to help or not to help Haïti

Il s’agit d’aider Haïti, pas d’occuper Haïti. That’s the question. Or ce qui intéresse le monde occidental, c’est d’abord le monde occidental, c’est le spectacle télévisuel d’un événement lointain, dont l’intérêt s’accroît quand il s’agit de l’adoption d’un enfant haïtien. Depuis le tremblement de terre du 12 janvier, les médias sont submergés par l’omniprésence de l’Aide internationale. On présente les secouristes de tous les pays, le rôle des banques de développement, la présence des Nations unies, les sommes récoltées par les pays donateurs, etc. Le président de la république René Préval ne devient audible que dans LeMonde du 21 janvier…pour réclamer une Aide internationale sur le long terme. Comme si l’aide aux sinistrés n’était pas d’abord le fait des Haïtiens eux-mêmes ! Comme si ce n’était pas les voisins qui commençaient à dégager des survivants ! Comme si ce n’était pas les proches qui faisaient preuve de solidarité !

Ce n’est pas de financements extérieurs et de personnels  étrangers dont Haïti a besoin en premier lieu, mais de la volonté de son peuple. Reconstruire durablement Haïti ne peut passer principalement par l’Aide internationale et des troupes d’occupation. Il est vrai que la misère de ce peuple est largement due à ceux qui font aujourd’hui étalage de leur Aide. L’Occident est responsable de la faiblesse actuelle d’Haïti : prédation coloniale, exploitation des ressources par la France bien après l’indépendance, soutien apporté par l’Ouest aux dictatures corrompues. Mais l’occident s’est paré de bonnes intentions. Rappelons l’article 22 du pacte de la Société des nations (1919) : « Les principes suivants s’appliquent aux colonies et territoires qui sont habités par des peuples non encore capables de se diriger eux-mêmes dans les conditions particulièrement difficiles du monde moderne. Le bien-être et le développement de ces peuples forment une mission sacrée de la civilisation. La meilleure méthode de réaliser pratiquement ce principe est de confier la tutelle des ces peuples aux nations développées. »  On est alors parvenu à faire admettre aux pays du Tiers Monde que leurs besoins se définissent comme un appel aux solutions occidentales, ces solutions qui ne leur sont pas accessibles. Et l’instrument le plus efficace du colonialisme économique a résidé et réside encore dans l’Aide aux pays en développement. Une Aide qui est apparue très efficace pour  endetter le pays qui la reçoit, mais aussi  pour lui enlever ses capacités de self-reliance.

NB : C’est le secrétaire d’Etat français à la coopération qui a dit : «  J’espère que les choses seront précisées quant au rôle des Etats Unis. Il s’agit d’aider Haïti, pas d’occuper Haïti. » (LeMonde du 21 janvier)

4 réflexions sur “to help or not to help Haïti”

  1. Le secrétaire d’Etat à la coopération raconte des sornettes. Va-t-on renflouer, reconstruire, financer un « pays » qui, y compris avant le tremblement de terre, resemble a une vaste cours des miracles des Antilles? On pourrait raisonnablement suggérer que l’Aberration et la honte politique qu’est Haiti ont durées trop longtemps. Les Américains ne peuvent pas laisser les choses comme elles sont mais aussi surtout comme elles étaient. Le France, malgré ce que dit le secrétaire d’Etat à la coopération, sera bien contente que les Américains fasse le sale boulot et rétablissent l’ordre et stabilisent ce menu pays avec ou sans occupation.

  2. Le secrétaire d’Etat à la coopération raconte des sornettes. Va-t-on renflouer, reconstruire, financer un « pays » qui, y compris avant le tremblement de terre, resemble a une vaste cours des miracles des Antilles? On pourrait raisonnablement suggérer que l’Aberration et la honte politique qu’est Haiti ont durées trop longtemps. Les Américains ne peuvent pas laisser les choses comme elles sont mais aussi surtout comme elles étaient. Le France, malgré ce que dit le secrétaire d’Etat à la coopération, sera bien contente que les Américains fasse le sale boulot et rétablissent l’ordre et stabilisent ce menu pays avec ou sans occupation.

  3. Oui si l’on veut…

    mais quand on voit un peuple aussi malheureux, aussi désorganisé face aux régimes qui se sont succédé à sa tête (par le fait en grande partie évidemment d’autres pays dont la France et les USA), massivement illettré, dont les « élites » sont quasiment toutes parties à l’étranger, on se demande si une mise sous tutelle A TEMPS (le temps de bâtir des infrastructures, d’alphabétiser, de replanter des arbres en parallèle avec la fourniture de bonbonnes de gaz, d’organiser le travail d’une assemblée constituante (D’Haïtiens évidemment) pour qu’à moyen terme le peuple soit à même de faire un choix réfléchi, ne serait pas une solution pragmatique.

    Le Brésil qui n’a aucune responsabilité dans l’histoire ancienne de ce pays pourrait jouer ce rôle… seulement je sais que là-bas des citoyens roument: parce que certaines favelas, ça vaut largement Port au Prince d’avant le drame)

    Quand je lis dans le Monde que des réfugiés dans un camp se plaignent que personne n’a nettoyé leurs toilettes, j’avoue que je m’interroge. Faut-il des spécialistes venus d’ailleurs pour nettoyer des latrines? La bibliophile c’est bien beau, mais il est marqué dans le Livre: « aide toi et le ciel t’aidera »

    Et les pillages, l’absence de comités de quartier, etc.? Des Haïtiens commencent déjà à protester contre « l’occupation » mais ils devraient savoir que la nature a horreur du vide. Faute d’organisation et d’autodiscipline, l’ordre viendra d’ailleurs.

    Conséquence de la déliquescence d’un « état » qui a décérébré la conscience collective

  4. Oui si l’on veut…

    mais quand on voit un peuple aussi malheureux, aussi désorganisé face aux régimes qui se sont succédé à sa tête (par le fait en grande partie évidemment d’autres pays dont la France et les USA), massivement illettré, dont les « élites » sont quasiment toutes parties à l’étranger, on se demande si une mise sous tutelle A TEMPS (le temps de bâtir des infrastructures, d’alphabétiser, de replanter des arbres en parallèle avec la fourniture de bonbonnes de gaz, d’organiser le travail d’une assemblée constituante (D’Haïtiens évidemment) pour qu’à moyen terme le peuple soit à même de faire un choix réfléchi, ne serait pas une solution pragmatique.

    Le Brésil qui n’a aucune responsabilité dans l’histoire ancienne de ce pays pourrait jouer ce rôle… seulement je sais que là-bas des citoyens roument: parce que certaines favelas, ça vaut largement Port au Prince d’avant le drame)

    Quand je lis dans le Monde que des réfugiés dans un camp se plaignent que personne n’a nettoyé leurs toilettes, j’avoue que je m’interroge. Faut-il des spécialistes venus d’ailleurs pour nettoyer des latrines? La bibliophile c’est bien beau, mais il est marqué dans le Livre: « aide toi et le ciel t’aidera »

    Et les pillages, l’absence de comités de quartier, etc.? Des Haïtiens commencent déjà à protester contre « l’occupation » mais ils devraient savoir que la nature a horreur du vide. Faute d’organisation et d’autodiscipline, l’ordre viendra d’ailleurs.

    Conséquence de la déliquescence d’un « état » qui a décérébré la conscience collective

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