compagnie.
Les scientifiques ont beau dire, répéter, crier, hurler… de l’autre côté, droit dans ses bottes, calmement, inlassablement… ON raconte toujours la même histoire. Le «réalisme» et le fumeux pragmatisme qui va avec. Les petits pas et blablabla !
Si le politiquement correct était moins hypocrite, ON nous dirait carrément «ite missa est, circulez y’à rien à voir». Si ce n’est «parle à mon cul ma tête et malade». Ce qui serait au moins plus en phase avec la Réalité. Comme l’autre qui a osé dire «l’environnement ça commence à bien faire», misère misère ! (à suivre)
Retenons que chez ceux qui font la pluie et le beau temps, plutôt les tempêtes et les canicules… « la vie réelle » c’est Business as usual ! Amen.
Et ceux qui s’arrachent les cheveux, qui persistent à vouloir comprendre le pourquoi du comment… les pauvres. La pédagogie ça marche pas, les discours catastrophistes ça marche pas, les canicules et les tempête à répétition non plus… Et alors pourquoi ? Et alors comment le dire ? Ben… comme le Parti d’en Rire peut-être.
Les sondages (que ferait-ON sans les sondages ?) nous disent que le climatoscepticisme recule. Bonne nouvelle ? Tu parles Charles, c’est maintenant un autre virus qui sévit, le climato-relativisme. Y’a bon le relativisme !
– Quoi… 15 jours par an à 45° ? No problem, avec une bonne clim ça va le faire.
– Quoi… le manque d’eau… l’été qui s’éternise jusqu’à la Toussaint ? No problem, quand les chrysanthèmes ne pourront plus fleurir ON mettra des cactus sur les tombes.