Notre futur, la résilience alimentaire locale

«  Face aux menaces climatiques, de nombreux collectifs écologistes appellent depuis des années à préparer nos territoires aux chocs qu’ils pourraient subir. Comment ? D’abord en relocalisant une partie de notre alimentation. Chaque territoire devrait pouvoir assurer une part essentielle de la production de nourriture de ses habitants. » Ce qui n’était jusqu’à aujourd’hui qu’initiatives militantes devient aujourd’hui un impératif d’État. Le premier ministre, Jean Castex, dans sa déclaration de politique générale le 15 juillet 2020, s’approche de ce que nous soutenons sur ce blog biosphere depuis des années, les communautés de résilience : « Développer une alimentation de qualité, locale, accessible dans toutes les villes et villages de France ». Dans le domaine des « circuits courts », plusieurs collectivités ont pris les devants.

Ainsi le Grand Angoulême. « L’objectif, dans les cinq ans à venir, est de nourrir 150 000 habitants en étant capable de résister à des aléas climatiques, à une crise sanitaire ou économique, à la fin du pétrole… C’est faisable, on a les terres et les savoir-faire pour ça », résume Jean-François Dauré, président de cette intercommunalité. Les vulnérabilités d’un système alimentaire mondialisé deviennent innombrables : changement climatique, effondrement de la biodiversité, dégradation des sols, épuisement des ressources énergétiques et minières, crise économique, conflits armés, crises sanitaires… Les politiques actuelles ne pourront pas éviter des phénomènes de rupture, sur les plans écologique, climatique et/ou énergétique. Le point de dépendance le plus crucial est énergétique : le pétrole, totalement importé, est le sang de notre système alimentaire. Un choc pétrolier et le prix de l’alimentation flambe, les pénuries s’installent. Il faut donc anticiper et adapter nos systèmes alimentaires qui ont une fonction vitale. La collectivité charentaise a fait son calcul. Théoriquement, elle peut prétendre à l’autosuffisance alimentaire grâce à ses 30 000 hectares de surface agricole, à condition de jouer sur certaines variables : par exemple, en réduisant de moitié sa consommation de viande. Mais l question de la résilience du système alimentaire en est encore dans ses balbutiements. La première AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) date de 2001. Le Manuel de transition de Rob Hopkins édité en 2010 reste une référence incontournable. Lancé lors de l’Exposition universelle de 2015 de Milan, un pacte a rallié de nombreuses villes autour de trois engagements : préserver les terres agricoles, favoriser les circuits de proximité et ne pas gaspiller l’alimentation. Plus récemment, la crise due au Covid-19 a rappelé combien le risque alimentaire peut devenir crucial. La grande distribution a limité les dégâts, mais les gens se sont mis à considérer l’utilité des circuits de proximité et même pour certains imposé l’idée de cultiver son jardin. De graves questions existentielles restent en suspens.

La France peut-elle revenir à une agriculture du XIXe siècle basé sur la polyculture et une très nombreuse main d’œuvre agricole ? Comment les grandes villes peuvent-elles reconquérir leurs ceintures vivrières alors qu’on a tout bétonné ? Quelle est le niveau d’interdépendance à garder entres les différentes collectivités ? Faudra-t-il se priver de thé, de café et de fruits exotiques ? Dans un partenariat entre Paris et la Creuse, quelle pourrait être la contribution de Paris… du pigeon ? du rat ? Ne faut-il pas craindre de voir un jour des hordes d’urbains affamés et armés dévaler sur nos campagnes ? Jean Castex n’a sans aucun doute nulle idée de ce genre de questionnaire, pourtant ligne d’horizon de nos politiciens du futur…

Pour en savoir plus, lire sur notre blog biosphere :

23 mars 2012, Schmallenberg : sécurité alimentaire contre libre-échange

10 septembre 2012, transition énergétique, centralisation, autonomies locales ?

