Le revenu universel d’activité, promesse faite par Emmanuel Macron lors du lancement du plan pauvreté, regrouperait en une prestation unique l’ensemble des minima sociaux, revenu de solidarité active (RSA), allocation de solidarité spécifique (ASS, perçue en fin de période d’indemnisation du chômage), allocation aux adultes handicapés (AAH), allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA, l’ancien minimum vieillesse) ainsi que la prime d’activité et les différentes aides au logement. Ce big bang des aides sociales met en jeu des sommes énormes : 48 milliards d’euros, dont 18 milliards pour les seules aides au logement. Un objectif de cette réforme est de conditionner les aides sociales aux efforts d’insertion sur le marché de l’emploi. Pour Marianne Louis, déléguée générale de l’Union sociale pour l’habitat, « Se loger, c’est un droit fondamental,. Et il me semble curieux que l’on conditionne ce droit à une recherche d’emploi. »*
Ce « revenu universel » (ou synthèse de l’existant) ne doit pas être confondu avec le revenu de base ou d’existence, « universel et inconditionnel », soutenu par la droite libérale et paradoxalement par la gauche et le mouvement des Verts. Sur cet aspect lire nos articles antérieurs :
14 janvier 2017, B.Hamon et Y.Jadot, pour quel revenu d’existence ?
21 octobre 2016, Revenu de base, une considération non écologique
8 janvier 2016, Revenu de base inconditionnel et société marchande
11 mai 2014, Vincent Cheynet écrit contre le revenu inconditionnel
28 décembre 2013, le Revenu d’existence, universel et inconditionnel ?
* LE MONDE du 24 juillet 2019, Les acteurs du logement inquiets du futur revenu universel d’activité
Là encore, une grande « concertation » est lancée. Tous les « partenaires » sont conviés à mettre au point ce futur « revenu universel d’activité », le RUA.
Ce RUA qu’il ne faut pas confondre avec le «revenu universel», si ce n’est ce «revenu inconditionnel», ou ce «revenu d’existence», «revenu minimum d’existence», «revenu social», «allocation universelle», «revenu de vie», «revenu de citoyenneté» et j’en passe. Bref, rien à voir avec cette idée qui fait débat depuis un moment, idée peut-être pas aussi géniale et généreuse qu’il n’y parait a priori… mais bon.
Sur ce coup… sous prétexte de simplification, donc d’économies… tout simplement… Macron entend donc fusionner diverses prestations sociales en une seule. Sur ce coup, il a raison, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Donc, adieu les RSA, ASS, AAH, ASPA, aides au logement et que sais je d’autre, et bonjour le RUA.
Du coup… les acteurs du logement sont inquiets. Normal. Mais pas qu’eux. Sont également inquiets d’autres acteurs, dont les associations comme APF France handicap. Normal, chacun défend sa chapelle, prêche pour sa paroisse. Bref, tous appellent donc à la vigilance. Soyons donc vigilants ! La bonne blague.
Mercedes aussi est inquiet. Mais pas que lui. Certainement pas au sujet du RUA, oh ça non, si vous saviez comme ils s’en foot de ça ! Saviez-vous que les bagnoles tournent moins bien quand ça chauffe ? « Mercedes espère la fin de la canicule, son ennemi juré. » Aujourd’hui cette canicule semblant être finie, en attendant la suivante les F1 vont pouvoir battre de nouveaux records de vitesse. N’importe quoi !
Quant à notre (leur) « concertation » (à la con), elle devrait durer jusqu’à la fin de l’année. Ensuite un rapport devrait être présenté au Premier ministre, normal, faut bien qu’il s’occupe, un projet de loi est prévu en 2020, ah les projets ! Bref, on nous dit que le RUA pourrait voir le jour en 2023. Autant dire qu’il va passer beaucoup d’eau sous les ponts d’ici là. Quoi que, beaucoup d’eau… pas si sûr que ça.