Pour l’avion tous bords confondus

Pour confirmer les analyses de ce blog biosphere sur la distinction entre écologie superficielle et écologie d’approfondissement, cette tribune* signée par plusieurs sénateurs et députés de gauche, du Centre, de droite et macronistes, « Arrêtez de taper sur l’avion » . L’alliance de l’ancien monde économico-politique contre l’urgence écologique !

« Honte de prendre l’avion (‘flygskam’), amendement à la loi d’orientation des mobilités prévoyant d’augmenter la taxe sur le kérosène et le taux de TVA sur les billets d’avion, proposition de loi visant à interdire les vols ­domestiques lorsqu’il est possible de prendre le train avec un temps supplémentaire de deux heures et demie ou moins… Ces dernières semaines, nous assistons, interloqués, à une multiplication des attaques contre l’avion. Sans remettre en cause l’urgence écologique et la nécessité de ­réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, nous souhaitons mettre en garde contre des solutions démagogiques qui sacrifieraient les territoires les plus éloignés des métropoles. Les lignes aériennes interrégionales sont souvent le seul moyen de leur éviter un isolement mortifère. L’avion est indispensable pour permettre aux dirigeants et salariés de rencontrer rapidement leurs clients à Paris et à l’étranger. Nous avons conscience de l’importance de changer nos modes de transport et de consommation pour lutter contre le réchauffement climatique… mais privilégions l’écologie incitative plutôt que punitive. Aidons le secteur aérien à adopter une stratégie bas carbone en développant la recherche sur l’hydrogène et le biokérosène. L’avion nuit au climat, certes ; mais si on le compare à l’automobile, il consomme deux fois moins par passager. S’y attaquer sans ­discernement aggraverait considérablement la fracture territoriale et sociale de notre pays. »

Même s’il y a une « oscillation perpétuelle » des résultats électoraux de l’écologie politique, on sait de source sûre que la psychologie de l’électeur moyen s’est mis au vert et qu’une angoisse de l’avenir se fait ressentir de plus en plus ouvertement. Cette tribune de parlementaires tous bords confondus le confirme, la situation écologique est bien présente dans leurs propos. Se pose alors le type de stratégie électorale à mener pour les écologistes, ce que tranche actuellement les dirigeants d’EELV : «  Ce que nous ne voulons plus c’est utiliser des mots vides de sens pour masquer la réalité de la crise que nous vivons. Trop facile de se dire de gauche ou de droite et de ne pas agir pour l’intérêt général. » En d’autres termes les mots droite ou gauche, à plus forte raison « centre », sont des mots valises auxquels on peut donner le sens que l’on veut ; c’est la même chose que le mensonge statistique déjà abordé. La venue surprise de Macron au pouvoir c’est d’ailleurs joué sur une stratégie droite ET gauche ET centre, ce qui a contribué en à en finir électoralement avec cette vieille distinction qui date du siècle précédent. Aller chercher des voix nouvelles se résume dorénavant à tenir un discours simpliste comme l’extrême-droite OU BIEN montrer les interdépendances du vivant et les limites de la planète ; ce discours n’est ni de droite ni de gauche, c’est l’approche complexe de l’écologie politique. Bien entendu la majorité des urnes restera un moment encore à ceux qui soutiennent comme Macron le business as usual tout en faisant croire au peuple que c’est pour leur bien . Les tenants de l’alliance à gauche se gardent bien de définir la « gauche » dont il veulent l’appui. Nous rappelons que la gauche à une audience électorale proche de 6 % pour chacune de ses composantes, pas de quoi en faire une base électorale élargie. Rappelons aussi la difficulté d’une alliance entre ces différentes composantes malgré les tentatives de la présidentielle (triumvirat Hamon/Jadot/Mélenchon) et bien d’autres initiatives d’unification. Chaque gauche veut conserver son pré-carré et/ou son leader, le mot « gauche » ne veut plus rien dire. Mieux vaut utiliser directement le mot social qui est au-delà des étiquettes : tous les individus sans exception, même s’ils se croient d’extrême droite, ont intérêt à ce que nous mettions politiquement en place une stabilisation durable de cet environnement qui nous fait vivre. Seul le mot « écologie » peut politiquement rassembler.

Il faut s’appuyer sur une base sociale élargie, celle qui a compris que la somme des urgences impose une nouvelle radicalité. Une radicalité écologique donc, pas une resucée deS gaucheS historiques. C’est là où la stratégie électorale de l’écologie politique devient délicate. En effet l’urgence sociale-écologique impose de tenir un discours qui s’apparente à une écologie « punitive », il suffit de penser aux mésaventures de la taxe carbone avec les Gilets jaunes ou à cette tribune pro-avions de parlementaires. Il n’y aura plus distinction entre une écologie de gauche et une écologie du centre, il y aura opposition entre une écologie superficielle (croissance verte, nucléaire sans CO2, charbon propre, biokérosène, etc.) et une écologie approfondie, celle qui montre aux électeurs la vérité des réalités biophysiques : il faudra donc faire beaucoup d’efforts pour sortir de l’impasse dans laquelle nous a mené le business as usual… Les électeurs ont besoin de politiques qui montrent leur détermination dans une situation globale où on a oublié le sens des limites. Il ne va pas être facile d’inverser un électorat moyen bercé par la profusion de marchandises issus des Trente Glorieuses et des énergies fossile gracieusement données par la planète… à titre temporaire ! Il ne va pas être facile de montrer à des parlementaires que les vieux concepts comme « attractivité d’un territoire », « progrès technologique » ou « écologie punitive » perdent toutes leurs pertinences. Ce n’est pas facile, mais si on n’essaye pas, on ne changera rien au désastre en cours.

