Imaginons un casque à réalité virtuelle lié à un jeu de simulation et appliqués au monde des volailles*. Des poulets de batterie pourraient ainsi avoir l’illusion d’être des volailles fermières élevées en plein air avec herbes, buissons et beau coq. Le concepteur de ce délire technologique trouve cependant une similitude avec « la façon dont nous nous traitons. Nous vivons dans des petites cages, comme les poulets ». Austin Stewart n’avait pas besoin de faire appel à la high technology pour arriver à cette conclusion ; Armand Farrachi écrivait déjà dans « Les poules préfèrent les cages » : « L’objectif à peine dissimulé de l’économie mondialisée est de soumettre le vivant aux conditions de l’industrie. En ce sens le sort des poules en cage, qui ne vivent plus nulle part à l’état sauvage, qui n’ont plus aucun milieu naturel pour les accueillir, augure ainsi du nôtre… » Voici en guise de dessert quelques commentaires sur lemonde.fr :
Nathalie G : Ce n’est que justice. Pourquoi les poulets auraient-ils le droit de vivre en plein air alors que nous vivons en batterie ?
Hazukash : Je pense sincèrement que pas mal de gens dans ce pays attendent avec impatience le jour où ils pourront vivre dans un jeu vidéo géant.
Nestor : Pourquoi s’emmerder à fournir des technologies hors de prix aux animaux qui n’en ont que faire, alors qu’il est beaucoup plus simple de développer des aliments directement en laboratoire sans tous les emmerdements que sont la peau, les entrailles et les os. Ca coûterait moins d’argent en entretien et en réparation qu’un écran plat, et cela faciliterait grandement la distribution et le rangement des denrées dans nos placards.
Marie : Marrant comme les médias nous sortent des trucs délirants. Mais pour l’info, la vraie (combien de poulets en cage, combien d’antibiotiques, comment on leur donne des anti-dépresseurs et des sédatifs pour diminuer leur torture, etc….) : rien, absolument rien. C’est d’ailleurs comme en politique ou en économie : aucune analyse, juste des petits flashs, aucune question autre que la pensée unique des élites.
Millionaire : C’est une très belle initiative. La réalité augmentée a donc aussi des débouchées dans l’agro-alimentaire. Un nouvel horizon économique se dessine avec des perspectives de profit et d’emploi ultra-intéressantes. La diversification de cette technologie est sans limite : les mal logés, les prisonniers, les affamés, etc. tout ce petit monde désormais apaisé et plus productif. Etant possesseur de Google glass, je peux témoigner de l’énergie et de la motivation qu’elles procurent. Le progrès est magnifique !
Noé : Niveau confort, les poulets élevés « en plein air », qui doivent par conséquent se taper le tonnerre, la pluie, la neige, le froid, le chaud, demanderont d’eux-mêmes une batterie industrielle « sous casque ».
Jahawai : Merci pour votre second degré, il fait du bien à lire. On dirait presque le message d’un robot tellement il est parfait !
Un mec : Déjà qu’il est difficile de se loger, on ne va pas faire des courbette devant des poulets afin de satisfaire leur désir de gigoter. Une volaille, ça fini dans un four. Il faut donc l’habituer à prendre sa place dès son plus jeune âge.
Max069 : Et vous comme moi, nous finirons dans un cercueil. Prêt à s’habituer ?
Dfg : J’ai envie de proposer une solution complètement folle et utopique : devenir végétarien.Mais nan, je déconne… tout le monde sait que c’est impossible, on va faire des carences et perdre toutes nos dents. Tout le monde le sait.
Marc : Il reste encore d’autres défis à relever ; car ces poulets là, bien que désormais heureux grâce à cet environnement naturel virtuel, continueront probablement à devoir manger, boire, respirer, bouger, faire des fientes, etc… et attraperont toujours des tas de maladies, ce qui ne laissera pas de poser de nombreux problèmes économiques à nos éleveurs.
Josef : Un savant français vient d’inventer un casque virtuel qui donne l’impression à un blaireau qui mange de la merde qu’il déguste un poulet fermier.
M.S.: Déjà inventé : ça s’appelle la télévision et le programme diffusé se nomme Publicité…