Voici quelques extraits de la pensée de Nicolas Hulot :
Le dangereux bipède se croit tous les droits, et se reproduit tellement plus vite que les cygnes et les éléphants. Chaque individu est une force de désintégration et nous sommes cinq milliards. Tant qu’on ne maîtrisera pas la «pollution démographique», il faudra réparer les dégâts de chacun et essayer de les limiter puis de les réduire…
Dans le syndrome du Titanic, j’écrivais en 2004 que la crise environnementale va changer d’échelle et donnera des occasions supplémentaires pour s’affronter. Tous les signaux sont au rouge. Il y a quatre courbes qui s’alimentent les unes les autres. La première c’est la courbe démographique, la population mondiale devrait dépasser les 9 milliards d’individus à la fin du siècle. Parallèlement la courbe de la consommation et de la pollution augmente, on pèse de plus en plus sur la planète. La troisième est l’émission de gaz à effet de serre ; quand nous construisons une troisième plate-forme aéroportuaire sur Paris, cela va accentuer le changement climatique. Or les océans ont une capacité de stockage du CO2 qui diminue lorsque la température de l’eau augmente et le permafrost, qui passe régulièrement à des températures positives, reprend sa fermentation et libère du méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus efficace que le CO2. Enfin l’érosion de la diversité est un fait avéré. On voit bien que les trajectoires de l’humanité et de la nature sont en train de converger et qu’il va y avoir une collision. Il faudrait quatre Terre pour faire face aux besoins des pays émergents.
A titre personnel, je pense que la croissance démographique est un sujet central qui passe par l’éducation et la sensibilisation des populations. La sortie de la misère d’un pays réside dans la baisse de sa démographie. Le droit intouchable de la reproduction peut s’accompagner d’une sensibilisation des consciences, en Occident comme ailleurs. Mais si par malheur nous devions nous résoudre à des interventions étatiques pour limiter la liberté fondamentale de l’humanité de se reproduire, nous pourrons dire que nous aurons échoué.
NB : ces extraits ont été publiés dans le livre de Michel Sourrouille paru en octobre 2018, « Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir ». Mieux vaut rendre la pensée de Nicolas Hulot publique, la libre circulation des idées écolos contribue à la formation de notre intelligence collective… Chaque jour vous aurez un nouvel extrait sur ce blog biosphere jusqu’à parution intégrale d’un livre qui a été écrit en prévision de la démission de Nicolas de son poste de ministre de l’écologie. On ne pouvait avoir durablement un ministre voué à l’urgence écologique dans un gouvernement qui en restait au business as usual…
– « La sortie de la misère d’un pays réside dans la baisse de sa démographie. »
C’est le genre de blague qu’il faut raconter aux monégasques. Misère misère.
Ou alors aux malgaches. Avec 27 millions d’habitants sur 587.000km2 (46 hab/km2) on se demande comment ils font pour avoir autant de misère. Le Climat et le Surnombre ont bon dos là aussi. En attendant, faudrait demander à Nico dans lequel de ces deux pays il préfèrerait vivre.
Vos exemples ne sont pas choisis avec bonne foi Parti d’en rire, vous savez bien que les monégasques consomment ce qui a été fabriqué ailleurs (ils seraient bien incapables de produire grand chose de matériel sur leur tout petit territoire) Quant aux malgaches ils sont en pleine explosion démographique et leurs forêts à cause de cela régressent de façon effroyable, oui s’ils étaient deux fois moins nombreux il n’y aurait pas de famine. Il y a à Madagascar une faune spécifique, totalement unique qu’il faut préserver, l’explosion du nombre d’hommes réduit ses territoires à presque rien.
La bonne foi est une chose, la rigolade en est une autre. Laissons les monégasques sur leur caillou et parlons plutôt des malgaches. Croyez-vous que leur misère s’explique seulement par leur «explosion démographique» ? Et si oui dans quelle mesure ? Et qu’en serait-il si les malgaches étaient moins misérables ?
En tous cas si leur misère explique en partie la déforestation de cette île, il ne faut pas non plus négliger les trafics de bois précieux. Le problème N°1 de Madagascar c’est que ses dirigeants sont corrompus jusqu’au trognon. Mais là encore on pourra toujours dire que l’explosion démographique est la Cause de la corruption. Comme avec la Poule et l’Oeuf.