* https://www.lejdd.fr/Politique/arretez-de-taper-sur-lavion-la-tribune-de-93-elus-de-tous-bords-3906012

10 réflexions sur “Pour l’avion tous bords confondus”

  1. «  »Plusieurs sondages indiquent que s’ils devaient voter les abstentionnistes voteraient exactement comme ceux qui votent, ce qui ne changerait donc rien aux résultats si ce n’est au taux de participation. «  »

    –> MDR ! Tu crois à cette propagande ? Un sondage d’échantillon de 1000 personnes c’est ça ? Puis les 50 % d’abstentionnistes t’ont communiqué leur potentiel vote ?

  2. @Bga80 :

    « en plusieurs partis soit-disant antagoniste mais ce n’est qu’une farce) et supplétifs pour ratisser large en nombre d’électeurs, il n’y a qu’une chose à faire, un bon coup de Marine Le Pen ! »

    MLP est une gauchiste (ou libertarienne : pouah !) et elle participe à la farce démocratique comme l’ a fait d’ ailleurs son père : elle parle de ses frères de coeur « français muzz » et de plus , je doute fort de ses convictions ou de ses connaissances en matières écologiques
    On doit la remplacer par un chef bien plus dur et identitaire .

    Ce que dit Michel C sur la fausseté des politichiens me semble tout à fait vrai : ce pays compte une énorme quantité de faux derches et de traîtres à leur pays camouflés sous des étiquettes politiques !

    1. C’est marrant ça, voilà que nos amis MARCEL et BGA vont finir par se fâcher à cause d’un mot, « gôôôchiste » ( synonyme comme on sait de … « libertarien(ne) » ).
      Et qu’en même temps, MARCEL et moi allons finir par nous entendre… du moins pour admettre que Marine est une femme.

      Une femme, comme Louise Michel … ou encore comme Alice Parizeau qui a dit «il y a des sentiments qu’on ne peut exprimer avec des mots.»
      Ou encore une femme comme … Madame Thatcher 🙂

      1. Oh non pas du tout ! Il n’a pas entièrement tort, mais pas entièrement raison non plus. Mais oui tous les partis sont de gauche, hormis qu’il faut voter pour le moins à gauche possible, hélas on fait avec ce que l’on a … Mais quand on sait qu’au LR se nichent des communistes comme Pécresse, ça laisse présager de ce qu’il peut y avoir dans les partis plus à gauche que l’UmP/LR…..

        Ceci étant dit, le Fn/Rn a le mérite tout de même de vouloir régler le problème de l’immigration ou plus exactement de l’invasion, car ça fait bien longtemps que le stade 1 de l’immigration a été dépassé…

        1. – « Mais oui tous les partis sont de gauche » : Celle là faut l’encadrer !
          – « Il n’a pas entièrement tort, mais pas entièrement raison » : Tiens, on serait pas en train de sombrer dans le RELATIVISME ?
          Blagues à part, je vois encore une fois que tous les sujets sont bons pour nous ressasser la sempiternelle rengaine. Maintenant je reconnais que INVASION, IMMIGRATION ça rime avec AVION.
          Bref, c’est vrai que ça ne vole pas très haut du côté de nos élus, mais ici non plus.

  3. C’est quand même triste de ne pas avoir encore compris que ce n’est pas l’étiquette qui fait le produit, et que l’habit ne fait pas le moine. On en a pourtant connu des types, et même de sacrés tristes sires, qui se cachaient derrière l’étiquette SOCIALISTE. Et ce sera pareil avec l’étiquette ECOLOGISTE, d’ailleurs c’est bien parti.
    Si aujourd’hui, à cause de je ne sais exactement quel brouillage des radars, des mots comme GAUCHE et DROITE ne veulent plus rien dire, du moins à beaucoup, alors allons-y, supprimons-les de notre langage. Mais attention, à procéder ainsi on finira comme les Shadoks, avec 4 mots au vocabulaire : GA – BU – ZO – MEU

    Plus sérieusement, les mots sont une chose, ils sont importants bien sûr. Si nous ne nous comprenons plus, si nous ne pouvons plus communiquer, sans langage commun, tout s’effondre (comme la Tour de Babel). Mais n’oublions pas que les mots servent seulement à traduire des idées. L’idée d’une pipe, ou d’une brique, ou d’un avion sont des idées relativement simples, même si dans la tête de l’un ou l’autre ces idées diffèrent quelque peu, elles feront facilement con-sensus. Par contre, ce ne sera jamais le cas des idées complexes et des systèmes d’idées (idéologies). Sauf… en mettant le paquet sur l’endoctrinement, le conditionnement, la (re)programmation ou le recâblage… Eh oui !
    Alors faudrait quand même voir ce qu’on veut … le beurre et en même temps l’argent du beure, c’est pas possible.

