Sous le pseudonyme d’Annaba, Philippe est l’auteur de « Imprécations contre les procréateurs » (2001) et « Traité de savoir survivre à l’intention des jeunes générations » (2011). Il a contribué en 2014 au livre collectif « Moins nombreux, plus heureux (l’urgence écologique de repenser la démographie) ». Voici le texte que nous avons reçu pour transmission :
Surpopulation et responsabilité
« On est responsable, non seulement du dommage que l’on cause par son propre fait,
mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre,
ou des choses que l’on a sous sa garde », article 1384, alinéa 1 du Code civil.
La première responsabilité de l’homme, c’est sa responsabilité vis à vis de sa progéniture. L’enfant n’ayant pas demandé à naître, toute naissance engage d’abord les parents. Pour Hans Jonas (1903-1993), dans Le principe responsabilité, la responsabilité parentale, est la seule qui soit instituée par la nature. Alors que les autres types de responsabilité résultent de l’acceptation d’un contrat ou de rapports de confiance, elle ne dépend d’aucun consentement préalable, « elle est irrévocable, et non résiliable ; elle est globale. »
La prise en charge du devenir du nouveau-né « était contenue dans l’acte de procréation… [Les parents] sont donc totalement responsables et cela est plus que le devoir communément humain de venir au secours de la misère du prochain, dont le fondement est autre chose que la responsabilité ». Un enfant qui n’est pas cajolé, caressé, serré contre le cœur de sa mère et de son père, sera tôt ou tard un délinquant, un tyran ou un révolutionnaire. Il aurait mieux valu que ses géniteurs s’abstiennent. Ce qui est exigé de tout couple candidat à l’adoption d’un enfant devrait être le minimum demandé à tout procréateur.
Les mères, de plus en plus seules et sans travail, ont à peine mis bas, qu’elles revendiquent le droit de tout avoir gratuitement. Par cohortes, elles se bousculent aux « bébés du cœur ». Et tout le monde de féliciter ces faiseuses de misère. À Paris, une SDF a mis au monde, et devant cette bouche d’aération du métro, nouvelle crèche du début du 3ème millénaire, les caméras des chaînes de télévision sont venues, tels les rois mages, témoigner de cet acte de suprême optimisme devant le public des téléspectateurs esbaudis. Un symbole de confiance en l’avenir ! Un avenir pourtant que personne n’est capable de prévoir. Quelle incongruité ! Il s’agit plutôt d’un acte de suprême incohérence, de suprême bêtise, un crime de lèse-dignité humaine. Plus l’homme suit ses instincts primitifs dénaturés, plus les médias le glorifient et le montrent en exemple.
Pour la société, la procréation est plus qu’un droit, c’est un devoir, quelque soient les conditions dans lesquelles le nouveau-né est mis au monde. Que le géniteur soit dans la plus grande misère ou dans la plus grande débilité mentale, qu’importe, pourvu que les religions aient leurs croyants, les industriels leurs travailleurs et les commerçants leurs clients.
Procréer alors qu’on vit dans la misère est la pire des cruautés infligée à l’innocent qui naît dans des conditions qu’il aurait évidemment souhaitées autres. Les meilleures conditions de vie ont d’ailleurs leurs revers, elles sont de toutes façons impermanentes, aucune n’est enviable. L’homme croit toujours que ce qui le frappe est dû aux autres ou à quelques démons alors que la cruauté et la bêtise sont en lui-même.
Il est grand temps de réhabiliter Thomas-Robert Malthus (1766-1834) : « La difficulté n’est pas de faire des enfants mais de les nourrir. » Tous les tartuffes droits de l’hommistes s’élèvent bien peu contre l’esclavage d’enfants, en Inde, en Haïti et ailleurs. En Afrique, au Brésil, en Asie, des millions d’enfants sont abandonnés et ne survivent que d’expédients et d’exactions de toutes sortes, en bandes, dans la rue. Comment est-ce encore possible à l’aube du 3ème millénaire ? A cause de la pauvreté ?
Non, ce sont les religions qui cautionnent cet état de fait en permettant aux hommes de fuir leurs responsabilités de père et de mère : s’ils procréent, c’est le plus souvent pour plaire à Yahvé, Dieu le Père ou Allah. Quelle sordide dérision !