27 janvier 2014, Localité et simplicité : les clés de la résilience

24 juin 2017, Biorégions pour le futur, instituer la résilience locale

19 novembre 2017, effondrement, le risque agricole/alimentaire

2 mai 2018, Autonome grâce à son potager, c’est possible

30 juin 2019, Créez votre communauté résiliente

7 septembre 2019, la résilience selon Piero San Giorgo

22 réflexions sur “Notre futur, la résilience alimentaire locale”

  1. « Une question MARCEL : Comprenez-vous ce que je raconte, ou faites-vous semblant de ne pas comprendre ? »
    J’ ai parfois du mal à vous suivre (difficile à dire si sur certains sujets , ce que vous dites relève du sarcasme ou si cela reflète réellement votre opinion) mais je suis d’ accord sur la nécessité d’ expérimenter au travers de ces communautés de résilience que je soutiens à fond et sur le fait qu’ il faut tout essayer pour limiter la casse .
    Les 2 sujets sur lesquels nous nous empoignons le plus souvent sont la problématique démographique et la politique migratoire ; pour le reste , les différences sont faibles .

    1. Merci Marcel pour votre réponse. Je suis conscient que le second degré, le troisième n’en parlons même pas, l’ironie, les sarcasmes etc. passent mal à l’écrit. En général ça passe mieux dans les discussions de vive voix, quand on voit la tête, le petit sourire etc. de celui qui utilise cette méthode. Et vice versa quand on peut voir la tête de celui à qui on parle. Maintenant, il y a des gens qui comprennent vite, mais à condition qu’on leur explique longtemps. Et d’autres qui ne comprennent rien, même si on n’emploie que le premier degré. C’est comme ça, et finalement je trouve ça marrant. 😉

  2. Bonjour Didier Barthès
    24 JUILLET 2020 À 22:05 vous parlez de «l’erreur» et de la «faute intellectuelle» des agrobiologistes.
    – Vous dites : « Ils multiplient les résultats qu’ils obtiennent sur certaines parcelles dans de bonnes conditions et avec des gens compétents, pour généraliser cela au monde entier»…
    Déjà, ça ce n’est pas vrai. Ou alors, si c’est ça que vous avez compris, c’est une faute intellectuelle que d’extrapoler ainsi.

    – Vous dites : «Le monde est plein de gens incompétents, il y a beaucoup de gens malhonnêtes […]»
    Et ça c’est ben vrai, ça ! (comme disait la Mère Denis). Mais alors, que doit-on en déduire ? Autrement dit, face à une telle réalité, que peut-on faire, que faut-il faire ? C’est dans tous les domaines que nous rencontrons ce genre de gens. Doit-on alors en déduire que RIEN ne peut marcher, que TOUT est condamné à échouer ? Mais alors, que peut-on croire ?

    1. (suite)
      – Mon avis, mon point de vue de …(?) : Comme d’autres n’ont pas envie de croire ceci ou cela et qu’ils préfèrent croire autre chose… au Père Noël, à la poupée qui tousse, peu importe… en fait je pense, tout simplement, que vous n’avez pas envie de croire que cette voie soit possible. Et même que vous ne voulez surtout pas le croire. Et c’est tout à fait naturel. Parce que ça viendrait saper cette autre croyance qui vous conforte, qui vous arrange, à savoir que LA Solution passe obligatoirement par une réduction de la population.

      1. Si ta solution permet de nourrir 10 milliards d’habitants alors qu’attends tu pour te rendre en Afrique pour donner des cours d’agro-écologie aux africains ? Tout ce que je vois étant que dans les faits et en pratique, tu préfères que le gouvernement UmPs procède à des quantitative easing de migrants en France pour les nourrir ! (quitte à faire creuver de faim les français d’ailleurs)

        1. Mon pauvre BGA… décidément tu en tiens une sacrée couche ! Je sais bien que le temps ne fait rien à l’affaire, mais par simple curiosité… quel âge as-tu ? Ou plutôt, dans quelle tranche d’âge te situes-tu ?
          10-20 ans ; 20-30 ; 30-40 ; 40-50 ; 50-60 etc.

        2. Et voilà, comme à chaque fois que tu es à court d’argument, tu procèdes à des sarcasmes par des déclarations brutes genre  »c’est faux, c’est idiot ce que tu dis, tu as quel âge, etc’…. MAIS oui, tu dis que ton agrp-écologie fonctionne pour nourrir 10 milliards d’habitants, alors qu’attends tu pour montrer l’exemple ? Or je constate que tu passes plus de temps à écrire des commentaires pour colporter tes idéologies que de faire véritablement de l’agro-écologie ! Notamment pour montrer l’exemple..

