L’éditorial du MONDE (27 mars 2015) titrait – halte au braconnage – : « Malgré une forte mobilisation, la proportion des éléphants africains a chuté de 15 % en dix ans ». Nous écrivions alors sur ce blog, Trop d’humains, pas assez d’éléphants et de vie sauvage. Rien ne change aujourd’hui, seulement en pire ! Sous la plume de Perrine Mouterde en 2021 : « Dans les savanes la population des éléphants d’Afrique a reculé d’au moins 60 % en cinquante ans… Alors que les éléphants ont besoin de vastes espaces pour se nourrir et se déplacer, le développement de l’agriculture et des infrastructures réduisent et fragmentent toujours plus leurs territoires. Les éléphants des savanes n’occupent plus que 15 % de leur aire de répartition historique. » L’article du MONDE attaque surtout le braconnage, mais ne dit rien de la cause première de l’extinction des espèces, la surpopulation humaine. Les commentateurs sur lemonde.fr compensent cet oubli significatif, le malthusianisme est un tabou médiatique :
MD : Il est même très étonnant que cet animal, et d’autres (lions, tigres, rhinocéros, …) puissent encore vivre en liberté dans la nature.
jean-claude meyer : Encore un triste exemple qui montre que l’espèce humaine est la plus grande prédatrice, en particulier quand elle se développe trop vite comme c’est le cas en Afrique.
Jacques Buty : On estime qu’avant la colonisation européenne, 20 millions d’éléphants vivaient en Afrique. Ce qui signifie qu’il ne subsiste plus aujourd’hui que 2 % des populations d’autrefois. Et l’effondrement des populations est similaire pour la plupart des autres espèces de mammifères (lions, guépards, tigres, rhinocéros, gorilles…).
Qui dit expansion humaine dit extermination de la faune…
tartifume : pression démographique et sauvegarde de l’environnement sont incompatibles……On aura beau se débattre et gesticuler, les grands mammifères vont disparaître et accessoirement la planète va fortement se réchauffer ! C’est un combat perdu d’avance….
Michel SOURROUILLE : Si la population humaine diminuait dans les mêmes proportions que les éléphants de savanes, soit 60 %, nous serions quand même un peu plus de 3 milliards au lieu de 7,8 milliards en ce moment. Si la population humaine diminuait de 86 % comme les éléphants des forêts, nous serions encore plus de un milliard, soit la population mondiale en 1800 ! Evolution exponentielle de la population humaine, extinction accélérée de la biodiversité. Au secours Malthus, les humains sont devenus fous !
A. Morin : Le Covid n’est finalement pas assez actif pour faire une coupe claire dans la seule espèce qui mérite de disparaître. Vive les virus !
Michel n’est aucune capable de nous expliquer, comment il pourrait faire vivre 2,3 ou 4 milliards d’africains sans prendre d’espace aux éléphants ? En rappelant que pour le moment, il n’y a que 1,216 milliards d’africains ? En outre, que plus il y a d’habitants, plus il faut augmenter les surfaces agricoles ? Auxquelles on peut ajouter les problèmes en eau, en énergie et terres constructibles ?
Le lien est .évident, il est incontournable
Jamais en 10 ans de militantisme en faveur d’une certaine modestie démographique je n’ai trouvé quelqu’un capable de le mettre en cause autrement que par une négation de principe (non c’est le mode de vie qui compte).
Plus la densité d’humains est importante plus la densité d’animaux sauvage est faible. Nous occupons tout simplement tous les territoires et souvent la mégafaune n’est plus représentée que par un ou deux pour cent de ses effectifs naturels, quand, bien sûr, elle n’a tout simplement pas disparu
Michel va te dire que non, la place que prennent les humains n’ont rien à voir avec la mort des éléphants. Il va te dire que si les éléphants disparaissent c’est parce que les humains mangent trop de cacahuètes, et du coup les éléphants meurent de faim ! En outre, il va te dire que ce ne sont pas les africains qui mangent trop de cacahuètes, ils sont raisonnables et n’en mangent pas, mais il va t’ajouter que ce sont les vilains européens qui mangent trop de cacahuètes à l’apéro et qui tuent les éléphants.
