Un quotidien national nous donne tellement d’informations que nous pouvons souvent juger en toute connaissance de cause. Encore faut-il rapprocher les éléments déterminants d’un article pour en tirer la substantifique moelle. Voyons comment on peut juger d’un certain Hein Verbruggen qui a une « certaine idée » du sport (LeMonde du 9.07.2008) :
Ancien président de l’Union cycliste internationale, membre influent du CIO, le Néerlandais a une énorme qualité dans le monde d’aujourd’hui. Il sait gérer une entreprise puisqu’il sait faire du fric. Ce n’est pas un sportif, ce n’est pas un membre de la caste dominante, mais c’est l’étudiant boursier d’une prestigieuse école de commerce qui le propulse au sein de la multinationale Mars. Il fait goûter à son entreprise les joies du sponsoring, et sa carrière démarre dans les instances du sport de haut niveau. Mais il y a un prix à payer ! En effet on ne peut prendre le pouvoir à l’UCI ou au CIO que si on nie que le politique est partout puisque tout est pouvoir. Hein Verbruggen défend la thèse de la neutralité du sport, les athlètes n’ont pas à exprimer leurs opinions et les dissidents n’ont que se plier à la loi de leur pays (la Chine). En fait, président du comité d’évaluation des jeux de 2008, Hein Verbruggen sait bien que des jeux à Pékin ont tout le soutien de Coca Cola et autres sponsors, on décide « sur des bases techniques et non sur des questions politiques », on donne le pouvoir à Pékin parce que la Chine est un marché juteux pour les multinationales.
Hein Verbruggen s’occupe du fric, les jeux olympiques sont devenus une histoire de fric, le fric étouffe le sens du politique. Ce n’est pas seulement à cause de l’oppression au Tibet qu’il faut boycotter les jeux, c’est parce qu’ils sont devenus une affaire d’argent. Boycottons les Jeux olympiques de Pékin, ne regardons aucune émission de télé qui nous parle des Jeux olympiques et du coca cola, redonnons au sport ce qu’il n’aurait jamais du abandonner, son statut de jeu qui rassemble des amateurs pour le seul plaisir du jeu : basta le fric, viva la révolution.