        3. Et voilà, comme à chaque fois et patati et patata, tu te gardes bien de répondre aux questions. Misère misère !

        4. Quelle question ? Mon âge ? eh ben tu en as des questions futiles pour résoudre les problèmes écologiques.

          En attendant, c’est toi qui affirme que l’on peut nourrir 10 milliards d’habitants roule ma poule du jour au lendemain, qu’il suffit juste de le vouloir, mais sans jamais fournir d’explications précises d’une telle réalisation.

          En outre, je t’ai déjà expliqué, que même en supposant cela possible, il n’empêche pas moins que des milliards d’habitants en nourrir supplémentaires, sont aussi des gens qui voudront un logement, une voiture, un ordinateur, un smartphone, etc… Et que ça ne serait en rien écologique. Les individus qui naissent ne vont pas se contenter de manger au cours de leur vie, il faudra aussi du sable pour le béton pour les loger, et voudront plein de métaux pour leurs loisirs et moyens de transport.

  3. @ Didier BARTHES

     »Bref la réalité s’accommode mal de cet idéal abusivement multiplié, le monde effectif doit supporter toutes les difficultés qu’ils ignorent dans leur système »

    Entièrement d’accord avec toi ! Et encore dans les difficultés, il y a encore tant à dire !

    Mais j’ai lu un commentaire d’un intervenant (Jophilm) sur le Point, à propos de l’article  »Gérard Araud – Biden a déjà gagné, à moins que… » Il résume très bien la France =

    1. Voici le commentaire =

      «  »La France est gouvernée par des populistes depuis 40 ans

      Si le populisme, c’est le refus de la complexité au nom du bon sens, comme l’indique l’auteur de l’article, alors cela fait 40 ans que la France est gouvernée par des populistes !
      Le discours politique en France est rempli de simplismes et de poncifs, en particulier issu d’une vision médiévale de l’Etat et de l’économie, l’Etat étant conçu comme un seigneur qui distribue ses grâces, en étant capable de transformer le plomb en or… La conception même de l’Etat providence est simpliste et repose sur l’idée qu’il suffirait de partager les richesses tombées du ciel pour résoudre tous les malheurs des hommes. Les simplismes français, avec leurs conséquences sur le déclin de ce pays, auront finalement fait bien plus de tort que Trump aux États-Unis ! « 

      1. Alors pour en revenir à l’agroécologie de Michel soit disant extensible à 10 milliards d’habitants, on voit bien que rien qu’en France, il va se heurter à plusieurs dizaines de millions de français qui refuseront toute adaptation au monde de demain et feront tout pour faire durer l’Etat providence jusqu’à la dernière seconde, bref jusqu’à la faillite du système, mais c’est pareil dans tous les pays occidentaux (Amérique du nord inclus). Les soixante-huitard au pouvoir ne guérissent pas la douleur à venir, il reporte la douleur dans le temps pour le refourguer aux générations futures, les soixante-huitard continuent leur pouvoir d’achat d’argent public (assistés de gauche en allocations et assistés de droite en subventions) à coup de crédits revolving, alors la douleur sera plus grosse dans l’avenir pour les générations futures… Mais on ne sera jamais prêt pour un monde sans énergies fossiles…

        1. D’abord je te rappelle que je ne suis pas plus agronome que toi. Ou que Didier Barthès. Le sujet n’est donc pas «l’agroécologie de Michel», pas plus que MON agronomie, on parle ici de résilience alimentaire locale, en France… on parle de l’écologie de Jean Castex et Compagnie. Alors laisse tomber un peu TES 10 milliards. Ensuite, si tu n’as pas envie d’aller biner dans les champs, parce que la terre est trop basse, ou que tu es allergique au travail, ou pour telle ou telle autre raison… ça te regarde, c’est ton problème. Mais arrête de dénigrer ceux qui osent essayer autre chose. Et enfin, arrête de te disperser, recentre-toi sur le sujet du jour.

        2. Que l’ on raisonne sur une échelle de 10 milliards comme BGA ou sur 67 millions d’ habitants en France qui seraient répartis en communautés de résilience locales, le problème demeure le même : les terres cultivables du pays sont – elles à même de nourrir ce nombre gigantesque de personnes ou non en mode autarcique , en respectant les sols (mode bio) , en polyculture de qualité ?
          That’s the question et j’ ai à ce sujet les plus grand doutes !
          Une fois de plus, le sujet qui m’ obsède selon vos dires, est de retour de façon lancinante : il faut bien sûr promouvoir ce que ces communautés de résilinece proposent mais avec un chiffre de population très réduit .

