les syndicats et la croissance verte

Il paraît que la CSI se convertit à la croissance verte ! La CSI, Confédérations syndicale internationale, ce n’est pas moins de 311 organisations de travailleurs représentant 168 millions de membres dans 155 pays. Mais avec le congrès de la CSI, nous retrouvons la fausse opposition emploi-écologie. La croissance et l’emploi à tout prix ne peut plus être un argument pour s’opposer à une évolution inéluctable. Dans les Asturies, le mines de charbon employaient 45 000 personnes. Aujourd’hui, il ne reste que 6 500 mineurs et il a été impossible de trouver des activités de remplacement (LeMonde du 29 juin). Les syndicats devraient donc se poser la question de la durabilité d’une civilisation minière qui a détruit en deux siècles presque toutes les matières premières non renouvelables. Ce n’est pas le travail ou le capital, c’est d’abord la profusion des énergies fossiles qui a été capable d’engendrer d’énormes richesses au XXe siècle, donc la croissance, les salaires et l’emploi. Les syndicats veulent encore croire que la croissance est encore possible dans un monde non seulement fini, mais dans lequel les ressources naturelles de la terre, de la mer et du sous-sol sont en voie d’épuisement. Les syndicats doivent réfléchir davantage. Les économistes officiels répètent à satiété que le coût de l’énergie dans le PIB est d’environ 5 %, et que de cette façon nous n’avons pas à nous inquiéter, la croissance reviendra. Mais si l’on soustrayait ces 5 % de l’économie, les 95 % restants n’existeraient plus.

                La dégradation de l’environnement aggrave déjà  la situation des nombreux travailleurs et les guerres du climat sont en train de poindre. Quand les gens ont faim, ils prennent n’importe quel boulot et ils ne se syndiquent plus ! Si les syndicats veulent penser l’économie de demain, ils ont encore beaucoup de progrès à faire. Nous leur répétons l’axe principal de la réflexion : il faut considérer que l’emploi durable et les contraintes écologiques sont intimement liées. Les préoccupations en matière de travail, de salaires et de conditions de travail ne sont ni premières, ni secondes ; elles sont irréductiblement rattachées aux conditions écologiques qui font la pérennité ou non des emplois possibles.

2 réflexions sur “les syndicats et la croissance verte”

  1. Penser en simultanée justice sociale et économie durable n’est pas encore réaliser. La croissance est encore l’alpha et l’oméga de la pensée économique dominante de droite comme de gauche. Dommage !

  2. Penser en simultanée justice sociale et économie durable n’est pas encore réaliser. La croissance est encore l’alpha et l’oméga de la pensée économique dominante de droite comme de gauche. Dommage !

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