Le planning familial dans le monde
Le 8 juillet 2017, à cette question d’un journaliste ivoirien : « Combien les pays du G20 sont prêts à mettre dans l’enveloppe pour sauver l’Afrique ? », le président français Emmanuel Macron a répondu : « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. »
Hasard du calendrier, le 11 juillet 2017 s’est tenue à Londres une conférence internationale sur le contrôle des naissances, Family Planning 2020 pour le contrôle des naissances, l’occasion de revenir sur les chiffres de la fécondité africaines. Les femmes africaines ont 4,7 enfants en moyenne, la moyenne mondiale est de 2,5. Le Niger détient le record avec un taux de fécondité de 7,6 enfants par femme, le Burkina Faso à 5,7 et l’Éthiopie à 4,2. Près de la moitié des 6 millions d’enfants dans le monde qui meurent avant l’âge de 5 ans sont africains. Dans les pays en développement, 43 % des grossesses ne sont pas désirées. Dans la plupart des cas, la grossesse est accompagnée d’un mariage précoce et provoque une déscolarisation de la jeune fille. Les femmes ont tendance à reproduire avec leurs filles les inégalités dont elles ont été victimes.
Les dépenses actuelles pour le planning familial dans les pays en voie de développement sont de 5,5 milliards de dollars pour la contraception, 8,3 milliards de dollars d’investissement pour les grossesses non prévues et 17,2 milliards de dollars pour les grossesses prévues. Au cours du sommet Family Planning, de nombreux gouvernements se sont engagés à contribuer à la cause . Une planification familiale performante serait moins coûteuse que l’adaptation aux grossesses non désirées. Offrir une protection aux 885 millions de femmes qui ne souhaitent pas tomber enceintes dans les pays en voie de développement coûterait 8,3 dollars par femme et par an.
Lire, pas de sécurité alimentaire sans planning familial
Le planning familial, angle mort de l’aide au développement de la France
Alors que l’ONU préconise depuis les années 1970 que les pays investissent 0,7 % de leur revenu national brut dans les aides publiques au développement, la France n’était qu’à 0,38 % en 2016. Bien loin du Danemark, du Luxembourg, de la Norvège et de la Suède, qui avaient atteint et dépassé cet objectif dès les années 2000, et ont amorcé une vraie politique d’aide au développement à destination des femmes.
La France est loin d’être à la pointe de l’aide au développement en faveur des politiques de planning familial. Paris n’a d’ailleurs envoyé aucun membre de son gouvernement au sommet Family Planning 2020. Deux fonctionnaires français étaient présents, mais ni déclaration officielle ni engagement financier n’étaient à l’ordre du jour.En 2015, la France a investi seulement 1,44 % de son aide au développement dévolue à l’Afrique dans les droits sexuels et reproductifs. Sur les vingt-cinq membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE qui ont financé des politiques de population en Afrique, la France arrive en 16e position. Grands premiers, les Etats-Unis dépensent 29 % de leur aide au développement à destination de l’Afrique pour les droits sexuels et reproductifs. Les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Suède et l’Irlande investissent autour de 5 %.
Neil Datta, secrétaire du Forum parlementaire européen sur la population et le développement, un réseau en faveur du droit des femmes, déplore : « La France s’est plusieurs fois déclarée championne des droits des femmes, mais quelle que soit la couleur politique du gouvernement, l’aide apportée aux pays en voie de développement est très modeste. Quand j’essaie d’aborder ces questions en France, on détourne toujours la conversation sur les succès du pays, comme la lutte contre le sida et le changement climatique. »
Lire, Tout savoir sur l’aide au développement
Lutter contre les causes structurelles de la faim par l’agriculture biologique est certes nécessaire. Mais il serait aussi urgent d’augmenter fortement la part de l’aide publique au développement à destination du planning familial. L’association Démographie Responsable demande que 25 % de l’APD y soit consacré.
Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable
« Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien. » »
Une phrase historique que je m’étonne de trouver dans la bouche de l’ ado macrondelle mais elle provient peut – être de la voix de son maître Attali , le hibou d’ impatience .
Cesser toute aide médicale , alimentaire serait la solution pour donner une terrible leçon aux pays lapinistes qui sont la plupart muzz (curieux isnt ‘ it?)😎😎 et qui ne veulent rien entreprendre contre ce fléau .
Puisqu’elle est enregistrée on ne peut pas nier qu’il l’ait dite, du coup cette phrase devient historique. Comme toutes les conneries que les uns et les autres débitent à longueur de journées. N’allons pas croire que cette phrase marque un tournant dans l’Histoire, du moins sur la question démographique. Pour ce qui est de l’aide au développement (“Tout savoir sur l’aide au développement“) comme de l’allure que prend notre «démocratie» ou notre «gouvernance», là bien sûr c’est autre chose. Quoi qu’il en soit venant de sa part cette phrase n’est pas sans sous-entendus, et bien sûr elle a été commentée. Il y a 2 jours j’ai cité cette tribune dans le Monde où Elsa Dorlin analysait la rhétorique «féministe» de Macron, ce qui a inspiré Biosphère, qui devrait relire cette tribune. Aujourd’hui j’ai dit deux mots sur cette fumeuse phrase en la comparant à une autre, tout aussi historique (11:53 sur “Macron pour ET contre le nucléaire”).
Macron n’en a rien à faire du planning familial en Afrique. Tout comme de l’Afrique, tout comme des 8 milliards, et du Climat, et des Français etc.
Macron préfère filer des milliards pour faire la «guerre» à un virus. Et en filer encore un bon paquet à EDF. La seule chose qui compte pour lui c’est le retour sur investissement.