        3. @ MARCEL 25 JUILLET 2020 À 09:54
          – «That’s the question et j’ ai à ce sujet les plus grand doutes !»
          Déjà, j’en profite pour vous dire que de mon côté je n’ai aucun doute sur le fait que vous êtes bien plus malin que ce pauvre BGA. Votre question est parfaitement légitime, ainsi que vos doutes. Toutefois, tant que nous n’aurons pas multiplié les expériences nous resterons infichus de dire si c’est possible (faisable) ou pas. Sur le papier (en théorie) c’est possible, je l’ai dit, ce n’est même pas la peine d’en discuter.
          D’autre part, ce n’est pas parce qu’une expérience à échoué, qu’elle constitue la preuve que ce n’est pas possible. Cependant ceci ne veut pas dire pour autant que, plus ça rate et plus on a de chances de réussir.
          Une question MARCEL : Comprenez-vous ce que je raconte, ou faites-vous semblant de ne pas comprendre ?

  4. Souhaitons que ces beaux parleurs soient réellement sincères. Nous les jugerons sur leurs actes. En attendant et pour commencer nous devons en finir avec ces faux débats où s’affrontent ceux qui disent que c’est théoriquement faisable (sic) et ceux qui (alors qu’ils ne sont pas spécialistes dans ce domaine) soutiennent que c’est impossible. Oui c’est faisable, en théorie… Après bien sûr, il y a des «si» («à condition de jouer sur certaines variables») et puis des questions auxquelles il faut répondre.
    – «Comment les grandes villes peuvent-elles reconquérir leurs ceintures vivrières alors qu’on a tout bétonné ? »
    MA réponse est simple, avec des bulldozers ! Faut savoir ce que NOUS voulons, et faire des choix. Or nous le savons, choisir c’est renoncer. MOI je renonce aux zones commerciales, MOI je dis NON aux nouvelles routes, autoroutes, aéroports, centres de loisirs etc. STOP c’est assez, il y en a même TROP !

    1. D’autre part, si cette quête de résilience en est «encore dans ses balbutiements», nous pouvons déjà nous appuyer sur certaines expériences. Et nous devons bien sûr les poursuivre. Rappelons-nous (ce n’est pas vieux) de NDL.
      Et ne perdons pas de vue qu’on ne peut pas, d’un côté, tenir un discours digne d’un décroissant… et de l’autre, et en même temps, parler de «zones de non droit»… pour envoyer les flics mater ceux qui ne veulent pas marcher droit, dans le but de préserver le fumeux Ordre Etabli, le sacro-saint ordre favorable au Business et au Système, bien évidemment.

      1. Didier BARTHES

        Les soi-disant spécialistes répondent d’une part en critiquant chacun des arguments des agrobiologistes, d’autre part en constatant que ces méthodes locales et écolos n’ont jamais nourri plus de 1 milliard de personnes, et encore, sur une Terre en bien meilleur état qu’elle ne l’est aujourd’hui

        1. Seuls de vrais spécialistes en agrobiologie ou en agroécologie peuvent critiquer certains des arguments (et/ou études) d’autres spécialistes du sujet. Et il en est de même pour d’autres domaines.
          Ceci dit, si c’est faisable, ici ou ailleurs, du moins en théorie… alors au lieu de discuter et de continuer à perdre du temps… nous nous devons au moins d’essayer et de nous en donner les moyens.

        2. Tu crois que tu vas réussir à remettre au travail dans les champs les racailles qui préfèrent dealer du shit pour se payer une BMW ? Mort de rire !

        3. @ BGA8024 JUILLET 2020 À 17:08
          Commence par y aller toi-même, au lieu de raconter n’importe quoi.

        4. Didier BARTHES

          Non, car leur erreur ne porte pas seulement sur un facteur agronomique mais bien aussi sur un facteur économique et social. Ils multiplient les résultats qu’ils obtiennent sur certaines parcelles dans de bonnes conditions et avec des gens compétents, pour généraliser cela au monde entier,
          C’est une faute intellectuelle que d’extrapoler ainsi, Le monde est plein de gens incompétents, il y a beaucoup de gens malhonnêtes, il y a des accidents il a des conflits et des problèmes de distributions multiples.
          Bref la réalité s’accommode mal de cet idéal abusivement multiplié, le monde effectif doit supporter toutes les difficultés qu’ils ignorent dans leur système

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