L«or noir », en réalité la merde du diable

Le politiste Timothy Mitchell, dans son livre « Carbon Democracy. Le pouvoir politique à l’ère du pétrole » (2011), soutient que nos démocraties modernes ont été permises par l’hégémonie du pétrole. Le livre collectif « Vivre et lutter dans un monde toxique. Violence environnementale et santé à l’âge du pétrole », (2023) dresse une nécropolitique de l’«or noir ».

Youness Bousenna : « Le livre « Vivre et lutter dans un monde toxique » s’intéresse aux violences environnementales produites par une industrie qui a imposé aux territoires où elle s’est implantée une « longue histoire de conversion productive » émaillée de désastres. Les gains économiques immédiats camouflent une « violence lente » qu’est la contamination généralisée des lieux de vie. Les « pétropolitiques », massivement encouragées par les Etats, sont analysées au prisme du concept de nécropolitique du philosophe camerounais Achille Mbembe : ces choix politiques maintiennent certains groupes sociaux dans des conditions de vie « de nature à précipiter leur mort ».

La plupart des habitants demeurent pourtant résignés. La protestation politique souffre même d’une connotation négative. Mais une « protestation victorieuse », chez un public initialement réticent, peut enclencher une « recomposition identitaire ». En France – de l’étang de Berre au complexe de Lacq – , de nombreuses mobilisations ont permis d’opposer à la fabrique de l’ignorance une production de « savoirs militants », fondée sur des alliances entre citoyens et chercheurs. »

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Pétrole, la merde du diable fait des siennes

extraits : Pour les Romains le gage de la croissance était le nombre d’esclaves, pour le monde moderne c’est la merde du diable (le pétrole). Le pétrole tient dans ses barils le futur de la civilisation thermo-industrielle. Pour une période faste qui aura duré moins de deux siècles, les humains ont gaspillé un don de la nature accumulé pendant des millions d’année et enfoui sous terre. Le problème essentiel n’est pas seulement l’effet de serre, mais un système de croissance éphémère basé sur l’éloignement croissant entre domiciles et lieux de travail, entre localisation de la production et centres commerciaux, entre espaces de vie et destinations du tourisme.Si nous étions prévoyants, il faudrait dès aujourd’hui se préparer à des changements structurels de nos modes de vie pour éviter la pétrole-apocalypse. Il faudrait que le prix de l’essence tourne autour de 100 euros le litre pour que les gens comprennent…

BIOSPHERE-INFO… Pétrole, la merde du diable !

extraits : L’énergie des esclaves (le pétrole et la nouvelle servitude) d’Andrew Nikiforuk.« Ce qui stupéfia le sociologue F.Cottrell en observant la rapide injection d’énergie fossile dans la société nord-américaine fut la façon dont elle atomisait la famille et renforçait l’Etat. Mais le pétrole fit beaucoup plus que cela. Chaque automobiliste nord-américain, en achetant du pétrole étranger, contribua involontairement aux révolutions, à la corruption et à la mise en place de gouvernements autocratiques un peu partout dans le monde. le Vénézuélien Juan Pablo Pérez Alfonso, fondateur de l’OPEP : « Regardez autour de vous. Gaspillage, consommation, effondrement de nos services publics… Nos conditions de vie ne sont pas meilleures… Nous nous noyons dans les excréments du diable. Le pétrole nous conduira à la ruine. »…

La « merde du diable » triomphe en Algérie et en France

extraits : Bien gérer la sortie de scène du « Dieu fossile » ne va pas être une mince affaire dans les pays riches, mais dépendants. La France, pays importateur d’énergie fossile, ne sera pas mieux lotie que l’Algérie quand le pétrole viendra à manquer. Si demain ce pays insouciant n’avait plus ni pétrole, ni gaz, ce n’est pas 4 % du PIB qui s’envolerait en fumée (la place de l’énergie dans le PIB), mais près de 99 %. « Conservez les neurones et supprimez les combustibles fossiles : nous ne serons plus capables de proposer des machines géniales à chaque consommateur occidental pour un prix qui n’a cessé de baisser au fil des temps. Tout plan qui présuppose une économie bâtie sur des flux carbonés croissants fera faillite. » (Changer le monde, tout un programme de Jean-Marc Jancovici (Calmann-lévy, 2011)…..

