Nicolas Santorolia : « Beaucoup de gens disent qu’ils ont une responsabilité limitée dans la catastrophe actuelle, mais nous avons collectivement la responsabilité générationnelle de n’avoir pas su modifier nos modes de vie, nos aspirations. Parce que nous semblons incapables d’infléchir la trajectoire globale du système, l’idée que l’on pourrait avoir un jour à s’excuser auprès de nos enfants fait petit à petit son chemin. » La culpabilisation est-elle un bon chemin vers la rédemption écologique ? Faisons le tour de la question grâce aux contributions sur lemonde.fr :
Peps72 : Ce qu’il faudrait c’est créer des lieux spécifiques où l’on pourrait s’excuser. On y installerait une sorte de cabanon à l’abri des regards. Et une personne spécialisée dans le recueil des excuses recevrait les fautifs. On appellerait ce lieu une Église. Le cabanon un confessionnal. Et la personne spécialisée un prêtre…
Michel SOURROUILLE : La différence entre la culpabilité confessée pour obtenir l’absolution d’un prêtre et la culpabilité contemporaine, c’est que ce qui était avoué autrefois était anodin, du genre j’ai pêché, je me suis masturbé ou j’ai couché avant de me marier. Aujourd’hui la responsabilité de chacun de nous est objective, notre croissancisme consumériste dilapide les richesses naturelles et pas grand-chose ne sera donné en héritage aux générations future. Ne pas se sentir coupable de posséder un SUV ou de prendre ses vacances par avion, c’est accepter que rien ne changera avant l’Apocalypse finale qu’on appellera choc pétrolier ultime ou réchauffement climatique irréversible…
pm42 : Au fur et à mesure que la religion organisée devient moins influente, elle est remplacée par des succédanés vaguement politiques qui en tout cas reprennent ces bons moyens de domination qui est la culpabilisation, le bouc émissaire et la désignation des hérétiques, pêcheurs responsables de tous les maux, etc. Accuser un groupe et lui demander de s’excuser, c’est du niveau de la Chine maoïste et Cie.
Michel SOURROUILLE @ pm42 : Les confessions forcées ou séance d’autocritiques publiques sur ordre du temps de Mao, ce n’est pas du tout ce qui dit l’article de Nicolas Santorolia. Il s’agit de prendre conscience que chacun de nous est un colibri, qu’il fait sa part pour enrayer la dévastation de la planète, mais que nous avons aussi nos insuffisances, et que nous voulons faire en sorte d’améliorer notre comportement : moins prendre sa voiture, moins manger de viande, ne pas prendre l’avion, se contenter d’un voyage autour de chez soi, rapprocher son domicile de son lieu de travail, etc, etc. Se sentir coupable d’une insuffisance comportementale n’est pas une tare, c’est le contraire, le début d’un changement vers la simplicité volontaire et la sobriété énergétique. C’est à dire des actes absolument nécessaires…
très curieuse : « Reconnaître ses erreurs, s’en excuser auprès de l’enfant ne peut être que bénéfique dans la relation éducative et humaine, mettant en exergue le caractère faillible de chacun ».Donc, il suffirait de s’excuser – et ne pas changer – pour paraître moins coupable et rester le Héros auprès de vos enfants ?
X.ARANUI : Les élèves qui arrivent en collège à 10/11 ans sont effectivement massivement angoissés par l’état de l’héritage. Et ils savent bien qui en est responsable : leurs parents ( encore jeunes) et grand parents. Si on propose à ces enfants héritiers de rajouter 2h à leur emploi du temps hebdomadaire pour découvrir leur environnement et prendre des initiatives pour sauver ce qui peut l’être, ils seront très nombreux à se porter volontaires.
GERONIMO :Je commencerai à me sentir coupable – et à effrayer mes enfants – le jour où l’on me prouvera que MON action et non celles des États est à la base de la pollution.
ByeFelicia : On devrait faire de grandes campagnes touristiques dans un style plus électrochoc « Vous allez polluer où en vacances cet été ? » « Avec Eazy Jet, la pollution est moins chère » « Venez découvrir et saccager en masse les sublimes plages de Thaïlande » « Vous aussi participez à l’incontournable transhumance polluante estivale, vous l’avez bien mérité avec vos vies de m… » etc. Ça aurait plus d’impact, non ?
