L’irresponsabilité écologique des Suisses

Une justice anti-écolo, les procès d’activistes du climat se multiplient en Suisse. Le 11 juin 2021, la Cour suprême helvétique a définitivement condamné, pour violation de domicile, des militants qui s’étaient invités dans le prestigieux bâtiment lausannois de la banque Crédit suisse pour y disputer une partie de tennis improvisée afin de dénoncer symboliquement les financements pétroliers de la banque. Les activistes avaient pourtant été relaxés en première instance après avoir plaidé « l’urgence climatique ».

La démocratie référendaire en échec. Le 13 juin 2021, lors de leur traditionnelle journée de votations trimestrielles, les citoyens helvétiques se sont prononcés sur deux questions liées à l’écologie. Un premier texte intitulé « Pour une Suisse libre de pesticides de synthèse » demandait l’interdiction de ces produits dans un délai de dix ans. Ce texte a été rejeté par les citoyens helvétiques à 60,56 %. Le lobby agro-industriel avait fait une campagne de désinformation sur le mode « non aux initiatives phyto extrêmes », ou encore : « On vous nourrit, on nous punit. » Une autre initiative (« Pour une eau potable propre et une alimentation saine ») demandait le durcissement des exigences environnementales qui conditionnent le versement des subventions allouées, le texte prévoyait que ces aides ne soient versées qu’aux exploitations n’utilisant pas de pesticides. Ce texte a été rejeté à 60,68 %. Les Suisses se prononçaient aussi dimanche sur la loi par laquelle les autorités veulent atteindre les objectifs climatiques définis par l’accord de Paris, à savoir diviser par deux les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990. La loi rendrait plus coûteux les comportements nuisibles au climat en augmentant l’impôt sur les combustibles fossiles et en introduisant une taxe sur les billets d’avion. Les Suisses ont rejeté le texte à 51,59 %. « Non à la loi sur le CO2 » était soutenu par des groupes de pression automobile et pétrolier. Par contre les électeurs ont été à 56,58 % favorable au fait de renforcer les mesures policières de lutte contre le terrorisme

Oui aux pesticides, Non à la diminution de CO2… les Suisses sont cohérents : Oui à la destruction de la planète à marche forcée ! Ceux qui soutiennent que le peuple a toujours raison en sont pour leur frais ; les votants d’aujourd’hui ne veulent rien changer à leurs comportements destructeurs. Les référendums en Suisse, c’est comme si la lutte contre un terrorisme ponctuel et marginal était plus important que les risques généralisés de pollution et les perturbations climatiques mondiales… Mais un référendum en France sur ses questions similaires arriverait sans doute au même résultat. C’est comme les fumeurs qui connaissent parfaitement les risques qu’ils prennent, mais n’arrêtent pas de fumer pour autant. L’espoir d’un monde meilleur viable pour nos générations futures diminue toujours plus face à nos folies dantesques programmées par notre appareil thermo-industriel mortifère…

Pour en savoir plus sur le référendum suisse grâce à notre blog biosphere :

4 décembre 2020, Votation suisse = irresponsabilité écologique

24 mai 2017, Sortir du nucléaire va demander des efforts aux Suisses

20 septembre 2016, Initiative verte en Suisse, réduire l’impact écologique

11 novembre 2014, Référendum en Suisse : halte à la surpopulation

5 réflexions sur “L’irresponsabilité écologique des Suisses”

  1. Ce n’est pas forcément la démocratie qui est en échec, mais plutôt le fait qu’on autorise les programmes mensongers, que ce soit des mensonges explicites ou par omission. Comme on le voit avec ces slogans =

    « Le lobby agro-industriel avait fait une campagne de désinformation sur le mode « non aux initiatives phyto extrêmes », ou encore : « On vous nourrit, on nous punit. »

    Ces slogans vindicatifs ne répondent pas aux accusations fondées, ces slogans permettent d’esquiver le devoir de prouver le contraire (puisque les industriels savent très bien qu’ils ne peuvent pas le faire, et savent très bien qu’ils nous empoisonnent aux pesticides pour leurs profits.

