Moins de bébés, donc moins de logements ?

Combien faut-il de nouveaux logements en France ? Tout dépend en premier lieu de la superficie exigée. Aux USA après la Seconde Guerre mondiale, les soldats démobilisés et leurs familles emménageaient dans des logements de 90 mètres carrés. Dans les années 1970, la taille moyenne des maisons était de 150 m2. En 2011 elle est de 233. Aujourd’hui c’est pire, il faut au moins deux garages. La meilleure façon de s’afficher comme un citoyen responsable vis-à-vis de l’environnement est de choisir une petite maison, qui consommera automatiquement moins de tout. Fin 2021, l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, préconisait, parmi les moyens d’améliorer le bilan carbone du pays, de construire beaucoup moins.

On n’en a pas encore officiellement l’idée en France. Malgré les raisons écologiques et la baisse de natalité, on prévoit de construire, de construire, de construire…

Claire Ané : La cheffe économiste de la direction générale du Trésor estime qu’il faut environ 250 000 nouveaux logements par an. La Fédération des promoteurs immobiliers présente en mars 2023 une étude concluant à un besoin proche de 450 000 logements par an. Ces études ont en commun de calculer la « demande potentielle » de logements, nombre attendu de ménages, qui dépend de la démographie (natalité, espérance de vie, solde migratoire) et surtout des modes de cohabitation. Selon Samuel Depraz, « 34 % des besoins de logement sont désormais liés à la réduction de la taille des ménages », elle-même liée principalement au recul de la vie à deux (célibat, divorces) et au vieillissement. Les autres paramètres sont, par ordre décroissant, le nombre escompté de nouvelles résidences secondaires, ainsi que le besoin de renouvellement du parc.

Aucun espoir de respecter l’objectif d’arriver en 2050 au “zéro artificialisation net” des sols.

Le point de vue des écologistes débâtisseurs

En résumé, il y a déjà bien assez de logements déjà construits si les couples ne divorcent plus et gardent la progéniture chez soi le plus longtemps possible, si les enfants n’ont pas chacun leur chambre, si les personnes âgées se retrouvant seules prennent des colocataires, si la taille des logements occupés diminue, s’il n’y a plus de logements vacants, si on loge les sans domicile fixe dans les résidences secondaires qu’on ne devrait pas avoir, si les villes se vident pour ne pas faire exploser le prix des loyers et si la baisse de fécondité se poursuit comme elle le devrait.

Pourquoi s’inquiéter, quand le bâtiment va mal, les maçons ont moins mal au dos…

En savoir plus grâce à notre blog biosphere

Logement, avec quelle superficie ?

extraits : C’est par mes gestes quotidiens que je favorise ou non les émissions de gaz à effet de serre. Prenons la façon de se loger. Il n’y a pas de limites à la limitation de nos besoins : Diogène se contentait de vivre dans un tonneau.La taille de la maison est une donnée qui doit être repensée. Les plus grosses économies d’énergie dans l’habitat sont à chercher d’abord dans la superficie.

Interdiction d’avoir plus de deux logements

extraits : La meilleure façon de s’afficher comme un citoyen responsable vis-à-vis des générations futures est d’habiter une petite maison, une seule, près du boulot, qui consommera automatiquement moins de tout et réduira les émissions de gaz à effet de serre. N’oublions pas que chaque logement qui se construit, chaque habitat pavillonnaire qui s’étend à l’extérieur des villes, chaque résidence secondaire… empiète sur le territoire des autres espèces et explose l’empreinte écologique.

