Normalement la délibération démocratique permet à un groupe social confronté à un problème de trouver collectivement la meilleure solution. Ainsi le rapport à la mort et l’accompagnement des mourants sont en train de changer sous l’effet du vieillissement de la population.
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Au Japon, 30 % de la population est âgée de plus de 65 ans (en France, 18 %) et, dans dix ans, les plus de 75 ans représenteront un quart de la population. Comme l’envisage le film « Plan 75 », un jour les personnes âgées pourraient se voir proposer une euthanasie dont elles fixeraient le terme, afin d’alléger le « fardeau » que représente pour l’État le maintien en vie de ces « improductifs » dont la présence « handicape » l’économie.
Philippe Pons : Dans son ouvrage, « La Belle Mort. Vivre sa mort à domicile au Japon », le docteur Ochiro Kobori estime qu’il ne sert à rien de garder à l’hôpital des patients qui sont au-delà de toute thérapie, mais qu’il vaut mieux les entourer chez eux. Le prolongement de la vie pèse non seulement sur les budgets nationaux, mais surtout sur le devoir moral de toute société d’assurer à ses citoyens une mort décente. Le traitement des malades âgés, mourants en devenir, est un problème qui taraude les dirigeants et le corps médical mais aussi l’opinion japonaise. Pour le corps médical, écrit le docteur Kobori, « la mort est considérée comme une défaite et conduit à un acharnement thérapeutique qui tend à “éluder la mort”. Au début des années 2000, le Japon a décidé de transférer partiellement de l’hôpital au domicile le traitement des patients en fin de vie. Une pratique qui coûte moins cher que les soins dispensés en milieu hospitalier, mais qui entraîne des pratiques de marchandisation du grand âge.
Le point de vue des écologistes : Définir la « qualité de la mort » devient une exigence. Dans le cadre de l’Assemblée nationale, un rapport fait en 2004 au nom de la MISSION D’INFORMATION SUR L’ACCOMPAGNEMENT DE LA FIN DE VIE indiquait :
« Parce que les exigences de nos concitoyens en faveur d’une meilleure qualité de la vie se prolongent jusque dans l’exigence d’une qualité de la mort, le débat sur la fin de vie et son accompagnement est au confluent de multiples données démographiques, sociales et médicales. Le vieillissement de la population nous impose de réfléchir sur les soins qu’attendent des personnes de plus en plus âgées. S’il y a 200 ans, 8 % de la population franchissaient le cap des 75 ans, ils sont aujourd’hui 58 % dans ce cas. Dans le même temps, l’apparition de maladies comme le sida a touché des personnes jeunes, peu préparées à affronter la mort. Plus profondément, notre rapport à celle-ci a changé. Tandis que la mort en images, proche ou lointaine, envahit nos écrans de télévision, les personnes âgées, vulnérables et isolées, les mourants sont tenus à l’écart ».
Or le débat sur la qualité de la mort s’est rapidement polarisé sur l’idée d’extension des soins palliatifs. En janvier 2014, l’OMS avait publié une première étude sur le sujet, regrettant que « seule une personne sur dix » dans le monde, ayant « besoin de soins palliatifs pour soulager la douleur, en bénéficie ». En 2015 The Economist Intelligence Unit réalise une étude intitulée « l’index de la qualité de la mort, classement des soins palliatifs à travers le monde ». Le docteur Ochiro Kobori estime au contraire qu’il est préférable de sortir de l’hôpital un malade dont les médecins savent qu’il est dans un état au-delà de toute thérapie et de ne pas lui infliger des soins intrusifs de réanimation, mais de lui permettre de mourir chez lui.
« Il s’agit de laisser un malade choisir s’il souhaite une fin rapide et paisible… Le rôle du médecin, poursuit-il, est de soulager les douleurs éventuelles du mourant, mais ce n’est pas à lui de l’accompagner. Ce rôle revient aux membres de la famille. Le praticien doit faire en sorte qu’ils réagissent avec sang-froid face à la mort. »
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La mort dans la dignité, l’euthanasie active ou passive ou même le suicide assisté deviennent des enjeux de la délibération démocratique, c’est une bonne chose. La France a déjà voté plusieurs lois sur la fin de vie, mais encore incomplètes. L’essentiel est de voir que le libre choix des personnes compte de plus en plus, que ce soit dans le cas de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou dans le cas de l’interruption volontaire de vieillesse IVV).
