Le soutien à la natalité en France a d’abord résulté d’initiatives privées, telles que les « sursalaires » versés dans des entreprises de type paternaliste à la fin du XIXe siècle dans un contexte de concurrence démographique exacerbée entre les nations européennes : le nombre de soldats fait les force des armées ! L’effort de la Nation en faveur de la natalité a été formalisé en 1932 dans la loi « Landry » qui généralise le principe des sursalaires familiaux pour tous les salariés de l’industrie et du commerce ayant au moins deux enfants. Ce natalisme politique est complété par un décret-loi du 12 novembre 1938 créant des allocations familiales indépendantes des salaires ou des entreprises. Cette politique du nombre, intensifiée sous le gouvernement de Vichy, s’est traduite par l’intégration de la politique familiale au sein de la Sécurité sociale dans l’ordonnance du 4 octobre 1945. Il s’agit aujourd’hui d’une politique visant une redistribution horizontale des ménages sans enfants vers des familles avec enfants, même les familles aisée sont aidées ! Dans le débat public, gauche et droite confondus, nulle remise en cause de cette pratique expansionniste. On se contente de se demander s’il faut supprimer les allocations familiales pour les foyers les plus aisés et donner davantage aux familles modestes ! Mais quand on a un faible niveau de revenu, on n’a pas besoin de faire des enfants, prévision de leur avenir oblige. Ainsi parlerait un malthusien. Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, inverse les données : « Quand on a un niveau de revenu élevé, on n’a pas forcément besoin des allocations familiales ».
Le système pro-fécondité a été réformé sous le quinquennat de François Hollande ; il a mis un terme à l’universalité totale qui prévalait jusqu’alors en abaissant les allocations des plus aisés. Ainsi, depuis 2015, les allocations familiales, qui sont versées seulement à partir de la naissance du deuxième enfant, sont modulées en fonction des revenus du ménage.
Mais à l’heure de la surpopulation généralisée, peut-on accepter en France que les childless soutiennent les mères pondeuses ? Dans la récente proposition de loi de la députée Nathalie Elimas sur la réforme des Allocations familiales, il y a certes une allocation « pour le premier enfant », mais malheureusement un maintien du système progressif actuel (plus on a d’enfants, plus on gagne) avec la volonté affichée d’augmenter la natalité « pour absorber les coûts sociaux et de santé des plus âgés ». Comme si les jeunes et les chômeurs n’étaient pas eux aussi des personnes à charge. La France reste résolument nataliste dans ses politiques publiques… et notons que Madame Elimas est maintenant Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et des Sports, chargée de l’Éducation prioritaire. Comment penser malthusien ?
Le MEI (Mouvement des écologistes indépendants) s’est prononcé pour une réorientation des allocations familiales. Voici en résumé leurs positions : « La poursuite d’une politique volontariste en faveur de la natalité peut être mise en cause du triple point de vue écologique, moral et économique. Écologique d’abord, car la planète ne supporte plus nos effectifs… Problème moral ensuite, les allocations familiales sont d’abord des prélèvements qui touchent ceux qui, par leur relative retenue démographique se comportent de la façon la plus responsable et la plus écologique… Économique enfin, car quelle est la logique de ce soutien inconditionnel à la natalité ? On nous dit souvent qu’il faut préserver l’avenir. C’est une triste plaisanterie… Peut-on sérieusement compter sur une société qui, pour notamment financer les retraites, exigerait que chaque génération soit plus nombreuse que la précédente ? … On ne financera pas les retraites avec les chômeurs… » Le MEI propose une allocation de 100 euros dès le premier enfant (au lieu de 0 actuellement) et de garder le même montant quel que soit le nombre d’enfants. Nous pensons de notre côté que l’Etat n’a pas à intervenir financièrement dans le choix du nombre d’enfants par les familles : il ne donne rien. Par contre la formation des enfants (et des parents) doit porter aussi sur la capacité de charge de la planète : à chaque couple d’en tirer les conséquences et d’assumer ses propres choix.
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
16 juillet 2020, Abandon du natalisme et politique migratoire
21 mars 2018, Supprimer le quotient familial, une très bonne idée !
19 octobre 2017, Pour une politique familiale sans allocations natalistes
23 octobre 2014, La politique familiale entre natalisme et malthusianisme
13 mars 2013, une politique familiale sans allocations familiales ?
12 janvier 2012, à la place du quotient familial, un permis de procréer
19 avril 2008, rien aux familles, pas d’allocations familiales !
Recommandation plus modérée d’ un autre malthusien :
que l’ on soit riche ou pauvre , faire 2 enfants maximum !
– « Mais quand on a un faible niveau de revenu, on n’a pas besoin de faire des enfants, prévision de leur avenir oblige. Ainsi parlerait un malthusien. »
Autrement dit seuls les riches devraient avoir le droit d’avoir (de faire) des enfants. Ainsi les riches se reproduiraient entre eux, et au bout d’un certain temps la Terre ne serait plus peuplée que de riches, c’est logique. Ainsi pensait Malthus, ainsi pensent les malthusiens.