Logement social, un socialisme sans qualité

extraits : Adepte du quantitatif, la qualité on s’en fout. On veut imposer une augmentation du quota de logements sociaux dans les villes de plus de 3 500 habitants. On veut multiplier par cinq les sanctions contre les communes qui ne respecteraient pas leurs obligations légales. On veut réquisitionner des terrains publics pour y construire des logements. Mais on ne dit rien sur le niveau d’isolation des maisons, est-ce que ce sera des passoires thermiques ? On ne dit rien sur l’emploi qui devrait être le plus près possible à un logement. On ne dit rien sur le mitage du territoire qu’on devrait combattre…

Notre plus ancien article sur la question,

réduisons la surface de nos logements (2011)

extraits : En 2007, Laura Turner a achevé l’équipement de son modeste EcoManor de 575 m2 à Atlanta. Cette maison a été la première à recevoir la norme environnementale LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). Avec 27 panneaux solaires sur le toit, la récupération complète des eaux de pluie, de la géothermie partout, une isolation en mousse de soja et des portes en aggloméré de paille de blé, la baraque consomme de 80 à 90 % de moins d’énergie qu’une maison de la même taille dans la région. Mais une grande maison où vivent peu de personnes ne peut se revendiquer d’un mode de vie durable.

10 réflexions sur “Moins de bébés, donc moins de logements ?”

  1. Esprit critique

    @ TSP À 14 51: Que veut dire se loger dignement ? Dans un tonneau comme Diogène, ou sous des cartons comme les SDF, je vous accorde que ce n’est pas la définition que je m’en fais.
    Faut-il être propriétaire de son logement pour vivre dignement ? Sarko voulait plus de propriétaires. Pour la grosse majorité des gens, vouloir accéder à la propriété c’est s’enchaîner à son banquier pour 20 ou 25 ans. C’est dire amen à tout à son patron, de peur qu’il vous foute à la porte. Sarko voulait donc de «bons» propriétaires, bien endettés, pas très partants pour faire grève, bien sages, pieds et poing liés au Système.
    Rappelez-vous LOPPSI (Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure), Sarko ne voulait pas de ces gens qui vivent hors réseaux, dans des yourtes ou des camions alors même qu’ils en sont propriétaires. Comprenez que ces gens là menacent la «sécurité intérieure» (l’Ordre Établi).

    1. Esprit critique, la dignité c’est la liberté. Il faut bien sûr des requis pour l’atteindre. Et un minimum de capital. Mais ceux qui ont les capitaux pourrait permettre contre rémunération raisonnable un accès à des logements suffisamment confortable et spacieux sans attendre leur fin de vie active. ce qu’il faut dénoncer c’est la volonté de limiter l’accès aux prêts par des barrières subjectives comme les visites médicales répétées, banque plus assurance et au minimum de capital inatteignable pour un jeune couple de 30 ans. Et ce nouvel état de fait date de 5 ans au plus.
      L’augmentation des prix des matériaux et des taux emprunt a cause de la guerre a bloqué tout accession à la propriété. Un bon moteur pour les jeunes.

      1. Esprit critique

        Si la dignité c’est la liberté, vous comprenez donc l’intérêt de ne pas trop vous endetter.
        Surtout pour du superflu genre grosse barraque, grosse bagnole, blingbling etc.
        Ceci dit je reconnais que le logement coûte cher, surtout à certains endroits.
        Pour la même somme, d’un côté vous avez un studio de 9m2 avec vue sur la tour d’en face… et d’un autre une maison où vous pouvez loger facilement 8 ou 10 personnes, avec un grand jardin en prime. Comme dit Laspalès, de la SNCF, c’est vous qui voyez.

  2. Je vois que les préconisations des écolos à la crise du logement est de contraindre et d’interdire. Pas très démocratique comme démarche mais c’est devenu un réflexe des écolos.
    Rassurez-vous, macrelle a décidé que les jeunes générations n’auront pas accès à la propriété et à la liberté de se loger librement et plus de maison, que des appartements surpeuplés.

