La ministre de l’écologie dont personne n’a voulu aux affaires étrangères reste donc à son poste. Ségolène Royal va pouvoir continuer à sévir. A sa première intronisation, elle n’avait qu’une seule expression à la bouche, « l’écologie punitive » dont il fallait se défaire : pas de taxe sur les poids lourds, pas de taxes du tout. Et maintenant elle reprend la totalité du dossier climatique. La température en tremble déjà, et les poids lourds de circuler de plus belle.
Le nouvel intitulé de son ministère exprime d’ailleurs une régression : « ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer et des relations internationales sur le climat. » Le remplacement du mot « écologie » par celui d’« environnement » est une bonne chose selon Mme Royal. « L’environnement, c’est beaucoup plus large que l’écologie, cela englobe toutes les relations entre l’humain et son espace. »*
Son ignorance paraît abyssale, elle commet un contre-sens terrifiant. En effet « l’environnement » est un point de vue restrictif, il s’agit de tout ce qui entoure l’être humain, l’humain reste au centre de la problématique, la nature (tout ce qui existe, que l’espèce humaine soit là ou non) est ignorée. Il est significatif que l’association FNE se veuille à la fois France, Nature et Environnement. L’expression « l’écologie » est à la fois une conception large et politique, bien meilleure que celle d’environnement. Il s’agit de construire un discours cohérent (logos) sur la gestion de notre maison commune (oikos), la Terre. Cela implique de lier écologie scientifique (discours des écologues) et l’écologie politique (prise de décision par des écologistes).
Depuis la création le 7 janvier 1971 du poste de « délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Protection de la nature et de l’Environnement (Robert Poujade 1971-1974) » et cela jusqu’en 2002, les ministres ont toujours été dédiés à l’environnement. Le dernier, Yves Cochet, était « Ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement » entre 2001 et 2002. Le basculement de « l’environnement » à « l’écologie » débute avec son successeur Roselyne Bachelot ( 2002-2004) qui a été « Ministre de l’Écologie et du Développement durable (MEDD) ». Depuis les ministres seront tous voués à l’écologie, que ce soit avec un gouvernement de droite ou de gauche, jusqu’à ce funeste changement de dénomination au 11 février 2016 où l’expression « ministre de l’environnement » remplace « ministre de l’écologie ». Retour aux origines et aux balbutiements de l’écologie, régression de la pensée politique, vivement qu’on soit débarrassé de ce gouvernement « socialiste » anti-écolo.
* Le Monde.fr | 11.02.2016, Ségolène Royal reprend « la totalité du dossier climatique »