Biosphere : Mea culpa, mea maxima culpa, c’est ma faute, ma plus grande faute. Le sentiment de culpabilité est un bon signe, celui de prendre conscience et de vouloir faire autrement. Cette intériorisation des contraintes à s’imposer sur soi-même ne relève pas du « péché » à la mode catholique, mais d’une conséquence logique d’une réalité biophysique. Nous détruisons la planète et donc les conditions de vie de nos générations futures. Mais comme les humains sont trop souvent soumis à la force des habitudes, cela demande un effort sur soi quand le voyage en voiture est devenu la norme et le tourisme une obligation. Contre nos penchants funestes, un processus de culpabilisation doit être lancé, auquel succéderait le sentiment de culpabilité, puis viendrait ensuite la résolution personnelle de se passer de voiture. Ressentir la « honte de voler » en avion nous semble tout à fait normal, rationnel, moralement nécessaire, et même inéluctable. Ce sera voulu ou subi.
Après plus de 20 ans un homme décide quand même de retourner se confesser. Il écarte le rideau, entre, s’assied et découvre étonné un minibar bien rempli, une bouteille de champagne dans un seau avec de la glace, un plat avec des amandes grillées et des cacahuètes, un autre rempli de chocolats, et enfin cerise sur le gâteau, affichées sur la paroi du confessionnal, des photos de Playboy avec de jolies filles à poil. Alors qu’il entend le curé s’apprêter à entrer dans le confessionnal il lui dit : «Mon père, excusez moi, cela fait très longtemps que je ne me suis pas confessé, et même que je suis entré dans une église. Mais dites-moi… ça a pas mal changé, non ? »
Et le curé lui répond : «Sortez de là, vous êtes de mon côté, imbécile ! »
« mais nous avons collectivement la responsabilité générationnelle de n’avoir pas su modifier nos modes de vie, nos aspirations. »
Tous les savoirs-faire ont été perdus. Donc les gens ne savent plus comment vivre comme avant sans technologie ou ne serait-ce moins de technologie. Les femmes n’apprennent plus la couture pour raccommoder un vêtement, on est habitué à jeté dès qu’il est un peu usé, puis on va aux soldes pour remplacer. Les chaussures plus grand monde ne va chez le cordonnier. L’alimentaire, de plus en plus de monde se rend au fast food, autres restos, ou à la maison mangent des boîtes, bref plus grand monde cuisine. Quant hommes pour les appareils et voitures, c’est tellement bourré d’électronique pour rendre tout programmable, qu’il devient impossible de réparer par nous-mêmes.
Planter des légumes n’en parlons pas, dans les jardins ouvriers ou même privés ce sont surtout des personnes âgées, la plupart des jeunes ne savent pas faire pousser un radis ou un brin de persil. Bref la résilience est proche de zéro ! La plupart des gens ne savent que acheter jeter racheter et rejeter indéfiniment… C’est à dire que si notre économie s’effondre complétement, la plupart des gens seront désemparés, car ils ne sauront même pas comment s’y prendre pour s’en sortir. Ils sont habitués à attendre les allocs pour acheter tout ce qu’ils estiment avoir besoin. D’autant que beaucoup d’entreprises ont délocalisé on a perdu énormément de savoir-faire. Bref, quasiment tout le monde est devenu dépendant de l’état. Puis on le voit à notre quotidien pour beaucoup, l’intérêt n’est pas de manger sainement en cuisinant pour rester en bonne santé, mais c’est de manger vite pour sauter rapidement sur l’ordinateur…
Les radis ça oui c’est facile, les citrouilles aussi. Perso je préfère les citrouilles. Quant au persil, faut reconnaître que c’est pas une mince affaire.
« Tous coupables, vite au confessionnal »
Tous coupables ? Ben non ! Pas moi désolé ! Je ne suis pas propriétaire de moyen de locomotion motorisé. Ensuite, logement je suis en colocation. Je ne prends jamais l’avion. Je mange essentiellement des végétaux, ensuite protéine ce n’est qu’1 seule fois par jour, soit de la viande, soit des œufs par du poisson, j’alterne, en gros je mange de la viande que 2 ou 3 repas par semaine. Je n’ai pas d’enfant. A ce stade, je pense que 99% des français consomment plus que moi, et 85% beaucoup plus que moi, 50% énormément plus que moi, 10% considérablement plus que moi, 3% indécemment plus que moi…. Même les très écologistes Royal Voynet, Conh Bendit, Hulot doivent facilement se situer dans la catégorie des 10% si ce n’est les 3% évoqués ci-dessus (même Mélenchon fait parti des 1% les plus riches de France sic !) je n’ai aucune leçon d’écologie d’eux, et encore moins à me repentir ou confesser pour eux !
