Salauds de climatosceptiques, connards de politicards

Je vous prie de m’excuser de la virulence de mon titre, mais il faut savoir condamner les nuisibles et les malfaisants. L’échec de Doha constitue la preuve de la méchanceté de ceux qui veulent gouverner nos pensées et nos modes de vie sans souci du lendemain*. Depuis plus de vingt ans (création du GIEC – 1988), nous savons que le climat va chauffer. Mais les climatosceptiques, aussi appelés négationnistes du climat, s’acharnent à critiquer le consensus scientifique, à jeter le doute, et à faire en sorte de ralentir l’action (c’est-à-dire principalement économiser l’énergie fossile). Depuis vingt ans (Rio – 1992), nous faisons des conférences internationales qui ne servent à rien. Il n’y a dans les textes que des promesses, toujours des promesses, du vent. On va de compromis en compromissions. Le principal résultat des négociations, c’est de fixer à chaque fois la date d’une nouvelle rencontre**. Les pays qui se sentent encore concernés ne représentent plus que 15 % seulement des émissions mondiales de CO2. Mais le plus criminel contre l’environnement, c’est bien sûr les Etats-Unis qui continuent de vouloir « protéger leur niveau de vie », une consommation destructrice qui, si elle était généralisée, dépasserait de plusieurs fois les capacités de la biosphère. Les négationnistes et les politiques agissent comme s’il ne s’agissait pas de discuter entre gens responsables de l’avenir de nos enfants !

Plusieurs travaux récents montrent la sous-estimation de l’évolution du climat. On doit donc s’attendre au pire. La température terrestre a augmenté d’environ 0,8°C depuis la fin du XIXe siècle. Ce réchauffement moyen engendre la multiplication de vagues de chaleurs extrêmes. L’intensification des précipitations et des inondations ne peut être expliquée par la seule variabilité naturelle du système climatique. Au cours du XXe siècle, l’élévation du niveau marin a été de 17 cm et la tendance est à l’accélération. Contrairement à ce qu’attendaient les glaciologues, les deux grandes calottes de glace au Groenland et en Antarctique perdent de leur masse en grande quantité. Quant à la banquise arctique, elle a atteint en septembre un minimum record, une superficie près de deux fois inférieure à la moyenne 1980-2000. Etc.

La génération future pensera de nous ce que nous pensons des acteurs des deux guerres mondiales du XXe siècle : des salauds et des cons.

* LE MONDE du 9-10 décembre 2012, Doha : nouveau fiasco pour le climat après une folle nuit de négociations ; l’absence d’engagement concrets pénalisera surtout les pays en développement

** LE MONDE du 11 décembre 2012, Absence d’engagements à Doha, dérive sur la forme : le processus devra être renforcé pour arriver à un accord en 2015