Sur une planète saturée d’humains, l’écologie s’intéresse forcément à la démographie, qui porte autant sur le nombre des naissances que sur notre façon de mourir, autant sur l’entrée des immigrés que sur le départ des émigrants. L’essentiel est que cela se passe dans la dignité la plus parfaite possible.
Philippe Garabiol, haut fonctionnaire : La fin de vie n’est pas une partie de plaisir… La dignité humaine est la promesse d’une fin de vie heureuse…. Du refus de la réification du corps humain découle l’interdiction de l’acharnement thérapeutique.. Les deux autres principes fondamentaux sont l’altérité (la relation sociale) et le libre arbitre (le consentement éclairé )… Intervenir pour entraver une tentative de suicide reviendrait à briser la volonté d’autrui. Mais seul importe l’article 223-6 du code pénal, qui punit de cinq ans d’emprisonnement l’absence d’assistance à personne en danger…Il faut donc allouer les moyens nécessaires à la politique visant le grand âge (financer les soins palliatifs) pour bien vieillir mais aussi inclure dans le droit la notion d’exception d’euthanasie (pour les cas extrêmes)
Asimmon : Pourquoi tracer une ligne de démarcation entre ce qui est permis et pas permis dans le domaine de la mort volontaire médicalement assistée ? La mort fait partie de la vie, et si j’ai la possibilité de me l’approprier, pourquoi devoir y renoncer ? Pour quelle raison me l’interdirait-on ? En Belgique qui autorise l’euthanasie et la mort médicalement assistée l’article 422bis du code pénal (assistance aux personnes en danger) a été conservé .
Jean-Luc Romero (président de l’ADMD (association pour le droit de mourir dans la dignité) : Le concept de dignité, tel qu’il est compris dans l’article L. 1 110-5 du Code de la santé publique, consiste à rechercher l’apaisement de la souffrance du patient. Cette souffrance peut être physique et psychologique. Or, nous savons que 12 % des Français meurent dans des douleurs réfractaires.Et que dire de toutes celles et de tous ceux qui souffrent de la déchéance qu’ils subissent en fin de vie. La dignité due à chaque être humain, avant tout, consiste à entendre sa demande et à respecter sa volonté, y compris lorsque celle-ci suppose une aide active à mourir parce que la vie n’est plus que de la survie. Une loi d’ultime liberté garantira à celle ou à celui qui veut aller au bout de ses souffrances qu’il sera accompagné, que ses souffrances seront apaisées au maximum des possibilités de la médecine, et elle garantira à celle ou à celui qui veut mettre un terme à son agonie de disposer des moyens de cette délivrance, par euthanasie ou suicide assisté. Le droit de mourir dans la dignité est un droit, une liberté accordée au citoyen. Il est libre d’en user ou pas. (27 mai 2018)
Lagrandefaucheuse : Certains agitent le fameux Tu ne tueras point, d’essence biblique. Un médecin qui pratiquerait une euthanasie ou fournirait les moyens d’un suicide assisté tuerait son patient. Quelle idée ! D’abord, c’est la vie qui tue. Le terme naturel de la vie, c’est la mort. Personne n’a pu la contourner. Elle est même la seule évidence de la vie. Ensuite, c’est la maladie qui tue. Ceux qui ne meurent pas de vieillesse meurent de maladie ou d’accident. Le médecin, à l’écoute de son patient et qui répond à sa demande, ne fait qu’anticiper une échéance fatale qui se dessine. Le médecin ne tue pas et la mort n’est pas son échec.
Claire Quillot : « C’est inadmissible de dépenser des milliards pour des vieillards qui ne peuvent pas survivre. Si on le décide, pourquoi ne pourrait-on pas mourir en paix ?».
Nos article antérieurs sur ce blog biosphere
ADMD, pour le droit de mourir dans la dignité (juillet 2018)
Quelle liberté pour une mort dans la dignité ? (mars 2018)
Les présidentiables et le droit de mourir dans la dignité (avril 2017)
Sédation profonde ou droit de mourir dans la dignité ? (mars 2017)
Le Sénat contre le droit de mourir dans la dignité (juin 2015)
Vincent Lambert et le droit de mourir dans la dignité (juin 2015)
Mourir dans la dignité, un débat qui n’en finit pas (mars 2015)
l’avortement dans la dignité (janvier 2011)
le sens de la dignité (février 2009)