Jean-Claude Kaufmann : Avec les manifestations récurrentes du samedi anti-pass, des oppositionnels se regroupent autour d’un slogan, la défense de la liberté, supposée menacée par la montée d’un autoritarisme étatique : « J’ai le droit de ne pas me faire vacciner, c’est ma liberté ! » Le processus de démocratisation individuelle ne cesse de s’élargir : nous décidons de plus en plus par nous-mêmes et pour nous-mêmes, dans les domaines les plus divers, inventant notre propre morale et notre vérité. Ce nouveau type de société produit à la fois un élargissement des libertés concrètes dans certains domaines et un fractionnement des communautés. Dans ce contexte, se positionner abstraitement pour la liberté n’a aucun sens. Ceux qui croient lutter au nom de la liberté ne font qu’accentuer les clivages et renforcer les tenants d’un autoritarisme plus marqué.
Pangeran : Merci Kaufmann pour cette remise en perspective de l’utilisation du mot liberté. Les gens qui manifestent ont accepté sans frémir de passer le permis, voyager avec un passeport, se faire soigner avec une carte Vitale, mais aussi donner leur approbation à tous les cookies du monde Internet en appuyant sur la monstrueuse touche « tout accepter ». Tout cela est-il liberticide ? Pourquoi une telle focalisation sur ce Passe Sanitaire ? Je m’interroge.
Michel SOURROUILLE : Un réfugié afghan se pose une seule question : « Que vais-je faire de cette liberté maintenant que je ne cherche plus à savoir ce que les autorités pensent de moi ? » Bienvenu en France, le pays où on ne sait plus quoi faire de sa liberté. Dans un monde normal, on sait toujours ce qu’on doit faire. Dans la société thermo-industrielle, on ne sait plus si on doit utiliser plutôt son iPod, son iPhone, l’iPad ou son dernier achat le smartphone. La liberté dans le monde occidentalisé, ce n’est plus de travailler à son rythme à un travail utile, c’est dépendre de la prise électrique pour vivre dans un monde virtuel et, pour le fun, manifester de temps en temps contre la taxe carbone ou le passe sanitaire.
Didier O : Quand le monde se complexifie les règles se multiplient. Ça a donc un prix mais aussi des avantages. Dans un monde peuplé de 5 personnes l’anarchie peut être cool un moment mais dans un système complexe de 7 milliards d’humains et autant de machines ça bug. Il a été calculé que si vous faites Paris-Marseille en voiture vous êtes soumis à plusieurs centaines d’injonctions. Cela permet à plus de gens de faire le trajet en moins de temps et en moins dangereux.
Pour en savoir plus sur le concept de liberté :
28 avril 2008, écolo-liberté ou écolo-fascisme ?
9 mars 2009, illusion de la liberté avec Pascal Bruckner
16 mai 2010, liberté contraceptive ou planification ?
15 février 2014, La liberté de se reproduire est intolérable
Ne pas pouvoir sortir de chez soi sans autorisation pendant des mois
Ne plus pouvoir voter sans pass (ce qui est prévu dans l’état actuel)
Ne plus pouvoir prendre le train
Etre surveillé en permanence par enregistrement de nos données de déplacements sur notre portable quand nous présentons notre pass
Voir notre santé mise en fiche et à disposition des gouvernement est contraire à toutes les lois du secret médical
Tout cela est très grave, non seulement en l’état, mais par la marche de la société que cela souligne. L’acceptation par la population de ces mesures constitue un indice très inquiétant de ce que pourrait être le futur.
Le fait qu’il n’y ait pas de camps d’internement, de prisonniers politiques et qu’il y ait ou qu’il y ait eu dans l’histoire des situation pires, (argument souvent utilisé) ne change rien à l’affaire, nous sommes sur une très mauvaise pente
Bravo à ceux qui résistent et font preuve de lucidité et de courage.
Ne plus pouvoir s’embrasser, se serrer la main, et maintenant pour certains ne plus pouvoir travailler. Et pour tous ne plus pouvoir même en parler, en discuter, si ce n’est qu’entre-soi. Misère misère.
– « On va mettre en place un confinement de fait pour les personnes qui ne se sont pas fait vacciner en limitant l’accès à tout un tas d’endroits. On ne peut pas les forcer à rester chez eux, mais on ne va pas non plus pénaliser les Français qui ont envie d’emmener leur gamin à l’aquarium de La Rochelle. Ça va être primauté aux vaccinés et vie de merde pour les non-vaccinés. »
Dixit un conseiller ministériel le 21 juillet 2021 dans Libération.