Ce qui différencie l’homme de l’animal, c’est sa capacité de réflexion qui lui permet de refuser de se laisser conduire par l’instinct de survie de son espèce et par le conditionnement social : du martèlement de la publicité au politiquement correct en passant par le religieusement obligé. Des peuples vivent en grand nombre sur des terres régulièrement inondables ou sujettes à des tremblements de terre. Une terre souvent ingrate, incapable de subvenir à leurs besoins, mais ils ne cessent de croître et de se multiplier, jusqu’à ce que le cataclysme naturel vienne les décimer. La nature n’est responsable de rien, elle suit son cours. Elle obéit à des lois immuables. L’homme, lui, ne semble être régi que par l’Incohérence. Faire appel à la morale, à la religion ou à une idéologie, est une stupidité quand il s’agit de sauver la planète des désordres occasionnés par la présence des hommes.
Le seul combat fondamental, c’est l’éducation des peuples et la mise à disposition à chacun de tous de moyens de contraception, parce que tout « homo sapiens » est fondamentalement et totalement responsable de sa progéniture.
Lire aussi, ANNABA, pour une décroissance malthusienne
La sexualité est certes un besoin physiologique, les jeunes garçons font par exemple des cartes de France la nuit dans leurs draps. Mais la mise en œuvre de l’acte sexuel est culturelle, la masturbation a été souvent interdite, certaines personne vont jusqu’à faire vœu de chasteté intégrale alors que d’autres aimeraient sauter sur le moindre jupon qui passe. L’avantage de notre époque est d’avoir permis de séparer la fonction de plaisir et la fonction de reproduction. Un malthusien dit simplement que sur une planète surpeuplée, on doit prendre garde à ne pas faire d’enfant si personnellement on ne peut pas s’en occuper.
On ne voit aucun perte d’humanité dans cette attitude, mais au contraire un surcroît d’attention à l’enfant. C’est cela un leçon de morale bien placée.
Il y a trop de pauvres parce qu’il y a trop de naissances, les pauvres sont les premiers responsables de leur enracinement dans la pauvreté. Il n’y a pas de morale dans cette affirmation, il n’y a qu’un constat prouvé par la réalité du cercle vicieux pauvreté/ surnombre/ pauvreté.
– « les pauvres sont les premiers responsables de leur enracinement dans la pauvreté.»
Et les moches les premiers responsables de leur enracinement dans la mocheté. Désolé, je n’accepte pas ce postulat. Partant de là, pour moi tout ce qui en découle ne vaut rien.
Le 3 novembre 2018 (dans “L’humanitairerie, Un Concept Réinvesti Par ANNABA“) je découvrais cet Annaba, Philippe. L’occasion d’en remercier Biosphère. J’ai alors dit ce que je pensais du personnage : MICHEL C 3 NOVEMBRE 2018 À 19:21
L’occasion de citer, encore une fois, Vincent Cheynet (La Décroissance juillet 2009) :
– « En fréquentant les milieux écologistes, nous croisons inévitablement des militants pour la réduction de la population humaine […] il est particulièrement aisé de percevoir le caractère pathologique de leur démarche »
L’occasion de redire qu’en fréquentant Biosphère, il est encore plus aisé de percevoir ça.
Justement, le 30 mai 2022 (dans “ANNABA, pour une décroissance malthusienne”) Biosphère citait ce «pathologique» passage.
Reste à voir qui sont les malades. Cheynet ou Annaba ? ( à suivre )
Les deux et en même temps peut-être, eh va savoir. Reste alors à voir lequel des deux est le plus gravement atteint. Les quatre pelés et un tondu qui fréquentent ce blog savent très bien que Biosphère et moi n’avons pas du tout les mêmes points de vue sur Pierre, Paul ou Jacques. Ni les mêmes points de vue quant à certaines idéologies, dont l’écologisme et l’humanisme. Ni même sur ce que se doit doit d’être la décroissance.
Déjà que j’ai horreur qu’on me dise ce que je dois faire… mais qu’on me dise ce que je dois penser… et en plus quel dieu je dois vénérer… alors là !
– Biosphère ANNABA : « Les décroissants ne peuvent qu’être malthusiens ; La première responsabilité de l’homme, c’est sa responsabilité vis à vis de sa progéniture [et blablabla] »
– PARTI D’EN RIRE ! 25 MAI 2022 À 20:39