L’urgence écologique entraîne la désobéissance civile

Aujourd’hui la première caractéristique de la désobéissance civile, c’est d’être mis au profit d’une cause nouvelle, la défense de l’environnement : actions de Greenpeace, faucheurs volontaires d’OGM, blocages de ponts de Londres par Extinction Rebellion, grèves scolaires pour le climat, etc. Ces mouvements ont désormais une dimension internationale, du fait des réseaux sociaux, qui permettent une circulation instantanée des informations, mais aussi parce que les conséquences du réchauffement climatique s’exercent à l’échelle planétaire.

Manuel Cervera-Marzal nous explique l’origine de la désobéissance civile : «  L’Américain Henry David Thoreau (1817-1862) a écrit  : « en cas de conflit entre ce que me dit ma conscience et ce que me dit la loi, je dois obéir à ma conscience… sous un gouvernement injuste, la place d’un homme juste est en prison ; etc. » Publié à compte d’auteur en 1849 sous le titre Résistance au gouvernement civil, cet opuscule influencera Gandhi et Martin Luther King.

L’activisme de Gandhi pour l’indépendance de l’Inde présente deux différences ­notoires avec Thoreau : il doit être collectif, voire massif, et il doit se fonder sur l’ahimsa (non-violence) – ce que ne spécifiait pas Thoreau.

Dans les années 1950, Martin Luther King aura lui aussi recours à la désobéissance civile pour lutter contre la ­ségrégation raciale. Mais à la différence de Gandhi, c’est dans une démocratie qu’il appelle à désobéir, dans un pays où ont lieu des élections régulières – ce qui soulève des questions de légitimité auxquelles le pasteur répondra, notamment dans sa Lettre de la prison de Birmingham (1963). Les lieux et les modalités des manifestations sont soigneusement choisis afin d’aboutir à des confrontations spectaculaires avec les autorités. Les sit-in organisés dans les restaurants, les écoles ou les églises réservées aux Blancs mobilisent plusieurs milliers de personnes, l’idée sous-jacente étant de saturer les prisons.  »

synthèse, Le pourquoi de la désobéissance civile

Sur ce blog biosphere, nous suivons l’action des désobéissants depuis longtemps, entre autres :

26 janvier 2019, Action directe, en stage… et en application scolaire

2 juin 2018, Violer une centrale nucléaire, une très bonne action ?

11 avril 2018, Scènes de batailles à NDDL, un combat d’arrière-garde

15 novembre 2016, Les écoterroristes, une invention des anti-écolos

3 juin 2016, Procès d’un militant anti-pub, anti-démarchage téléph

22 mai 2014, La désobéissance s’apprend, savoir déterminer l’injuste

14 février 2013, Les Khmers verts et autres Ayatollah de l’écologie

26 juin 2012, Devenons casseurs de pub, soutenons les déboulonneurs

24 janvier 2012, Devenir activiste avec Greenpeace

4 octobre 2011, fauchage des OGM, obscurantisme ou démocratie ?

14 septembre 2011, appel à la désobéissance généralisée

17 septembre 2010, ne pas confondre désobéisseur et désobéissant !

7 novembre 2007, desobeir.net

29 avril 2007, Collectif des déboulonneurs

* LE MONDE du 9 février 2019, Manuel Cervera-Marzal : « La désobéissance civile est une histoire aussi vieille que l’humanité elle-même ! »

6 réflexions sur “L’urgence écologique entraîne la désobéissance civile”

  1. Il y a trop peu de jeunes qui font de la résistance à la société thermo-industrielle, mais comme on dit dans les manifs « ce n‘est qu’un début, continuons le combat ». La guerre des écologistes contre la machine et la bêtise humaine durera au moins un siècle et c’est sans doute sur un champ de ruines que l’humanité commencera (pet-être) à se mettre à réfléchir et raisonner dans les limites de la planète. C’est pas gagné.

    Prenons un commentaire du nihiliste Michel C sur ce blog : « le but du militant est UNIQUEMENT d’attirer l’attention du Public, n’importe quoi pour faire le Buzz ». C’est nier le fait qu’il s’agit de militant qui cherchent la lumière pour qu’on parle enfin publiquement de l’urgence écologique. Pas pour qu’on parle de leurs personnes.