Pétrole nigérian, sang de jésus ou merde du diable ?

extraits : Demandons à un Français s’il accepterait que du jour au lendemain on double le prix de l’essence. Ce serait la révolution. Doublons le prix de l’essence au Nigeria, c’est la guerre civile. Pas seulement pour des raisons pétrolières. Mais essentiellement pour cela à l’heure actuelle. Le 1er janvier 2012, le gouvernement a supprimé les subventions au secteur pétrolier qui coûtait 5 % du PNB. Les subventions au pétrole représentaient quatre fois le budget de la santé. Le litre à la pompe est ainsi passé du jour au lendemain de 0,30 à 0,66 euros. Les Africains nomment l’essence le « sang de jésus ». c’est plutôt la mierda del diablo, la merde du diable ! En termes moins imagés, on parle de la rente pétrolière comme d’une malédiction pour un pays producteur de pétrole. Le Nigeria a donc la malchance de sa chance : les recettes pétrolières peuvent atteindre 50 milliards de dollars. Où va donc cet argent ? Dans une croissance économique factice, dans la corruption, dans les détournements de fonds, dans les dépenses somptuaires, etc. Il n’est donc pas étonnant que 70 % de Nigérians vivent en dessous du seuil de pauvreté…

Hugo Chavez, la merde noire a gagné au Venezuela

extraits : Hugo Chavez a été réélu en 2012. Neuvième producteur de brut mondial et cinquième exportateur, le Venezuela vit de la rente pétrolière. Or les ressources du sous-sol sont devenues de véritables malédictions, dégâts écologiques, émissions de gaz à effet de serre, déstructuration des populations, etc. Hugo Chavez devrait connaître l’histoire de Nauru, l’île dévastée alors qu’elle avait d’immenses ressources en phosphate. A partir de l’indépendance en 1968, l’argent du phosphate se mit à couler à flot dans le micro-État. Une entrée d’argent massive joue un rôle incroyablement déstabilisateur : un peu comme ces gagnants du loto qui finissent par perdre la tête…

la merde du diable (article de 2008)

extraits : LeMonde (15.07.2008) nous permet sur plusieurs pages de voir l’avenir en raccourci. En page 2, on nous annonce que le pétrole est facteur de guerres civiles. Mieux vaut donc parler de merde du diable plutôt que d’or noir. Le  pétrole est le sang qui irrigue l’économie mondiale, alors il coule des barils de sang, guerres pour le pouvoir, guerres du pétrole. Près de la moitié des pays de L’Opep sont plus pauvres aujourd’hui qu’ils ne l’étaient trente ans auparavant !….

9 réflexions sur “L«or noir », en réalité la merde du diable”

  1. Le pétrole a permis d’améliorer le confort de vie, chauffage, nourriture, etc , mais avant tout de dégager du temps pour le savoir d’un grand nombre de gens.
    Le savoir est l’apanage des nantis en temps libre, religieux, rois, riches.
    Aujourd’hui, le temps de réfléchir, de découvrir est plus répandu et c’est le point positif du pétrole et l’espoir pour l’humanité.
    Nous avons besoin de mieux comprendre notre environnement et ce que nous sommes pour mieux vivre.
    Le pétrole nous a amené cette opportunité mais c’est une fenêtre courte qui se refermera bientôt.
    À nous de trouver une porte de sortie en favorisant le savoir et la recherche scientifique.
    En France, nous sommes en régression de ces points de vue par rapport au 20 ème siècle.