Ben non c’est évident, pas Toi ! Le contraire m’eut étonné. Toi t’es un modèle, que dis-je un étalon. Toi on devrait te mettre sous une cloche de verre et t’exposer au Musée de la Juste Mesure, juste à côté du Maître Etalon.
Au lieu de railler mes propos, par rapport à mon train de vie, puisque tu n’admets pas que je sois non-coupable, alors dis moi là où je consomme trop ? Je t’écoute ? Quel est mon empreinte carbone puisqu’on peut la calculer ? Et comparativement aux autres ça donne quoi ? Développe, calcule et argumente au lieu de m’inclure dans les coupables sans preuve et sans argument ?
Tout simplement parce qu’on peut lui faire dire n’importe quoi (ça varie de 1 à 4 voire plus selon les calculateurs) je n’irais pas jusqu’à calculer ton empreinte carbone, pour la comparer ensuite avec celle de Pierre, Paul et Jacques. En attendant reconnais au moins que tu gaspilles de l’énergie en déconnant sur le Net, pas de quoi en être fier ! De ce côté là Toi et Moi sommes à égalité. La différence c’est que Toi tu compenses en te passant de bagnole, en mangeant tes radis faits maison, et que Moi c’est en économisant l’eau. Et surtout que Moi je ne prends pas pour un modèle, loin de là.
Je dis que je n’ai pas à me repentir et à me confesser par rapport à ceux qui me donnent des leçons de moral ! Tu me dis que je ne suis pas un modèle, ah bon ? Pourtant si plus de 60 millions de français suivaient mon rythme de consommation toutes les ressources confondues, alors la pollution serait énormément diminuée ! En suivant mon modèle de vie il y aurait plus d’espace sauvage pour les animaux. Pas d’accord ? Mais bon, toi tu fais d’un héros de l’écologie et d’un modèle Nicolas Hulot, lui qui aura consommer 100000 fois plus de ressources que moi en toute une vie ! Nicolas Hulot qui m’exige de me serrer davantage la ceinture pour qu’il puisse lui continuer de se goinfrer sans se faire huer par son public écolo !
Pour en revenir à l’ordinateur. Alors 1/ on pollue toujours un minimum c’est impossible d’émettre aucune pollution pour quiconque sur Terre, car l’objectif étant de ne pas polluer plus de ce que la Terre peut absorber comme pollution pour se régénérer, et je ne pense pas que ma part, si on rationalise la pollution permise par personne, que je dépasse cette limite ! 2/ D’ordinateur j’en ai acheté qu’un seul dans ma vie (il est mort mais je l’ai utilisé plus de 10 ans), quant à celui-ci c’est un second ordinateur que je partage avec une autre personne 3/ Je ne joue jamais aux jeux vidéos 4/ Je te rappelle que l’ordinateur je l’utilise parce qu’on est contraint de l’utiliser aujourd’hui (toutes nos démarches impliquent l’ordinateur = administrations diverses, banques, courrier)… En résumé ton reproche fait vraiment léger pour ne pas dire insignifiant !
Arrête de déconner, personne ne te demande d’aller te confesser chez Nicolas Hulot. Fais comme moi, oublie-le un peu et tu t’en porteras mieux. En attendant, Toi le Modèle, de combien d’esclaves disposes-tu ? Si ça t’amuse je peux t’aider à calculer ça au plus juste.
Chiche fait le calcule ! Je demande à ce que le calcule soit fait par rapport à ma consommation !
1/ Une voiture fabriquée représente combien d’esclaves ? Pour moi ça fait 0 car j’ai 0 voiture
2/ Carburant pour alimenter la voiture combien d’esclaves ? Pour moi 0
3/ chaque voyage en avion combien d’esclaves ? Pour moi 0
4/ Habitat 60 m en colocation ? Étant non propriétaire, combien d’esclaves ?
5/ Chaque bouteille d’alcool combien d’esclaves ? Je n’en bois que 2 ou 3 verres par trimestre pour les grandes occasion? Combien ?