Pour ceux qui auraient un abonnement à la Dépêche du Midi, un chercheur toulousain revient sur la question :
https://www.ladepeche.fr/2021/03/27/entretien-il-faut-envisager-la-baisse-de-la-population-humaine-affirme-un-chercheur-toulousain-9453650.php
Les éléphants ont besoin de vastes espaces, ces espaces se réduisent, leurs populations déclinent. Le lien est évident, n’en déplaise au BGA.
En Europe il n’y a plus de bisons à l’état sauvage, aux USA il n’y en a plus que dans les parcs nationaux, on peut toujours le déplorer mais il est probable que d’ici peu les derniers éléphants d’Afrique vivront dans des parcs. Hélas, même là rien n’est gagné.
N’en déplaise à Biosphère, la principale cause de la chute des populations d’éléphants est le braconnage. 10000 à 15000 éléphants d’Afrique sont tués chaque année par des braconniers, pour l’ivoire. Jusque dans les parcs nationaux. En Asie le braconnage des éléphants vise non seulement l’ivoire mais aussi la peau.
Jusqu’à preuve du contraire l’ivoire ne se mange pas. La poudre de peau d’éléphant séchée est utilisée dans la médecine chinoise, elle se vend dans les 300€ le kilo. L’ivoire beaucoup plus. Business as usual.
Mais enfin Michel C, il n’y a plus de place pour eux,
Michel C, nous savons que vous avez raison, le braconnage compte pour beaucoup dans la disparition des éléphants. Mais il me semble aussi que vous oubliez volontairement une autre cause de l’extinction, la main-mise des humains, poussés par leur nombre et leur volonté de puissance, sur le territoire des éléphants.
Nous constatons comme vous que la France a réduit la sphère sauvage au strict minimum. Nous avons cru éliminer complètement les derniers loups et nous sommes obligés de réintroduire des ours. Le combat pour étendre les zones sauvages et accepter la coexistence des espèces est sans aucun doute un combat désespéré, mais que nous devons mener s’il nous reste un zeste d’amour de la vie sauvage.
Cela passe par des fragments de territoire redonné à la survie des non-humains, cela passe aussi par la volonté de réduire la population humaine ici et ailleurs de façon responsable.
Dès le début j’ai parlé de leur espace vital qui se réduisait, j’ai même repris un passage de Didier Barthès, je ne vais pas nier ce qui est indéniable. Je redis qu’au stade actuel, c’est uniquement le braconnage qui risque d’avoir la peau des éléphants, autrement dit de faire disparaître leur espèce.
On peut leur redonner plus d’espace en créant de nouveaux parcs, je suis POUR. N’allons pas croire pour autant que ces parcs seraient pour eux (et autres espèces) des Arches de Noé, des sanctuaires comme on se plait parfois à dire. Les animaux ne peuvent être que plus ou moins protégés. Tant que règnera la Loi du Pognon, les éléphants (et pas qu’eux) seront en danger d’extinction. Il ne reste plus qu’à espérer que l’évolution fasse disparaître leurs défenses en ivoire.
Quant au problème du (sur)nombre, c’est un peu la même chose. Je sais bien que ce sujet en obsède certains, je comprends donc très bien que ce soit LEUR problème N°1. Et je dis que quelque part c’est normal.
De mon côté je pense là aussi en avoir fait le tour. Et du tabou et en même temps. Je redis qu’il est trop tard, qu’il n’y a AUCUNE SOLUTION, qu’on ne peut qu’en rajouter au désastre, et patati et patata. Je préfère donc me dire que … s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème ! 😉
Ce rapport inverse entre la densité de peuplement humain et la biodiversité est une évidence incontournable. En plus de 10 ans de militantisme en faveur d’une démographie plus modeste, je n’ai jamais vu un seul argument pouvant le mettre en cause.
Dans leur grande majorité, les mouvements écologistes se contentent de répondre, « c’est le mode de vie qui compte », sans jamais s’expliquer sur l’appropriation de tout l’espace par l’homme.