Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles

Depuis le charnier de la seconde guerre mondiale, les guerres restent innombrables. Wikipedia en fait une liste exhaustives dont nous relevons uniquement celles qui ont fait plus de 500 000 morts : guerre civile chinoise, Indochine, partition des Indes, Algérie, Viêt Nam, Indonésie, Soudan… Depuis plus d’un demi-siècle, le Soudan est ravagé par les conflits armés : guerres civiles, affrontements entre le Nord et le Sud mais aussi à l’Ouest, depuis 2003, avec le conflit du Darfour, etc. Aujourd’hui ça continue.

Roland Marchal : Un conflit a éclaté au Soudan le 15 avril 2023 entre les forces d’Abdel Fattah Al-Bourhane, le dirigeant soudanais qui contrôle l’armée nationale, 140 000 à 250 000 sodtats et celles de son numéro deux, Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », le vice-président du pays, qui est soutenu par les Forces de soutien rapide [RSF] 80 000 à 120 000 hommes

Eliot Brachet (Khartoum) : Dans les principales villes, les Forces armées du Soudan (FAS, armée régulière) et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (RSF) ont commencé à s’affronter pour le contrôle des bases militaires et d’aéroports. Au cœur de la capitale, Khartoum, une guerre urbaine fait rage ; obus et roquettes s’abattent sur des quartiers résidentiels… Aucun camp ne semblait parvenir à prendre l’avantage de manière décisive.

Le point de vue des écologistes malthusiens

Chaque fois qu’on parle d’un confit armé dans un pays en voie de sous-développement, on devrait parler de la cause démographique. Selon Gaston Bouthoul, les guerres ont un seul point commun : elles détruisent des vies humaines et, ce faisant, empêchent d’autres vies humaines de voir le jour. Tout se passe comme si cette destruction avait pour fonction fondamentale de résorber les excédents de population. Il parle d’infanticide différé. Or le Soudan a une population de 45,66 millions (2021) et son taux de fécondité est très élevé, 4,54 enfants par femme (2020). Le taux de croissance de la population de 2,7% en variation annuelle (2021) signifie un doublement tous les 26 ans, ce qui est ingérable. La densité de 24 hab./km² paraît faible, mais c’est un pays situé dans une zone torride avec un des climats les plus chauds de la Terre et ça ne va pas s’arranger avec le réchauffement climatique. Notons que le Soudan du sud, indépendant depuis 2011, connaît l’autre facette de la surpopulation, une famine endémique qui s’accélère aujourd’hui. Ne pas adopter une Démographie Responsable dans un pays est criminel.

Lire, La guerre comme infanticide différé

extraits : Dans les années 1970, le philosophe Gaston Bouthoul a pu définir la guerre comme un infanticide différé. «  Quoi de plus étrange, dit ce fondateur en 1945 d’un institut de polémologie, que la sempiternelle succession des guerres et des paix ? Ceux qui se tâchent d’une vitre cassée trouvent naturel qu’on rase des villes entières et les adversaires de la peine capitale… acceptent qu’on envoie à la mort des milliers de combattants. » S’étant interrogé sur le pourquoi des guerres, il en vient vite à constater qu’elles ont un seul point commun : elles détruisent des vies humaines et, ce faisant, empêchent d’autres vies humaines de voir le jour. Tout se passe comme si cette destruction aurait pour fonction fondamentale de résorber les excédents de population. Ce n’est pas par hasard, selon Gaston Bouthoul, que les deux guerres mondiales, qui ont coûté la vie à des dizaines de millions de militaires et de civils, ont eu lieu à une époque où la mortalité infantile a pratiquement disparu et où la durée moyenne de la vie humaine a considérablement augmenté.  » L’inflation démographique  » a provoqué ce qu’il appelle une  » surchauffe belligène « . Les jeunes en surnombre qui n’arrivaient pas à trouver du travail en rendaient facilement responsable le monde extérieur, et il n’était pas difficile de les entraîner dans la guerre qui allait les décimer.

1 réflexion sur “Surpopulation au Soudan, donc guerres civiles”

  1. J’adooore les DONC . Celui du titre est d’une logique imparable !
    Aristote doit se retourner dans sa tombe. Mort de rire !

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