    1. Esprit critique

      Mais interdire quoi ? D’avoir 3 résidences secondaires, de vivre seul dans 200 m2 ?
      Mais pas du tout ! Par contre interdire la spéculation, c’est à dire acheter des logements pour les murer en attendant que leur prix double ou triple, ça oui !
      Mais il n’est même pas question de ça, ou alors peut-être… et là c’est un autre problème. La réalité c’est qu’il y a suffisamment de logements vacants (3,1 millions) pour répondre à la demande (2,6 ou 1,5 millions).
      Mais quelle crise du logement ?

  3. – « en 2023, plus de 3 millions de logements sont inoccupés en France. Ce chiffre a augmenté de 60% en 30 ans » (vie-publique.fr 22 janvier 2024)
    Ces logements vacants représentent 8,2% du parc total de logements. Bien sûr il faut voir de quoi il s’agit, où ils sont situés, leur état etc. Nous disposons de toutes ces données (INSEE).
    Sans parler des résidences secondaires, et des logements de vacances, il est donc possible de bien loger tout le monde. Et en même temps (comme il le souhaite) de «réarmer» les campagnes, qui se vident. Je parie qu’à Rochefourchat (Drôme) il doit y avoir quelques jolies maisons dès à présent habitables.
    Cerise sur le Cake, il y a même là de quoi occuper les maçons.

    1. Et SURTOUT regarder la taille de ces soit disant logements ! Parce qu’à Amiens le nombre de spéculateurs immobiliers qui achètent 1 maison amiénoise de 70 à 80 m² en surface puisqu’ils divisent en 4 à 5 studios voir 6 en exploitant la cour….. Bref 1 logement transformé en 4 à 6 faux logements de cage à lapins ! C’est très facile de faire gonfler artificiellement les chiffres de logements disponibles en France ! Qui a envie de vivre 30 à 40 ans de sa vie dans un tel studio ? Alors quand on me parle de logements vides je veux qu’on me fournisse la taille de ces logements au passage, voir si ce sont de vrais logements de vie ?

      1. Bga80, les logements au rabais pour exploiter les gens pauvres datent au moins de Rome. Une ville surpeuplée de 1 million d’habitant en un temps où cela n’existait pas.
        La question est de savoir comment loger les futures générations dignement. Je vois que macrelle a décidé de louer des appartements plutôt que de permettre l’accès à la propriété. Sûrement pour faciliter la mobilité des travailleurs au service des grands groupes. À l’américaine
        Ils laisseront faire les marchands de sommeil .

      2. @ BGA. Ce chiffre de 3,1 millions de logements vacants a été validé par Churchill (INSEE).
        Tu peux t’adresser à lui pour en savoir plus, leur superficie, là où ils sont situés etc.
        Cet article te dit qu’il y a déjà bien assez de logements déjà construits.
        En effet. D’un côté 2,6 millions de demandes de logements sociaux en attente (dont 1/3 proviennent de demandeurs déjà locataires du parc social)… de l’autre 3,1 millions de logements vacants. D’autre part, bien que la population augmente (les migrants !) … la taille des logements aussi (les petits-bourgeois !) … le nombre de ces logements vacants augmente également (+60 % entre 1999 et 2022 !)
        Pourquoi faudrait-il alors en rajouter (toujours plus) au nombre de cubes de béton et à l’artificialisation des sols ?

  4. Vive les titres sous forme de question ! Aujourd’hui ma réponse est NON sans hésitation.
    En tant que VCAB Débâtisseur moi aussi je dis qu’il y a déjà bien assez de logements déjà construits. Je vois que la baisse de la fécondité arrive en dernier dans la liste des si. Je me dis qu’ON avance, et donc je suis content. 🙂
    Même si 1/3 proviennent de demandeurs déjà locataires du parc social, le nombre de demandes de logement social augmente (2,6 millions en 2023).
    Ce nombre ne veut pas dire qu’il faut faire sortir du sol environ 2,5 millions nouveaux logements (à raison de 250 ou 450.000 par an) venant ainsi en rajouter toujours plus au nombre de cubes de béton et à l’artificialisation des sols. ( à suivre )

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