transhumanisme

En Côte d’Ivoire, la population de chimpanzé en liberté a diminué de 90 % en moins de vingt ans. Comptant en 1990 entre 8 000 et 12 000 chimpanzés, leur nombre a été divisé par dix, tombant à un millier d’individus au maximum par un décompte de 2007 (LeMonde du 23 octobre 2008). Le chimpanzé est notre plus proche cousin, et à vrai dire, de sa disparition on se fout complètement. Si on voulait sauver les grands singes, ce serait pour sauver la forêt tropicale pour nous sauver de la perturbation climatique. Mais le réchauffement climatique, on s’en fout aussi. Comme l’écrit la journaliste, « l’humanité peut sans doute se passer des grands singes », comme elle peut aussi se passer des forêts primaires : il suffit de planter de beaux arbres alignés pour produire des agrocarburants, et après nous le déluge.

 Si la population humaine était divisée par dix, nous serions encore plus de 600 millions, soit beaucoup trop par rapport au nombre de chimpanzés. Car les grands singes et les baleines peuvent aussi très bien se passer des humains. D’ailleurs ils auraient le plus grand intérêt à nous éliminer s’ils en avaient les moyens. Mais la puissance des armes, et du nombre, et des besoins, et de la vanité, est du côté de l’homo sapiens. Nous préférons rouler en bagnole individuelle au détriment de la planète, nous préférons nourrir une pullulation humaine au prix de la destruction de la biodiversité, nous allons même vers le délire transhumaniste, cette volonté techno-scientifique d’améliorer les performances humaines en couplant notre corps et notre cerveau avec des prothèses.  

Mieux vaudrait pratiquer le transhumanisme véritable,  cette vision d’un humanisme ouvert et élargi qui ne chercherait plus à accroître la domination humaine, mais simplement à vivre en harmonie avec toutes les formes du vivant. Il nous faudra pour cela abandonner notre anthropocentrisme exacerbé.