    1. Entre Roselyne Bachelot (LR), Corinne Lepage (au centre) et Cohn Bendit (europe écologie) Ségolène Royal (Ps) pour n’en citer que 4 mais il y en a bien d’autres…. Ça fait longtemps que ces UmPs et supplétifs ont mis un faux-nez écologie…. Face aux élections truquées par le parti unique UmPs qui fait croire en l’existence d’une démocratie en ayant plusieurs succursales(maquillés en plusieurs partis soit-disant antagoniste mais ce n’est qu’une farce) et supplétifs pour ratisser large en nombre d’électeurs, il n’y a qu’une chose à faire, un bon coup de Marine Le Pen !

      1. C’est sûr … d’autant plus que Marine se préoccupe également d’écologie. (du moins c’est ce qu’elle raconte). Et à n’en pas douter, de VRAIE écologie !
        C’est bien ce que je dis : RN et MLP = YABON ! Par contre UMPS = INBON !
        (INBON = pas bon en vieux français, lire ou relire 1984). Misère misère !

  4. «  »Nous rappelons que la gauche à une audience électorale proche de 6 % pour chacune de ses composantes, pas de quoi en faire une base électorale élargie. » »

    –> Plus exactement 6% x 50 % d’abstentionnistes = 3% pour ces partis de gauche en voie d’extinction, et c’est tant mieux !

    «  »Chaque gauche veut conserver son pré-carré et/ou son leader, le mot « gauche » ne veut plus rien dire. Mieux vaut utiliser directement le mot social qui est au-delà des étiquettes : tous les individus sans exception, même s’ils se croient d’extrême droite, ont intérêt à ce que nous mettions politiquement en place une stabilisation durable de cet environnement qui nous fait vivre. Seul le mot « écologie » peut politiquement rassembler. » »

    –> Social ? Ouh là ! Ça veut avancer masquer à ce que je vois ! Du socialisme comme réponse à l’écologie ? Oh que non ! Pas de socialie ! Les socialos nous mettent que des maffioseux au pouvoir qui importent des migrants pour assurer leur réélection, parce qu’ils ont bien compris que la population autochtone tôt ou tard découvre le poteau rose et ne veut plus voter en leur faveur, alors ils importent du migrant avec distribution de papier pour se faire réélire et se maintenir au pouvoir afin de continuer de vivre comme des parasitocrates sur le dos de la population !

    1. –  » Plus exactement 6% x 50 % d’abstentionnistes = 3% pour ces partis de gauche en voie d’extinction, et c’est tant mieux ! »

      Tant mieux … ou alors tant pis. Si c’est là une simple affaire de goût, alors on ne discute pas. Maintenant essayons de voir ce que veulent dire les mots MIEUX et PIRE. Dis Papa, c’est quand qu’on va où ? Et d’abord, c’est par où le HAUT ?
      3% = mauvais calcul ! Plusieurs sondages indiquent que s’ils devaient voter les abstentionnistes voteraient exactement comme ceux qui votent, ce qui ne changerait donc rien aux résultats si ce n’est au taux de participation. Donc ça nous fait bien « 6 % pour chacune de ses composantes », disons plutôt 6% pour les deux plus grosses composantes. Les dernières mesures (élections) nous indiquent : La France Insoumise = 6,3 % – Parti Socialiste + PRG etc. = 6,2 % – Benoit Hamon + ? = 3,3 % – PCF + ? = 2,5% – LO = 0,8 % etc. Ce qui donne une audience d’environ 19 % pour ces partis historiquement à GAUCHE , et ceci malgré le fait que les mots GAUCHE et DROITE ne veulent plus rien dire pour beaucoup de monde.
      Maintenant, jusqu’où pouvons-nous pouvons faire confiance à ces mesures ? Nous savons comment les sondages peuvent être orientés, et comment les « citoyens » sont manipulés, notamment en périodes électorales. Imaginons un second tour d’une présidentielle, en France, avec un « choix » entre la peste et le choléra. En fonction du résultat, pourrions-nous sérieusement en déduire que 6 (ou 20 ou 50 ou 80…) % des Français sont PESTICISTES ? Si ce n’est CHOLÉRISTES …

      –  » Les socialos nous mettent que des maffioseux au pouvoir qui importent des migrants pour [et patati et patata] pour se faire réélire et se maintenir au pouvoir afin de continuer de vivre comme des parasitocrates sur le dos de la population ! »

      Mouai … c’est une définition comme une autre des mots SOCIALIE et SOCIALO. Misère misère !

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