Les organisateurs, dont la Confédération paysanne et le collectif Bassines non merci, avaient appelé les volontaires pour un périple en tracteur ou à vélo, appelé « convoi de l’eau », pendant une semaine entre Sainte-Soline et Orléans. Devant les grilles de l’agence de l’eau à Orléans, le 25 août, une petite foule de 600 personnes : « Nous sommes tous des écoterroristes ! » Un clin d’œil aux déclarations du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, et à sa décision de dissoudre les Soulèvements de la Terre.
Les anti-écolos se déchaînent, exemple : « Des dizaines de collectifs, partis et autres associations parviennent à réunir quelques centaines de personnes pour vitupérer les bassines et le capitalisme. A Pornichet vendredi un meeting aérien a attiré 180 000 personnes. Cherchez l’erreur. »
Ce constat de disproportion mérite commentaire. En effet il témoigne seulement de l’insuffisance d’intelligence collective du peuple. Car en toute vérité, face aux périls qui nous guettent, il ne devrait y avoir que 600 personnes à Pornichet, dont la plupart d’ailleurs militants contre le transport aérien et ce genre de spectacle volant. Par contre il aurait fallu 180 000 personnes pour participer au convoi de l’eau !
Luc Bonner : La manifestation s’est déroulée dans le calme, dans une ambiance de kermesse militante, avec cuisine collective, toilettes sèches, fanfare et chants puisés dans le répertoire traditionnel du militantisme. Sur les grilles, une banderole a été accrochée : « L’Etat tue pour le capitalisme. » Le slogan résume la situation : derrière les Soulèvements de la Terre, c’est une bataille pour un modèle agricole, économique, social, voire démocratique, qui oppose manifestants et défenseurs de la construction de bassines. « S’ils ne nous écoutent pas, il faudra désarmer [détruire] ces bassines », souligne une militante de 27 ans, qui se définit comme « nomade », passant d’une ferme à une autre et d’une lutte à une autre, dont Sainte-Soline, le tunnel Lyon-Turin et bientôt le site d’enfouissement de déchets toxiques de Stocamine, en Alsace. « Grille par grille, bâche par bâche, on détruira toutes les bassines », a scandé Julien Le Guet, un des porte-parole du mouvement.
Le point de vue des écologistes activistes
Anti-Pollueurs : L’agence de l’eau a voté à l’unanimité pour arrêter toute construction en attendant de prendre en considération les années depuis 2010. En effet les plus chaudes ont été ignorées lors de la décision de construire ces bassines. Mme la Préfète, vous dites : « Pour les six réserves autorisées et financées, on a créé des droits qu’on ne peut pas annuler ». Qui a créé ces “droits” basés sur une étude obsolète ? De quel droit autorisez-vous ceux qui ont intoxiqué nos eaux de surfaces (pesticides, engrais) à puiser notre eau potable souterraine ?
Diedey : Ce qui frappe chez les militants antibassines, c’est leur connaissance des milieux naturels. Il existe une expertise citoyenne au service de l’intérêt général qui vaut bien celle des gros producteurs et des intérêts financiers qui nous mènent droit à la catastrophe climatique.
Le paraméen : Ces « zozos », ces » écoterroristes » et autres qualificatifs employés par certains ici et là sont en fait des citoyens responsables qui, à travers l’exemple des bassines, dénoncent le modèle agricole productiviste qui continue à tuer et à ruiner les petits agriculteurs, à détruire les écosystèmes, à polluer sols et eaux (comme en Bretagne) pour le seul profit des grosses coopératives et de l’agro-industrie en général. Des bassines ont été construites illégalement. Ont-elles été détruites par l’ État ? Non. Fort avec les faibles, faible face à la FNSEA qui dicte la politique agricole en France depuis la fin des années 1950. Cette FNSEA dont les exactions contre les bâtiments publics (dont des préfectures) et contre des écologistes avec sabotages de véhicules n’ont amené aucune réaction du pouvoir politique et aucune sanction du pouvoir judiciaire. L’agriculture productiviste est intenable avec le réchauffement climatique. La réalité sera plus forte que l’idéologie.
