Bjorn Lomborg a droit à une demi-page Planète (LeMonde du 14 septembre) alors que son discours est si dénué d’arguments que plus personne ne devrait lui faire confiance. Une analyse de ses fantasmes aurait du faire atterrir son interview dans les poubelles d’un vrai journal de référence.
Lomborg n’explique pas pourquoi il a levé ses réserves sur le changement climatique et Lomborg continue de minimiser le phénomène en parlant des autres problèmes, manque d’eau et de nourriture… tout en admettant que le changement climatique entraînera « des impacts négatifs sur l’agriculture » ! Lomborg parie sur un surcroît de richesse dans les pays en développement (« Le Bangladesh en 2100 plus riche que les pays Bas aujourd’hui ») pour résoudre tous les problèmes. Or nous savons maintenant que la croissance du PIB se fait au détriment de l’environnement et de la pérennité des ressources, ce qui n’est pas durable. Il décide d’abandonner le consensus autour du protocole de Kyoto, il est vrai que Lomborg est directeur d’un centre de « consensus ». Ses copains « réunis autour de lui » pensent que les économies d’énergie, c’est trop coûteux. Alors Lomborg parie sur un improbable succès de la technologie, séquestration du CO2, géo-ingénierie, énergies vertes… Qu’attendons-nous pour lancer des écrans solaires géants en orbite, pour pulvériser des milliers de tonnes de soufre à haute altitude, pour repeindre toutes les toitures de toutes les maisons du monde en blanc réfléchissant ?! Bien entendu Lomborg ne précise rien et ne donne aucune probabilité sur les chances de succès de ses fantasmes technologiques. Pour un statisticien, y’a un manque.
Non seulement Lomborg n’apporte rien de nouveau et de fiable, mais il délire sur bien d’autres points. Lomborg est contre le développement des énergies renouvelables (les seules qui nous resteront quand il n’y aura plus d’énergies non renouvelables), Lomborg nie le pic pétrolier (qui a lieu en ce moment, sauf que c’est un plateau ondulant), Lomborg fait confiance au charbon (la source la plus polluante des énergies fossiles), Lomborg cultive l’ambiguïté sur la taxe carbone. L’important pour Lomborg, c’est la poursuite de la consommation à outrance, c’est la défense du mode de vie occidental, mais ça, il ne le dit pas directement : de toute manière on a bien le temps de réfléchir à tout çà calmement. Eh hop le tour est joué !
LeMonde n’a que trop ouvert ses colonnes aux écolo-sceptiques dont le seul but est de nous empêcher d’agir réellement. LeMonde n’avait-il pas de vrais spécialistes à interviewer ?
Pour agrémenter le débat, une citation de JMS concernant le GIEC :
« En toute rigueur scientifique, si ce sont les gaz à effet de serre qui sont responsable du réchauffement climatique, le rapport du GIEC devrait dire, pour au moins s’approcher le plus de la vérité : « les activités industrielles sont responsables du réchauffement climatique ». Mais les conséquences d’une telle affirmation sont si importantes sur le plan politique que les scientifiques préfèrent dire débilement « les activités humaines sont responsables du réchauffement climatique ».
Pour la première fois dans l’histoire, un rapport scientifique international, condamnerait la société industrielle dominant le monde, de menacer la planète. C’est tout simplement impossible, la société industrielle a besoin qu’on lui fabrique une culpabilité collective du type « le mal est en nous il faut nous repentir ». C’est exactement ce que fait le rapport du GIEC en globalisant la culpabilité il déresponsabilise la société industrielle et la remet en selle pour sauver la planète… »
http://www.decroissance.info/Les-carottes-Antarctiques-sont
et le plateau ondulant du pic pétrolier va finir très prochainement par désonduler…
Ce Lomborg s’enferme dans sa tour d’ivoire. Le Bangladesh aussi riche que les Pays-Bas – mais qu’est-ce qu’il ne faut pas lire comme conneries!
Il semble aussi bête qu’un lombric, à la différence que ce dernier est utile à la terre. Parfois Le Monde est si désespérant.