Le premier ministre français a annoncé, le 16 septembre 2021 un coup de pouce de 100 euros pour 5,8 millions de ménages déjà bénéficiaires du chèque-énergie (150 euros en moyenne). Le chèque-énergie permettait aux personnes modestes de bénéficier d’une aide automatique au chauffage ; ce dispositif a été élargi au moment de la crise des « gilets jaunes ». Aujourd’hui encore, l’exécutif ne veut prendre aucun risque à quelques mois de la campagne présidentielle. Or les tensions sur les marchés mondiaux font augmenter le prix de l’énergie et Bruxelles mène une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre. D’où un grand écart entre ce que le gouvernement Macron décide et ce qu’il faudrait faire. Certes l’austérité n’est pas un programme électoral facile, mais à flatter les électeurs et à cultiver la facilité des promesses, on cristallise les tensions et on fait le jeu des populismes de droite comme de gauche. Les pays qui résisteront aux chocs climatiques et à la déplétion des ressources fossiles seront ceux qui appliqueront le plus tôt possible des politiques drastiques de sobriété énergétique. Maintenir le pouvoir d’achat ne peut plus être une priorité.
L’envolée des prix des matières premières touche non seulement le secteur des carburants, mais aussi les denrées agricoles. L’inflation ne fait que commencer, elle sera durable et continue car l’humanité est trop nombreuse et trop vorace par rapport aux ressources de la planète en voie d’épuisement, cf par exemple notre empreinte écologique et le jour du dépassement. Pour maintenir une certaine égalité des conditions face à la pénurie, il serait nécessaire d’instaurer politiquement un rationnement, par exemple par l’intermédiaire d’une carte carbone.
Les contributions sur lemonde.fr ne sont pas tendre envers la générosité illusoire du candidat Macron 2022 :
Pessicart : Subventionner la consommation quand les prix montent, ça c’est une sacrée idée !
herve L : Les multinationales encaissent les hausses du coût de l’énergie, avec une production et un prix consciencieusement régulé au plus haut ( on en rêve nous agriculteurs), et le gentil contribuable compense pour éviter les manifestations . C’est ça le libéralisme version Macron.
Juhles : Le quoi qu’il en coûte continue. Enfin, on aurait Hidalgo au pouvoir, ce serait un chèque de 1.000 euros. Ça va devenir vraiment commode de travailler au black tout en touchant les aides. C’est d’ailleurs ce que l’on voit de + en +….
Lorange : Plutôt que forcer les multinationales à calmer le jeu et/ou redistribuer la manne qu’elle encaissent, on offre aux pauvres de l’argent public qu’ils pourront reverser à ces entreprises gloutonnes.
Val : La démagogie des politiques est sans limite. A l’heure où nous devons apprendre à être un peu plus sobre, le gouvernement subventionne la dépense énergétique. A quand une vraie politique de transition : aidez nous à consommer moins d’énergie, pas à conserver nos mauvaises habitudes.
le sceptique : On peut douter maintenant qu’on fera la transition écologique. Le gouvernement devrait expliquer qu’il faut assumer le prix plus élevé de l’énergie, en prendre conscience et se diriger vers des choix de vie moins énergivores, baisser éventuellement des taxes non progressives type CSG ou des charges sur le travail. Mais le système français est englué dans l’achat permanent de clientèles sur argent public et la pose de rustines sur la jambe de bois.
Michel SOURROUILLE : Le soutien des politiques à la civilisation fossile est significative d’un état d’esprit constant et généralisé. Depuis les années 1990, les organisations islamistes faisaient distribuer gratuitement du charbon aux familles modestes turques, pratique concrétisée officiellement par l’AKP au pouvoir depuis 2003 ; le taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère s’envole. A peine arrivé au pouvoir en 2012, le blocage des prix de l’essence avait été envisagé par François Hollande. En avril 2016, Hollande annonce l’instauration unilatérale par la France d’un prix plancher pour la tonne de carbone, mais la mesure n’entrera jamais en vigueur. Il n’y a qu’une manière d’analyser les énergies fossiles, elles doivent rester sous terre rester sous terre, réchauffement climatique oblige. La voiture individuelle devrait subir le sort des dinosaures… et le meilleur chauffage, on le trouve sous la couette en bonne compagnie.
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere.
29 août 2012, Prix de l’essence, des socialistes sans boussole
Comme son nom l’indique la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (dite «prime Macron») vise à booster le Pouvoir d’Achat. Donc la Consommation, donc la Croissance etc. Plafonnée à 1000 € (voire à 2000) elle est exonérée d’impôts et de prélèvements sociaux, et s’adresse principalement aux personnes dites «modestes». Plus exactement aux salariés dont la rémunération est inférieure à 3 Smic.
Certes 3 Smic ce n’est pas la misère (net mensuel 1231 €), tout dépend cependant de là où on vit, du nombre d’enfants, du salaire du conjoint etc. Comme tant d’autres, cette prime est une aide. Les aides ce n’est pas ce qui manque non plus. Aides aux entreprises, là encore exonérations… primes pour acheter une bagnole ou un vélo électrique, des panneaux solaires etc. etc.
Toutes ces primes et ces aides restent du rafistolage. Et c’est comme ça que ce système fonctionne, plus exactement perdure, en attendant.
Pour commencer, mieux que des primes l’idéal serait que les travailleurs (salariés, agriculteurs, artisans etc.) soient correctement rémunérés. C’est d’ailleurs ce qu’ils demandent.
La question est alors de définir ce que veut dire une «rémunération correcte».
Si on y arrivait, on pourrait alors définir des limites. Concernant les rémunérations (salaires min et max), les fortunes, la taille des logements etc. etc. Autant dire que ce chantier de réflexion (et de démolition) ne sera jamais entrepris.
En attendant on continuera à nous amuser avec des primes. Entre autres. Et à nous bourrer le mou avec des tas d’histoires (à la con). Comme celle de «l’essentiel»… qui un jour se résume aux «vraies valeurs», un autre à la «liberté», et à la «sécurité», un autre à la Croissance, l’Emploi, le Pouvoir d’Achat… et un autre encore au Climat, etc. etc. etc.
Nul besoin d’évoquer les Gilets Jaunes ni le prix de la tonne carbone, cette «hérésie» (comme dit dans le titre) n’est qu’une histoire de religion.
La sacro-sainte Consommation est la mère des sacro-saints Profits. Le sacro-saint Pognon est le père du sacro-saint Marché. Dont dépendent les sacro-saints Investissements, à la base des sacro-saintes Innovations et du sacro-saint Progrès. La sacro-sainte Consommation et la sacro-sainte Croissance sont et en même temps les mères, oui oui deux mamans c’est possible et en plus c’est à la mode, des sacro-saints Emplois qui alimentent le sacro-saint Pouvoir d’Achat etc. Et la boucle est bouclée et tout ça fait le Bonheur de tous, on y croit ou n’y croit pas. Mais encore faut-il que tout ça tourne bien rond et là c’est une autre histoire.
En attendant, même si on peut dire que jusque là tout va bien, il n’y a plus rien qui va.
Bref quand on est dans le Grand n’importe quoi faut pas chercher à comprendre.