Naturogestes, le choix nécessaire des écogestes

Pour qui la nature a du prix, le ciel est gris. L’hémorragie des êtres vivants est gigantesque et nos impacts croissent toujours plus. L’âme bien née qui sent en elle la terre gémir, veut réagir.

  1. Naturogeste prioritaire : S’EXPRIMER

« Quelle que soit la faiblesse de la parole face à la contrainte des choses et face à la poussée des intérêts, elle peut néanmoins contribuer à ce que cette conscience franchisse le pas de la crainte vers la responsabilité pour l’avenir menacé…. » Si le penseur écologiste Hans Jonas, écrit vrai alors la tâche est claire, par la voix, le crayon ou l’écran, parler de nature, plus précisément d’agressions sur la nature qui indignent. En parler à tout le monde : parents, collègues, fifres et sous-fifres de collectivités, de sociétés. On dit qu’une lettre envoyée à une revue équivaudrait pour qui la reçoit à l’opinion de cent personnes qui elles n’ont osé cette démarche. Etre souris qui rugit. En couronnement : l’objection de conscience. L’organisme dont vous êtes salarié décide ou laisse faire du néfaste pour la nature, alors objectez ! Evidemment, quand l’emploi est fragile, cela exige un caractère de fer que le sort n’octroie qu’avec parcimonie.

  1. PREALABLE : l’exercice spirituel

L’adjectif « spirituel » peut heurter semblant en appeler au religieux. Un penseur, Pierre Hadot a retenu l’expression parce que son rapport avantages/inconvénients semble positif dans cette perspective : faire entendre que ces exercices sont l’œuvre non seulement de la pensée mais aussi du psychisme de qui les pratique. Pour ce qui nous occupe, il s’agit de méditer de temps en temps mais obstinément, sur une place de l’homme dans la nature qui respecte celle-ci. Méditations qu’accompagne la conscience des interdépendances entre soi et la biosphère, d’appartenance au fleuve du vivant, d’être partie d’un tout. Qui s’appuie sur les données scientifiques. Qui s’appuient aussi sur l’émotion, l’émerveillement. Qui orientent vers une sagesse écologique qui certes ne sera jamais atteinte mais cap ou phare de naturogestes quotidiens et modestes.

  1. Brève sélection de NATUROGESTES

– Hors chez soi, être « guetteur ». Découvrir la richesse biologique de sites que l’on aime fréquenter : cours d’eau, forêt,… Et faire connaître à qui de droit leurs pollutions. Protester face à des violences, au cours de chasses ou de piégeages d’animaux dit bêtement « nuisibles » sachant que c’est peut-être là risquer des brutalités verbales en représailles.

– Moins de viande dans son assiette. Ce sera moins de souffrance animale, moins de risques cardiaques, ce sera aussi moins de destruction des espaces naturels. Pourquoi ? Cette agriculture intensive qui assèche et destructure ruisseaux, nappes et zones humides, qui empoisonne sol, air, eau avec ses engrais et pesticides a pour principale destination l’alimentation du bétail intensif.

– Vrac. Des revues nous gratifient d’interviews d’adeptes de « simplicité volontaire », de vies frugales ; ça évoque les « Vies de saints » du Moyen Age. Mais un penseur de la décroissance, Serge Latouche, le dit : « Je veux insister sur l’importance de l’attitude individuelle comme pédagogie pour se préparer au choc à venir… ».

Nous voulons être le colibri de Pierre Rabhi. Un incendie ravage une forêt ; un colibri s’active à jeter sur les flammes des gouttes d’eau recueillies dans son bec. C’est dérisoire dit un tatou agacé. Je fais ma part rétorque le colibri.

– Vers l’action collective. Soutenir – adhésion, dons – les associations de préservation de la nature, associations nationales internationales car c’est toute la biosphère qui n’a plus beaucoup l’occasion de rire.

(résumé d’un texte envoyé par Roger RIBOTTO)

http://ribotto.hautetfort.com

2 réflexions sur “Naturogestes, le choix nécessaire des écogestes”

  1. Concernant la réduction de la consommation de viande, elle est certes un moyen de défense de la nature et de sa santé à soi, mais elle est aussi un but d’autre chose.

    En effet, pour avoir la capacité de manger moins de chair animale, il faut avoir la capacité de se procurer des produits végétaux qui soient aussi protéiné que la viande. Et pour avoir la capacité de se procurer ces mêmes produits végétaux, il faut que les prix de ces derniers baissent fortement (car les tarifs pratiqués par les sociétés de grande distribution ne sont abordables que pour une infime minorité de la population).

    Or, aucune personne qui ne fasse pas partie des 0,000005% les plus riches du monde n’a quel pouvoir que ce soit permettant de décider individuellement des prix des courses. Ce que vous appelez « naturogestes » ne sera donc pas réalisable sans que soit remis en cause le système capitaliste, et cette remise en cause du système ne sera pas possibles sans volonté collective de l’ensemble des citoyens.

  2. Concernant la réduction de la consommation de viande, elle est certes un moyen de défense de la nature et de sa santé à soi, mais elle est aussi un but d’autre chose.

    En effet, pour avoir la capacité de manger moins de chair animale, il faut avoir la capacité de se procurer des produits végétaux qui soient aussi protéiné que la viande. Et pour avoir la capacité de se procurer ces mêmes produits végétaux, il faut que les prix de ces derniers baissent fortement (car les tarifs pratiqués par les sociétés de grande distribution ne sont abordables que pour une infime minorité de la population).

    Or, aucune personne qui ne fasse pas partie des 0,000005% les plus riches du monde n’a quel pouvoir que ce soit permettant de décider individuellement des prix des courses. Ce que vous appelez « naturogestes » ne sera donc pas réalisable sans que soit remis en cause le système capitaliste, et cette remise en cause du système ne sera pas possibles sans volonté collective de l’ensemble des citoyens.

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