6/ Pas de voyages en navire et pas de bateau; combien d’esclave 1 bateau ou 1 voyage ? Pour moi 0
7/ Machine à laver combien d’esclaves ? En sachant que ma machine a 16 ans
Bref, à mon avis, je dois être bien en-dessous de la moyenne française en nombre d’esclaves énergétiques, et doit être proche de la moyenne mondiale.
@ BGA 02 SEPTEMBRE 2021 À 15:16
Je vois bien qu’on n’en sortira pas, toutefois au stade où nous en sommes essayons quand même.
Même si tu n’as pas de bagnole il doit t’arriver de prendre les transports en commun, non ? Même si tu cultives des radis et du persil il doit t’arriver d’acheter de la bouffe dans les magasins, non ? Même si tu vis en coloc je ne pense pas que ce soit sous un pont. Même si ton ordi a 10 ans et que ta machine à laver en a 16 je ne pense pas que tu pédales pour les faire fonctionner, etc. etc. Pour t’aider à comprendre tapes «Combien suis-je un esclavagiste ? » de ton pote Janco.
Chaque fois que je tire la chasse d’eau, je culpabilise. Tant de litre d’eau potable pour accompagner ma merde, quel gaspillage. J’aurais du avoir des toilettes sèches, pour recyclage et compostage, je ne suis pas à la hauteur de mon engagement écolo. Je culpabilise… et toi que fais-tu ?
Chaque fois que j’appuie sur l’interrupteur, je culpabilise. Je sais pourtant qu’à 75 % c’est du nucléaire qui passe dans mes fils électriques, c’est irresponsable. J’aurais du ne pas travailler si tard le soir, et vivre de la lumière naturelle comme un écolo. Je culpabilise… et toi ?
J’ai cueilli ce soir quelques pommes de mon verger, ramassé quelque radis de mon potager, arrosé mes kiwis. Mais je suis loin d’être autonome au niveau alimentaire et même parfois j’achète pas bio dans un superU. C’est indigne d’un écolo, je culpabilise… et toi ?
Et moi, qu’est-ce que je fais ?
Ce que je peux. Autrement dit pas grand chose. Mais comme j’ai appris à me con tenter de peu, de ce côté là aussi ce pas grand chose me suffit pour être en paix avec ma petite con science. En faire plus serait donc du masochisme. Et comme le fouet c’est pas mon truc, en attendant j’en reste là.
Pour la flotte, c’est bon je connais la chanson, je sais qu’elle est trop précieuse pour qu’on la gaspille. Alors j’attends que la cuvette soit pleine pour tirer la chasse. 10 litres d’eau par semaine de ce côté là j’estime que je mérite une merdaille. Pareil pour la douche, de toutes façons il n’y a que le gens sales qui se lavent. Enfin pour économiser l’eau je tourne au pinard. Et le pastaga, je le bois pur.
Certes, dans cette affaire il vaut mieux se sentir coupable (un peu, beaucoup, passionnément, voire à la folie) plutôt que d’éprouver un sentiment de fierté. Maintenant n’allons pas croire que cela va changer le monde. En plus, comme le raconte BGA dans ses exemples, c’est de tous les côtés qu’on cherche à nous culpabiliser. Si je pue des pieds, et/ ou des dessous de bras, si je ne m’épile pas le cul, si je ne suis pas vacciné etc. je suis un salaud. Si par dessus le marché je roule au diesel et que je prends l’avion, alors là je ne vous dis pas. Là c’est la Méga HONTE !
Je ne dirais pas que c’est du niveau de la Chine de Mao, mais du niveau de la petite école. Misère misère ! On peut donc comprendre pourquoi on en arrive à s’excuser auprès de nos gosses. N’importe quoi !
Puisqu’ils sont des petits rois, puisqu’il paraîtrait qu’ils sont moins cons que leurs parents, et si on essayait plutôt de leur parler autrement, comme à des grands :
– « Tu vois mon poussin, à partir de maintenant tu iras à l’école à pieds. Tu sortiras les poubelles et tu feras la vaisselle. Finis le lave-vaisselle, le lave-linge, la clim, le chauffage central et tout ce sacro-saint Bazar. Dis adieu à ta Console, ton Smartphone et tous tes divertissements à la con. C’est pour ton bien mon poussin, plus tard tu me remercieras. »