Conseiller, gouvernement, Pass et «liberté» de merde !
Michel Sourrouille se met à la place d’un réfugié afghan, c’est bien. Nous avons vu que le mot «liberté» n’a pas le même sens selon qu’on s’appelle Pierre, Paul ou Jacques, que même tous les Michel ne l’entendent pas de la même oreille. Je vous laisse imaginer ce que ce mot veut dire pour un afghan. Un afghan, un japonais, un espagnol, un grolandais finalement peu importe. Je pense qu’il est quand même intéressant de regarder comment les Autres voient ce fameux Pass Sanitaire.
En France le Vaccin et le Pass auront foutu un sacré bordel, jusqu’au sein des familles. Déjà ça, pour le vivre-ensemble, c’est pas ce qu’on fait de mieux.
Au Japon, par exemple, on ne se prend pas la tête avec ce genre de conneries. Pareil chez nos voisins espagnols, pourtant pas très différents de nous, quoique. En Espagne les tribunaux n’ont pas vu le Pass comme nos «sages» l’ont vu en France, nos amis espagnols ne se bouffent pas le nez avec ça. Alors pourquoi ?
Un ami qui vient de passer quelques jours au Pays Basque m’a raconté cette petite histoire. Avec sa famille ils ont traversé la frontière, toute proche, pour aller déguster quelques tapas chez Pedro. En arrivant au restau, mon ami montre fièrement son QR Code à Pedro, qui lui dit :
– «Pas besoin de ça ici ! Nous, on s’est débarrassé de Franco. Si maintenant vous avez Franco chez vous, alors… [etc.] »
Mon ami, surpris d’un tel accueil, n’a pas compris. J’ai essayé de lui expliquer… en vain.
– « Dans ce contexte, se positionner abstraitement pour la liberté n’a aucun sens. »
Si c’est Jean-Claude Kaufmann qui le dit, alors c’est que ça doit être vrai. Un peu comme lorsque Onfray nous explique ce qu’est la liberté, il faut l’écouter celui-là aussi, misère misère !
AUCUN SENS ! qu’il nous dit, le sociologue ! Vive donc le GRAND N’IMPORTE QUOI !
Quoi !!!! Qu’ouis-je, qu’entends-je, qu’acoustiquais-je ????
Ben oui, le CONTEXTE c’est bien le grand n’importe quoi, non ?
Aujourd’hui la liberté c’est de pouvoir choisir entre 50 marques de bagnoles, 500 modèles et couleurs, un peu moins hélas pour les smartphones, pareil pour les candidat(e)s à la Farce électorale et Jean Pass. En attendant, la liberté c’est de pouvoir choisir son bras, le gauche ou le droit, même si aujourd’hui gauche et droite n’ont plus aucun sens.
Plus sérieusement. Quoique…
– « Sur la question des libertés, nous confondons le principe et la réalité […] il faut arrêter de rêver et regarder la réalité en face. » (Kaufmann)
Certes, ne confondons pas le principe et la réalité, la théorie et la pratique, la gauche et la droite, l’avant et l’arrière, le cercle et le carré, la vessie et la lanterne etc. etc.
Certes il faut arrêter de rêver, mais attention quand même ! Parce qu’il y a rêves ET rêves. Laissez-moi encore au moins le droit de rêver.
Quant à la réalité, qu’on doit ou qu’on devrait regarder en face, attention là encore. Platon nous a très bien expliqué, il y a plus de 2000 ans déjà, le confort des esclaves dans la Caverne, il nous a décrit le mal qu’ils avaient à regarder la lumière en face.
Bref, c’est toujours la même histoire, chacun se plait à croire ce qui l’arrange, c’est une «simple» histoire de biologie.
En attendant la liberté c’est de pouvoir encore battre le pavé, pour défendre la Liberté.
Ou le Climat, le Pouvoir d’Achat, l’Emploi, les Retraites et/ou ou tout ce qu’on voudra.
Marcher, chanter, brailler, pour amuser ou emmerder la Galerie ! Le gouvernement, les braves gens, tous les bien-pensants. Mais en marchant bien sagement dans les clous, ça va de soi. 🙂