Exit donc le problème de la pauvreté. Par contre celui de la misère (misère misère) c’est autre chose. 😉
Les riches seraient-ils les plus à même de tirer notre espèce vers le haut ? Ne connaissons-nous pas des enfants de pauvres qui ont fait de grandes choses ? Hors-mis dans le genre François Pinault ou pipôles milliardaires. Et à l’inverse, ne connaissons-nous pas des gosses de riches particulièrement misérables ?
Toujours en train de pervertir ce qui est dit !
Il n’est pas dit que seuls les riches aient le droit de se reproduire et que les pauvres n’aient pas le droit de faire d’enfant.
Mais bon, que tu ais des problèmes de compréhension de texte, ça ne date pas d’aujourd’hui, en l’occurrence la lecture l’écriture les mots et leur compréhension ça n’a pas l’air d’être ton truc !
Mais pour te traduire le texte, ce qui est dit étant que les pauvres devraient faire MOINS d’enfants, c’est tout autre chose ! Il me paraît logique que lorsqu’on a du mal à se prendre à charge soi-même, étant de ne pas mettre au monde des êtres dont on ne saurait assurer la charge ! C’est trop facile de mettre ses progénitures à charge sur le dos des autres. Hormis que les autres en ont marre de se faire ponctionner leur salaire pour assurer la part d’effort de ceux qui ne veulent pas les consentir.
Du coup, les autres en se faisant indéfiniment ponctionner leurs revenus se retrouvent eux aussi dans la misère alors qu’ils travaillent.
Se servir dans le salaire des autres, ça s’appelle l’esclavagisme !
Ben voyons, mon pauvre misère misère.
Explique-moi en 3 mots comment je dois comprendre ça :
– «Un homme qui est né dans un monde déjà occupé, s’il ne peut obtenir de ses parents la subsistance, et si la société n’a pas besoin de son travail, n’a aucun droit de réclamer la plus petite portion de nourriture, et en fait il est de trop. Au grand banquet de la nature, il n’y a pas de couvert mis pour lui. [etc]»
Pour moi (en 3 mots), ça veut juste dire : salauds de pauvres !
Et ça pour moi c’est difficile à avaler. Toutefois je sais que par la suite (dans la seconde édition) Malthus a quelque peu nuancé son propos, il a notamment parlé de l’éducation. Et je préférais toujours les gens nuancés aux binaires et autres dogmatiques.
Écoute oui salauds de pauvre ! (mais il y a aussi salauds de riche)
Écoute, quand on s’aperçoit que des gens font des gosses pour obtenir des rentes allocations familiales, on s’interroge du bien-fondé de vouloir des enfants ! Car dans la plupart des cas, c’est à dire dans la plupart des familles, et ben l’argent perçu par les allocations ne sert pas à éduquer et instruire l’enfant ainsi que de lui offrir les biens essentiels nécessaires (et de qualité), mais les parents se servent de l’argent pour s’acheter des voitures des ordinateurs des tablettes… Autrement dit ce sont les enfants qui viennent à prendre à charge financièrement leurs parents d’une certaine manière, la rente à la ponte. Combien de familles s’achètent des voitures haut de gammes (bmw, mercedes, etc) grâce à l’argent de allocs ?
Et à côté de ça leurs gosses mangent des aliments de mauvaise qualité à bas coût. Donc oui, l’objectif de ce dont pourquoi l’argent des allocations est attribué (bien nourrir, bien instruire, bien éduqué les enfants) est détourné pour acheter des biens aux profits des parents.
Alors faire croire que la pauvreté est la vertu de la bonne conscience morale, mon œil ! Beaucoup de parents bénéficient en plus des allocations de logements sociaux. Bref, ces parents ne travaillent pas ou peu, bénéficient de logement presque gratuit, et s’achètent des voitures et des vacances grâce aux rentes à la ponte.
Et tout ça sur le dos des autres, alors halte au sketch !
Eh oui, combien je ne sais pas, faudrait demander ça à des sociologues, mais là encore tu risques de dire que leurs chiffres ne valent rien, et patati et patata. Et on pourrait aussi parler de toutes ces aides de l’Etat dont on voit bien la finalité si ce n’est les limites, primes à l’embauche, à l’emploi, pour acheter un vélo électrique etc. etc. Mais pour rester dans le cadre du sujet du jour, peut-être alors devrions-nous réfléchir à un permis de procréer, l’idée a déjà été avancée par le passé.
Seulement voilà, personne ne semble fichu de dire déjà qui va établir les règles de bonne conduite. Doit-on mettre le volant devant ou derrière, à droite ou alors à gauche, doit-on normaliser la position du missionnaire, etc. etc. ? Et qui va faire passer le permis ? Les malthusiens peut-être ? Et au nom de quoi ? etc. etc. En attendant, ne comptez pas sur moi pour répondre à ces questions à la con ! 🙂