Zahnstocher : Cela fait des décennies que les climato-sceptiques s’échinent et tous leurs pseudo-arguments se sont pulvérisés sur le mur de la réalité. Il ne leur reste plus qu’à tenter puérilement de tourner en dérision ceux qui luttent. Sur leur nombre, leur âge, leurs vélos, leurs tracteurs, leurs slogans, leurs shorts, leurs accents, leurs amis etc… Mais sur le fond, que voulez-vous qu’ils opposent ?
Leonora : Les gouvernements sont tout simplement en train de rendre la planète inhabitable pour nos enfants. Je ne vais pas rester les bras croisés en attendant que l’inconcevable devienne réalité. Nous devrions tous être des écoterroristes.
G. Verne : Le plus amusant, c’est que CNews a fait sa journée sur la dégradation de la pelouse du golf près de Poitiers devenue soudain, à grand renfort de bandeaux saignants, l’équivalent de la déforestation de l’Amazonie.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
FNE, le combat des mégabassines
extraits : Suite à la dernière manifestation contre une méga-bassine à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres fin octobre 2022, l’Etat s’emploie à instrumentaliser les évènements pour faire taire tout débat de fond sur le stockage de l’eau. Après avoir retiré une subvention pour l’éducation à l’environnement à l’Association de Protection d’Information et d’Etudes de l’Eau et de son Environnement (APIEEE), celle-ci vient de recevoir la notification par la Préfète des Deux-Sèvres, de son exclusion de toutes les instances de concertation liées à l’eau du département dans lesquels elle siégeait !…
extraits : La manifestation contre la bassine de Sainte Soline, interdite par la préfecture, a rassemblé entre 6 000 personnes, selon les autorités, et 30 000 selon les organisateurs. Plus de 3 000 gendarmes et policiers ont été mobilisés pour défendre l’agro-industrie. Le choc a été violent. les forces de l’ordre ont tiré plus de 4 000 grenades et utilisé des LBD (lanceur de balle « de défense ». Deux cents manifestants ont été blessés, dont quarante grièvement…
– « Les anti-écolos se déchaînent, exemple : […] » (Biosphère)
Cet exemple mérite commentaire. En quoi le fait d’avoir les yeux en face de trous pose-t-il problème ? Qu’est-ce qui autorise Biosphère à qualifier d’anti-écolo celui qui fait ce constat de disproportion ? Et d’abord, déjà qu’écolo ça ne veut rien dire… c’est quoi un anti-écolo ?
Arrêtons déjà avec ces conneries. Et n’ayons pas peur de désigner les connards. Que nous éviterons de con fondre avec les ultra-cons. 🙂
Alors bien sûr, moi aussi je regrette qu’un meeting aérien, que le Tour de France, que les jeux du Cirque ait plus de succès que la lutte, ou le combat. Que ce soit pour défendre l’environnement, comme notre système social, nos libertés etc. Moi aussi je déplore que la connerie collective du peuple s’exhibe beaucoup plus que son intelligence. En attendant c’est comme ça.
– « « Nous sommes tous des écoterroristes ! » Un clin d’œil aux déclarations du ministre de l’intérieur, Gérald Dahmanin »
Si ce n’est un clin d’œil à cet autre slogan : « Nous sommes tous des salopes »
( liberation.fr/sexe/2012/03/13/nous-sommes-tous-des-salopes )
Qui a peut-être été inspiré par le fameux Manifeste des 343 «salopes».
Ou alors par le célèbre dicton « On est toujours le con de quelqu’un ».
Auquel Jean Dion a rajouté « et tant pis pour lui.»
En attendant, comme pour tout, il y a salopes ET salopes.