La plupart des projets d’aménagement et programmes publics examinés en 2021 ne prennent pas en compte l’impact sur le climat ou la biodiversité. C’est la conclusion de l’Autorité environnementale (Ae), une instance adossée au Conseil général de l’environnement et du développement durable et composée d’un collège d’experts.
Martine Valo : Selon l’Ae, les projets restent cantonnés à « des modèles à bout de souffle », aux conséquences irréversibles. « Nous n’avons pas observé de ralentissement des projets autoroutiers et nous avons examiné deux projets aéroportuaires ». L’Etat a sa part dans ce constat sévère, pour les lacunes dans les politiques qu’il mène, mais aussi pour les reculs récents du droit français de l’environnement « au prétexte de “simplifier” les processus administratifs ». Les experts ont eu à analyser la stratégie française dans le cadre de la nouvelle politique agricole commune, le septième plan d’action sur les nitrates ou la deuxième mouture du plan Ecophyto, qui échoue, depuis 2008, à réduire l’usage des pesticides agricoles… L’Ae a aussi été saisie de onze schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage) 2022-2027, onze plans de gestion des risques d’inondation, quatre documents stratégiques pour les littoraux, et,c etc. L’Ae note que, d’une façon générale, « la sobriété énergétique est absente »…
Mam : Les avis émis par les MRAE ne sont pas contraignants et les aménageurs pulsionnels s’en moquent comme de leur première dalle en béton. Elus locaux, entrepreneurs du bâtiment, chambre de commerce, chambre d’agriculture et services déconcentrées de l’Etat sont systématiquement complices pour massacrer le peu de biodiversité qui nous reste. La concertation du public est un leurre. Les enquêtes publiques sont des formalités sans conséquence pour les aménageurs car l’avis favorable est quasi-systématique quel que soit l’avis émis par l’AE ou le CNPN. Les soi-disant « porteurs de projet » ne sont motivés que par le pognon. Après eux le déluge.
Nafnaf : La solution est pourtant simple : que le simple avis actuellement demandé à l’autorité de l’environnement prenne valeurs d’avis conforme.
Reggio : La grande majorité des français, et pas que eux, veulent que rien ne change dans leur petit carré consumériste bien gavé. Ils veulent de la croissance au beurre tout les jours et ils votent pour ça, de gauche comme de droite. Ceux qui prônent la décroissance ne font que des scores à un chiffre. Comment reprocher à nos élus de coller à cette réalité sauf à sortir le fouet ? Peut-être que nos démocraties ne sont pas taillées pour affronter ces problèmes, non ?
Gemini : Intéressant Reggio votre commentaire et je vous rejoins. D’un côté des gilets jaunes, souvent en province, donc dépendant de l’essence, gueulent pour du pouvoir d’achat sans imaginer changer leurs habitudes (trop difficile d’organiser du co voiturage, prêts à voter RN qui leur promet de baisser le prix des péages, de leur filer de l’essence subventionnée), d’un autre côté des Melenchonistes qui souhaitent de la radicalité en la matière écologique, de la décroissance, voire de tout casser le système, car ça va pas assez vite (par certain qu’une révolution accélère les choses par ailleurs). Donc deux groupes contestent le parti centriste macroniste mais pas du tout pour les mêmes raisons. Après quand je fais du vélo, ben je constate qu’il y a toujours qu’une personne dans les voitures SUV bien lourdes , et je pense qu’une majorité des gens ne se sentent pas préoccupés par la transition écologique, malheureusement. Le prix du litre n’est pas assez cher en fait.
Gilles SPAIER : Pour Macron et ses subordonnés, l’écologie ne compte pas. Elle implique uniquement des obligations de « green washing » de temps à autre. On a l’impression qu’ils se comportent sur le sujet comme le faisaient les soviétiques en construisant de fausses usines pour leurrer leurs visiteurs étrangers.
Taz : Il n’y a pas lieu de s’inquiéter puisque Macron va faire du sujet la priorité de son second mandat. Tout est dans l’usage du futur car pendant son premier quinquennat il a fait l’inverse avec un joli systématisme, sur la pêche, l’agriculture et la rénovation énergétique.
MBa : Macron n’est que le reflet des préoccupations des Français pour l’écologie. La plupart des projets évoqués sont portés par des élus locaux
VRT : C’est fou le nombre d’instances qui existent déjà en France… l’ADEME, le HCC, maintenant l’Ae et sûrement plein d’autres.
le sceptique : Aperçu de la lourde bureaucratie de l’écologie, avec ses autorités, plans, programmations, schémas, etc. Profitez qu’il reste un peu de pognon public pour essayer d’interdire des chantiers, demain il pourrait en manquer pour payer les fonctionnaires qui essaient de les interdire. Si le projet de Macron est de faire de la comm’ sur la « planification écologique » en aggravant des bidules kafkaïens, il ne laissera pas des comptes en brillant état. Le besoin n°1 face à une crise mondiale et des comptes dans le rouge, c’est de multiplier des industries compétitives sur notre sol, pas de devenir un musée de la nature pour bobo écolo et sachant vert.
Jap777 : Trop peu, trop tard. On élabore un futur apocalyptique.
Lire, La transition écologique nécessite une déstructuration
Pour aller bien plus loin que ce que nous sert cette fumeuse Ae, relayée entre autres par le quotidien des affairistes Niel-Pigasse et Kretinsky (Le Monde), je vous propose cette excellente analyse faite par Désobéissance écolo Paris.
Publiée le 6 juillet 2020 sur Reporterre (reporterre.net) :
Le titre : Ne nous parlez plus de transition écologique.
– » Les auteurs de cette tribune s’appliquent à démontrer, en seize arguments, pourquoi la transition écologique est une impasse. Ce passage est extrait du livre «Ecologie sans transition» publié aux éditions Divergences. “
Bon courage pour démonter ne serait-ce qu’un seul de ces arguments.
Une transition est le passage d’un état à un autre. Nous voilà donc bien avancés.
Transition par ci, Transition par là ! La Transition est dans l’air du temps, pour ne pas dire à la mode. Vive donc la sacro-sainte Transition !
Mais de quoi s’agit-il ? Depuis le temps qu’on nous raconte cette histoire (fable), tout le monde a compris que l’idée est de passer, progressivement, d’un système énergétique basé essentiellement sur les énergies fossiles (beurk !) à des sources énergétiques diversifiées, propres, renouvelables, pour des siècles et des siècle amen et patati et patata. Et ça y’a bon !
Seulement ça, c’est ce qu’on appelle la «transition énergétique».
Qui n’est qu’une des composantes de la fumeuse «transition écologique», qui ne veut évidemment rien dire puisqu’elle s’inscrit dans le non moins fumeux «développement durable», qui ne remet pas en cause l’idée même de développement, etc. etc.
Et pour cause la Première Loi du Système : Business as usual !
Tout le reste n’est que du cirque, du verbiage, du blablabla, comme dit Sainte Greta.
M’inspirant d’un célèbre slogan, j’ai l’habitude de dire : Transition piège à cons !