– « L’essentiel est de voir que le libre choix des personnes compte de plus en plus, que ce soit dans le cas de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) ou dans le cas de l’interruption volontaire de vieillesse IVV). » (Biosphère)
Oui et de plus en plus. Pas seulement pour l’IVG et l’IVV mais pour tout et n’importe quoi !
Et pourquoi ça ? Parce que je le vaux bien ! Parce que du matin au soir la Pub, la Télé, les meRdias, bref des baratineurs me disent que je suis quelqu’un de très important.
Les marchands, de tout et de n’importe quoi, me disent que je compte beaucoup pour eux, qu’ils font du mieux pour me plaire et blablabla. Les sondeurs, de tout et n’importe quoi, me disent que mon avis les intéresse et patati et patata. Bref, tout ce joli monde me dit que je suis unique et autres conneries du genre. Et moi je finis par le croire.
Certes je suis unique, mais je tiens à être différent ! Pour ça je fais comme les autres.
Si je me fais tatouer de partout, et que je roule en trottinette, c’est parce que c’est mon choix ! Et parce que je le veau bien ! Bonjour la Grande Confusion, et en même temps !
Pour moi l’essentiel est de voir que tout fout le camp. L’entraide, la solidarité, le respect, la responsabilité, les efforts, la réflexion etc. Tout le monde ou presque ne regarde plus que son nombril et son ego. Et pour couronner le tout … freinage et direction assistées !
Mondial Assistance, Europe Assistance, Dépannage Assistance et j’en passe !
Nous sommes devenus des assistés de la tête aux pieds.
– « Ce qu’il manque aujourd’hui c’est le « village pour élever l’enfant ». Je pense que c’est cette solitude, l’individualisme qui rendent les choses difficiles. »
Ce bref commentaire de Prismil (sur Le Monde – Biosphère : Mal de mères, le mal du siècle) est très intéressant. J’aime beaucoup cette expression, le «village pour élever l’enfant».
Ce qu’il manque aujourd’hui, c’est aussi ce «village pour accompagner les vieux».
Élever, c’est en quelque sorte accompagner. Être avec, c’est démontrer tout l’intérêt qu’on porte à l’autre. Comme ici aux très jeunes comme aux très vieux. Le village c’est petit, c’est à taille humaine. Le village ça peut-être le quartier, où tout le monde se connait, s’entraide etc. Et bien sûr ça peut être aussi la maison, le foyer, la famille. Or, que sont devenus tous ces lieux ? Et que sont devenues l’entraide, la solidarité, la bienveillance etc. bref tout ce qui fait notre humanité ?
Le titre à lui seul nous fait franchir le point Godwin. Toutefois le jeu de mots est pertinent.
Comme la peine de mort et l’avortement, en fait tous ces sujets qui ont un rapport avec la vie (humaine), l’euthanasie est un sujet sur lequel il est difficile d’avancer. Ne serait-ce que de discuter (débattre). Et pourtant nous ne faisons que ça. Finalement c’est comme pour les goûts et les couleurs. Sur ce point Nietzsche avait donc raison.
Les uns parleront alors de tabou, laissant entendre par là que les tabous doivent être dépassés. (No limit ?) Faisant valoir l’urgence d’agir… face au contraintes du monde réel (surpopulation, écologie)… tout en enrobant leur discours d’un certain humanisme, comme ici envers ces gens en fin de vie et qui souffrent, les partisans de l’euthanasie (quand ils osent utiliser le mot) prétendent agir pour le Bien Commun. Et donc avancer. Vers où… ça c’est une autre histoire.
Et vu que le monde se divise en deux camps… de l’autre côté, les CONTRE.
Parmi ceux là, ceux qui disent que la vie est sacrée, qu’elle est un don de Dieu, que Lui seul peut en décider etc. Ce qui, même pour un athée, peut au moins se respecter. Encore faut-il que le discours soit cohérent. Comment peut-on être CONTRE l’euthanasie, ou l’avortement («La vie est sacrée» nous dit Trump) et en même temps POUR la peine de mort et les armes à feu ?
Quoi qu’il en soit, dans ce camp là comme dans l’autre, on prétendra toujours qu’on incarne le Bien, la Sagesse et la Vérité.
En attendant, n’oublions pas que l’enfer est pavé de bonnes intentions.