    1. Il est vrai que la Compétition et le Pognon poussant à la triche, les filous sont souvent fortiches et les règles du jeu social sont pipés. Mais il n’est pas vrai que « La raison du plus fort est TOUJOURS la meilleure » : il y a même des basculement prévisibles comme la fin du dictatoriat de Poutine ou des mollahs iraniens.
      Bien sûr on peut parler d’aliénation du peuple, les meRdias pour nous bourrer le mou, la Pub pour nous vendre de la merde et des rêves de merde, r (low-cost), les jeux du Cirque et du pain pas cher…
      Mais Greta Thunberg, admirable, existe, et beaucoup de personnes qui font ce qu’elles peuvent pour en finir avec la prédation que nous infligeosn à la nature. L’urgence écologique est aujourd’hui dans toutes les têtes, et c’est signe d’espoir, pas de nihilisme…

  2. J’ai déjà beaucoup (trop) commenté sur la désobéissance civile, les «éco-guerriers» etc.
    Je récapitule. Je ne condamne pas la désobéissance civile, je m’interroge seulement pour essayer de voir si elle est, ou pourrait être, la Solution. Ce que je condamne ce sont toutes ces actions et/ou réactions, obstinations, déclarations, lois etc. qui vont à l’encontre du bon sens. C’est tout ce que je qualifie de «grand n’importe quoi» et que j’observe de tous les côtés.
    Mais d’abord, comme ce sont principalement des jeunes qui font parler d’eux… en se mettant «en travers»… combien sont-ils à marcher sagement dans les clous, à consommer, polluer, et pire à penser et à rêver comme leurs vieux cons de parents ? Et même si je continue à penser que ce sont les jeunes qui pourraient changer les choses… que peut-on sérieusement attendre de CETTE jeunesse ? Et de LA jeunesse ? Ne leur prêtons pas plus de pouvoir qu’ils en ont.

    1. Puisque là encore il semblerait que le temps ne fait rien faire à l’affaire, que pouvons-nous alors attendre, sérieusement, de la désobéissance civile ?

      – « … la « punition » de l’acte illégal est recherché par un militant non violent qui prend son procès comme moment d’explication publique de son acte […]» (Biosphère 6 JANV 2023)
      Effectivement, le but du militant (qualifié alors d’«activiste» voire «terroriste») est UNIQUEMENT d’attirer l’attention du Public, de faire parler de lui, autrement dit de faire le Buzz. Aujourd’hui tout et n’importe quoi est bon pour faire le Buzz. Sauf que le Buzz ne dure que quelques jours, tout passe, tout lasse, tout casse.
      En toute logique, un acte illégal est puni par la loi (pour moi les guillemets de «punition» sont injustifiés). Par contre si cet acte illégal n’est pas puni… alors il faut se demander pourquoi. (à suivre)

      1. – La désobéissance civile peut-elle être un droit ? (Albert Ogien – cairn.info)

        Je pense là au dopage dans le Sport. La Compétition et le Pognon poussant à la triche, les filous sont toujours les plus forts. Et ils ont toujours une longueur d’avance. Et ceux qui carburent à l’eau claire n’ont aucune chance de gagner. Ce sont les règles du Jeu Pipé.
        – « La raison du plus fort est toujours la meilleure » (Le Loup et l’Agneau – La Fontaine )
        Autrement dit, l’arsenal juridique sera toujours au service des plus forts.
        Et en plus ceux-là disposent d’un tout autre arsenal pour nous faire marcher au pas.
        Les meRdias pour nous bourrer le mou, nous faire peur, nous diviser (pour mieux régner), nous enfumer, nous faire prendre des vessies pour des lanternes (des activistes pour des terroristes), la Pub pour nous vendre de la merde et des rêves de merde, et du pain pas cher (low-cost), les jeux du Cirque etc. etc.

    2. – « La loi change avec les mouvements sociaux, et l’urgence écologique est en train d’être prise à bras le corps par de plus en plus de personnes […]» (Biosphère 6 JANV 2023)

      La loi change tout le temps, avec les mouvements sociaux, entre autres. Je dirais plutôt avec l’air du temps. Seulement elle ne change pas forcément en mieux. Comme je l’ai dit, la loi (les lois) sont là pour assurer l’Ordre Etabli. D’autres appellent ça la paix sociale.
      L’urgence écologique est aujourd’hui dans toutes les têtes (là encore l’air du temps), seulement il faut voir comment. Si de plus en plus en de personnes se lancent dans cette bataille (?)… ce n’est certainement pas en ordre groupé… comme quand il s’agissait de dire NON à la guerre du Viêt-Nam ou la ségrégation raciale. Et ça déjà c’est un problème.
      Pour être efficace la désobéissance civile doit être non seulement massive, mais elle doit avoir l’Opinion (le Public) avec elle.

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