    1. On pourrait dire la même chose du feu (800.000 ans voire plus) qui restera une étape majeure de l’évolution humaine. Le feu qui peut servir à se réchauffer, cuire les aliments etc. aussi bien qu’à tout détruire. Et puis pareil pour la roue et l’écriture (3500 av. J.C), et plus récemment le téléphone, internet etc. dont on voit les usages débiles que nous en faisons. Tout est une question de juste mesure. Hélas il y a longtemps qu’on ne sait plus ce que ça veut dire

  2. Le plus drôle étant que les UmPs n’ont aucun plan B de prêt ! Dès lors que la France n’aura plus de pétrole, le Pib va chuter de plus de 90% ! Fini les allocs pour les assistés de gauche (Lrem et sa Mélanchonie) et fini les subventions pour les assistés de la fausse droite (Ump/Lr) qui font semblant de travailler car leurs entreprises ne vivent pas de leur chiffre d’affaire mais de l’argent de l’état en subventions… Fini l’argent jeté par les fenêtres avec tout le pognon détourné dans les Ong ! La Caf et la Sécurité sociale seront en faillite et fermeront la boutique ! Les assistantes sociales seront au chômage, elles n’auront plus le choix que de se retrousser les manches pour occuper un vrai travail consistant à s’assister elle-même pour vivre ! Les UmPs n’auront plus le choix que de rétablir un vrai programme Ordre Loi Travail et Discipline, notamment en organisant l’exode urbain !

    1. Mais entre temps, il y aura de graves et violents conflits sociaux, car la population ne sait plus travailler de ses 10 doigts ! Nombreux sont ceux qui ne savent pas vivre sans être babysittés par l’État ! Quand on aide trop, les gens deviennent trop dépendants, et le jour où vous ne pouvez plus les aider, ben ils deviennent ultra-violents car ils ne savent pas gagner leur vie par eux-mêmes, alors ils iront agresser et piller autrui ! Et oui, comme aurait pu le chanter Catherine Ringer (du groupe Rita Mitsouko) « Le socialisme finit toujours pas en général ! » (et pour le coup il n’y aura pas d’exception française à la règle générale ^^).

    2. Le comble de cette histoire étant que ce sont les élus UmPs qui devront châtier leurs propres électeurs à coup de CRS pour remettre tout ce beau monde au travail, bref fini les slogans de l’Europe sociale où tout le monde pourra recevoir du pognon sans travailler, car je ne crois pas que les allemands voudront financer ces gabegies françaises encore très longtemps… D’autant que les système de retraites vont couler… Comme je l’ai toujours préconisé, fuir les villes française de plus de 100.000 habitants (à ce niveau de population il y aura déjà de gros risques pour sa survie, alors au-delà de 100.000 hbts n’en parlons même pas ! Surtout qu’il sera devenu trop compliqué d’approvisionner les supermarchés sans pétrole…

      1. Encore une fois tout est bon. Comme ici la merde du diable. Tout est bon pour chier sur tout et n’importe quoi, ou presque. Sur l’ “UmPs“ bien sûr, autrement dit tout ce qui n’est pas à l’extrême droite. Sur la gauche en général, mais plus copieusement sur la “Mélenchonie“. Sur les assistés et les assistantes sociales, sur les ONG et j’en passe. Et en plus sur les Rita. Misère misère !

  3. Didier BARTHES

    Prenons du recul. Dans 10 millions d’années tous ces désastres ne seront qu’une petite couche géologique seulement digne d’intérêt pour quelques chercheurs (probablement absents d’ailleurs).

  4. On a drogué les peuples au pétrole, mais on les drogue aussi au portable, …
    J’attends le jour où des satellites en collisions provoqueront un méga-crash supprimant tout ce qui fait les réseaux.
    En 2 siècles le monde a construit et vit grâce à un système sophistiqué qui peut se détruire en quelques secondes, et mettre en péril la vie de milliards d’humains, pour quelques décennies.
    Les Amichs nous apprendrons le BA-ba pour survivre.

  5. On pourrait raconter le même genre d’histoire, et dresser le même genre de bilan… avec le charbon. Et aussi avec l’or, et tant d’autres ressources. Raconter ces paysages massacrés, cette nature polluée, l’exploitation des hommes (des femmes et des enfants), les guerres etc.
    Et à la fin essayer de dire si ce bilan aura été, ou pas… globalement positif.

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