Les dégâts sanitaires attribués aux substances de synthèse dangereuses, évalués à plus de 30 milliards d’euros par an en Europe par la Commission européenne elle-même, n’y ont rien fait. Bruxelles a annoncé l’abandon de la révision du règlement Reach sur les produits chimiques. Le règlement « Registration, Evaluation, Authorisation and Restriction of Chemicals » était déjà d’une complexité insondable, nul n’en connaît tous les recoins. Même inscrit sur la listes des molécules interdites, une substance peut être encore maintenue plusieurs années sur le marché dans certains de ses usages « si l’impact économique est supérieur aux risques et qu’il n’existe pas de substitut ».
L’espérance de vie en bonne santé va donc sans aucun doute s’effondrer. Et par la même occasion notre civilisation thermo-industrielle, imbibée de produits toxiques et émettrice de gaz à effet de serre, va disparaître sous le poids d’une complexité ingérable.
Stéphane Foucart : La réforme du règlement Reach (Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) devait notamment permettre d’exclure les familles chimiques les plus dangereuses, qu’il s’agisse de plastifiants, de solvants, d’ignifuges, d’imperméabilisants, de cosmétiques, de nanomatériaux, etc. Le pacte n’a cessé de s’étioler au fil des mois, détricoté par une majorité d’Etats membres et par l’aile droite du Parlement européen. Difficile de donner à voir toute l’étendue et toute la profondeur de la faillite politique que constitue l’abandon de cette révision. La catastrophe est officiellement là. La contamination généralisée des eaux de surface et souterraines ne concerne pas seulement l’Occitanie mais l’ensemble du territoire national. Frappés d’une dangereuse cécité, la plus grande part de nos responsables politiques bredouillent inlassablement les mêmes mots-clés dont plus personne ne sait trop ce qu’ils veulent dire : innovation, technologies vertes, compétitivité, etc.
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Chimiquement contaminé… et il n’y a pas de solution (2018)
extraits : Notre protection contre l’industrie chimique repose sur des procédures et des substances inaccessibles au commun des mortels : REACH, BfR, BEE, ECHA, DEHP, phtalate, bisphénol A, Chrome VI, HAP (hydrocarbure aromatique polycyclique), cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens, etc. Même les institutions censées prendre en charge notre protection se révèlent impuissantes. Entré en vigueur le 1er juin 2007, le règlement européen Reach est inopérant. Pour l’Institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR), les données fournies par les entreprises sont insuffisantes et un tiers des substances chimiques le plus utilisées en Europe ne respectent pas la réglementation censée protéger la santé et l’environnement…
Des perturbateurs endocriniens dans tous nos cheveux
extraits : Février 2017, Yann Arthus-Bertrand, Isabelle Autissier, Delphine Batho, José Bové, Nicolas Hulot, Yannick Jadot, Marie-Monique Robin, les mèches de cheveux de toutes ces personnalités sont polluées par des substances chimiques susceptibles de perturber le système hormonal. La coiffure de chacun des cobayes volontaires en recelait une palette de 36 à 68 substances différentes. Le communiqué de presse de générations futures indique la solution : « Seule une définition réellement protectrice des perturbateurs endocriniens devant être exclus du marché dans le cadre européen sera à même d’assurer la protection des populations des PE dangereux…
Victoire de la chimie contre l’écologie
extraits : Il y a soixante dix ans, le 27 septembre 1962, l’éditeur américain Houghton Mifflin publiait Printemps silencieux de Rachel Carson. Un Printemps sans oiseaux dénonçait les ravages environnementaux et les risques sanitaires que faisaient peser l’utilisation massive, indiscriminée et systématique des pesticides de synthèse dans l’agriculture, et bien d’autres activités.Vendu à un demi-million d’exemplaires la première année, le livre a lancé le mouvement environnementaliste moderne. Al Gore préfaçait ainsi l’édition de 2009 : « Depuis la publication de Printemps silencieux, l’usage des pesticides dans l’agriculture a doublé, pour atteindre 1,1 milliard de tonnes par an. »…
La pollution chimique imprègne nos corps et nos esprits
extraits : L’interdiction de tout essai nucléaire dans l’atmosphère date de 1963, il fallait limiter la contamination de l’ensemble du globe par des matières irradiées. Aujourd’hui la pollution chimique touche l’ensemble de notre planète et personne ne semble vouloir réagir. On savait déjà que les mammifères de l’Arctique et certains poissons de mers lointaines sont imprégnés par de nombreux polluants organiques (phtalates, PCB, pesticides organochlorés, etc.) car ces polluants s’accumulent le long de la chaîne alimentaire. Stéphane Foucart (LE MONDE du 13 décembre 2016) montre que même au cœur d’une réserve naturelle, dans la forêt guyanaise, des fourmis présentaient presque tous des niveaux mesurables de phtalate, ce plastifiant utilisé dans une grande variété de produits d’usage courant (cosmétiques, colles, meubles, plastiques souples, etc.)…
Stéphane Foucart voit l’abandon de cette révision comme une faillite politique.
Oui et alors ? Combien de choses incarnent cette faillite ? Quand l’autre disait « L’écologie ça commence à bien faire »… et l’abstentionnisme, et le je-m’en-foutisme… par exemples. Ou encore l’usage de la violence, pour faire taire les opposants, comme pour se faire entendre, ça aussi c’est une faillite (un échec) politique. Est-ce pour autant une catastrophe ?
Ce qui est sûr c’est que la Catastrophe c’est ici cette pollution, cette chimie partout. Et c’est bien sûr là encore cette incapacité d’y remédier.
Mais ici, puisque de toute façon ce Reach était déjà d’une complexité insondable… que nul n’en connaît tous les recoins… et ceci pour dire qu’il ne sert finalement à rien, que ce n’est là encore qu’un de ces trucs à la con qui ne servent qu’à occuper des technocrates et amuser (abuser) la Galerie… ( à suivre )
Ben oui, puisque ce Reach ne sert à rien… je ne vois pas ce que ça va changer qu’ON arrête ou pas de le tricoter, détricoter et retricoter, bref de l’arranger et le peaufiner… pour rien.
À quoi ça sert de persévérer, de pomper, quand il ne se passe rien ? D’un côté ça sert à occuper ceux qui pompent (et pendant qu’ils pompent ils ne pensent pas à autre chose), de l’autre à énerver ceux qui en ont marre de pomper.
Bref, je préfère donc voir cet abandon comme une bonne nouvelle.
Maintenant, si cet abandon pouvait permettre d’économiser un peu de papier, d’énergie… si ça pouvait permettre à tous ces Shadocks de se con sacrer à des choses plus utiles, plus urgentes… alors ça serait une excellente nouvelle. Peut-être même une avancée, politique. 🙂
Pour moi c’est pareil avec les COP, et tous ces machins qui ne mènent à rien.