    Je pense qu’il vaut mieux encadrer la démocratie, sanctionner les programmes mensongers, notamment en invalidant une élection, et le devoir de répondre aux accusations comme ça devrait être le cas ici, que les opposants répondent de ce qu’il en est de ces pesticides.

    1. C’est quoi des «programmes mensongers» ? Les politiques qui veulent être élus sont comme les publicitaires, ils nous vendent des salades. On peut dire qu’ils ne font que leur boulot, et les lobbies aussi. Et qu’après tout ça semble convenir à tout le monde, les Suisses, les Grolandais, les POUR, les CONTRE, la gauche, la droite etc. Alors de quoi se plaint-on ?
      Mais qu’est-ce qui nous oblige à les gober ces programmes et ces slogans à la con du genre «Omo lave plus blanc que blanc» ? Qu’est-ce qui nous oblige à participer à leur jeu pipé, élections, référendums et autres sondages à la con ?
      N’empêche, qu’en attendant, avec toutes ces conneries nous pouvons mesurer où nous en sommes. Pour lutter contre les pesticides «Les Suisses ont rejeté le texte à 60,68%». En fait, ce 13 juin la participation a été de 59,7%. Ce qui est super parait-il. Mais on s’en fout puisque qu’avec 50,10% de 20% de participants c’était pareil.

      1. C’est bien pour ça qu’il faut réformer les élections ! Que chaque sujet soit traité par les candidats non plus par des slogans et autres promesses fumeuses, mais par 1 diagnostic accompagné d’1 plan d’action et d’1 plan de financement du plan d’action.
        On ne peut plus se permettre de continuer les élections à l’ancienne, il y a trop de sujets graves et/ou importants à traiter, alors on ne peut plus se permettre d »avoir au pouvoir des élus incompétents mais qui parviennent à se faire élire à coup de baratin et de clientélisme. On se croirait encore à la Rome antique où seuls les corrompus parviennent au pouvoir

        Modération à Bga80
        nous sommes bien loin ici d’un complément d’analyse sur le référendum suisse.
        Attention, vous risquez de passer à la trappe si vous continuez dans cette voie…

        1. Réformer les élections ??? Et pourquoi donc ? Avec un zeste de proportionnelle et autres placebos du genre, peut-être ?
          Reconnait quand même qu’il y a programme ET programme, que certains sont particulièrement bien détaillés et se rapprochent bien plus que d’autres de ce que tu sembles attendre d’un programme à la hauteur de la situation. Maintenant, si ce genre de programme ne séduit pas les foules, c’est que le problème est alors de ce côté là. Du côté de ceux qui votent, ou ne votent pas, de la Populace.
          Imagine maintenant un programme qui ne serait absolument pas mensonger, ni populiste, et qui nous promettrait autre chose que ce qu’on nous vend depuis des lustres, du sang et des larmes par exemple… Tu vois bien qu’on ne fait que tourner en rond avec cette affaire.
          En attendant je ne cesse de dire que nos élus sont à notre image. Incompétents, oui sans aucun doute.

          Modération à Michel C.
          nous sommes bien loin ici d’un complément d’analyse sur le référendum suisse.
          Attention, vous risquez de passer à la trappe si vous continuez dans cette voie…

  2. On nous peint la Suisse comme un modèle de démocratie, avec son système référendaire, on nous la montre comme un modèle d’écologie, avec ses jolis lacs et son air pur… mais on n’est pas non plus obligé de tout gober.
    Ce n’est pas parce que la Populace ne vote pas «comme il faut» qu’il faut voir là l’échec de la démocratie référendaire. Peut-être devrions-nous plutôt y voir l’échec de la démocratie tout court, tout connement.
    Faudrait savoir ce qu’on veut, la «démocratie» (nos pseudo-démocraties) ou l’écologie ?
    Pour le savoir faudrait faire un sondage. Un sondage c’est plus simple et moins cher qu’un référendum. Un sondage c’est tout con, on ne peut pas inventer mieux.
    En attendant, si on veut juste un semblant, un zeste, un saupoudrage d’écologie, alors là pas de problème. La «démocratie» et l’«écologie» et en même temps ! Et c’est ce que nous avons, «nous» Français, Suisses et autres Grolandais, jamais contents.

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