On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. Réchauffement climatique, extinction des espèces, déplétion pétrolière, stress hydrique, raréfaction des ressources naturelles, surpopulation humaine,… tout cela est abondamment documenté et discuté. Les conférences internationales et les grandes intentions politiques se multiplient, en vain. Le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui se tient à Marseille du 3 au 11 septembre, ne fait pas exception. L’éditorial du MONDE ne peut que constater : « Jamais dans l’histoire de l’humanité le vivant n’a été aussi menacé… L’état des lieux est calamiteux et les perspectives sont affolantes. Le taux d’extinction des espèces animales et végétales s’accélère à une vitesse vertigineuse. Souillée et détruite par l’activité humaine, la nature recule partout, qu’il s’agisse des océans, des rivières ou des forêts, avec des conséquences irrémédiables sur la faune, la flore et l’homme… ». Face à ce constat partagé, que faire ? Yaka, dit l’éditorial : « Il est indispensable de lutter à la fois contre le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité. » Plus vague, tu meurs.
Le moteur de la sixième extinction de masse n’est pas cité par cet éditorial, la surpopulation humaine.Parmi les actions prioritaires, il faudrait donc appeler médiatiquement à réduire la croissance de la population humaine. Mais l’effondrement de la biodiversité découle aussi d’un défaut de sensibilité, d’un anthropocentrisme forcené. Tant que nous ne donnerons pas une valeur intrinsèque aux différentes formes de vie, l’exploiter avec outrance ira de soi. Il faut se rendre compte que les humains ne sont que des passagers parmi d’autres de cette planète alors qu’ils se veulent les parasites ultimes qui prennent toute la place au détriment de la faune et de la flore. Il ne s’agit pas simplement de déterminer une liste des espèces à protéger et des territoires à sanctuariser, il parait au contraire essentiel de redonner à la planète tout entière la liberté de déterminer de façon la plus libre possible son propre équilibre dynamique. Moins nombreux, plus clairvoyants, tout un programme !
L’UICN considère déjà que l’opération de sauvetage de certaines espèces est sans espoir. La Biosphère sait que les humains doivent arrêter de procréer de façon inconsidérée s’ils ne veulent pas se dévorer entre eux faute d’autres gibiers. Et pour ce qu’on en dit….
Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :
14 juillet 2017, Prolifération humaine et anéantissement biologique
28 juin 2015, L’animal humain qui veut la mort des autres espèces
3 mars 2012, gardons nos tigres et nos loups, diminuons notre nombre
8 février 2012, un seul ver de terre vaut autant que le tigre
14 novembre 2011, Anthropocène, anthropocentrisme, anthropisation… extinction des espèces
26 mai 2010, la sixième extinction
2 février 2005, la biodiversité en péril
– « A Marseille, Emmanuel Macron promet de mieux protéger les mers françaises » (Le Monde 04 septembre 2021)
– « La lutte pour la biodiversité réclame plus de cohérence » (éditorial du Monde, 04 sept 2021)
Plus de cohérence !? Manu et sa Brigitte sur un scooter des mers, à Brégançon, c’est cohérent ça ?
En plus ce n’est pas la première fois, chaque année on a droit à ces photos. En août 2018 Manu se permettait même de faire le con avec son scooter dans une réserve maritime protégée. Mais bon, quand on s’appelle Manu et qu’on a une Brigitte folle de sensations fortes, c’est cohérent.
En publiant régulièrement la Liste Rouge des espèces menacées, l’UICM nous livre des bonnes et des mauvaises nouvelles. Oui des bonnes aussi, parce qu’il est faux de dire que «la nature recule partout ». Non, pas partout. Par exemple le vautour fauve, dans les Causses et les Pyrénées… Ou encore le thon rouge de l’Atlantique, qui n’est plus en danger.
Ce qui, bien sûr, ne veut pas dire qu’on peut recommencer à le pêcher comme avant, ni que l’un dans l’autre tout va plutôt bien. Mieux vaut le préciser pour ne pas être taxé de négationnisme.
Cet exemple montre que quand on veut on peut éviter l’extinction d’une espèce.
Pas toujours certes, quand il est trop tard il est trop tard. C’est d’ailleurs ce que dit l’UICM, «l’opération de sauvetage de certaines espèces est sans espoir. » C’est pareil pour bien d’autres opérations de sauvetage. Réfléchissons donc à ce qui vaut d’être sauvé, en priorité.
En attendant, si en quelques années seulement les populations de vautours et de thons rouges se sont refaites, ce n’est certainement pas parce que la population des êtres humains est en diminution. Faudra donc trouver autre chose comme «moteur de la sixième extinction de masse. »
Votre argumentation pour innocenter l’effet démographique me semble un peu légère Esprit Critique. Vous ne pouvez pas faire une théorie de l’extinction à partir de deux cas très particuliers qui ont fait l’objet de mesures ponctuelles et qui sont des animaux qui n’entrent pas directement en concurrence avec l’homme sur les territoires. Leurs effectifs restent d’ailleurs malgré cette remontée très inférieurs à ceux de leur état naturel.
Vous avez raison, ce n’est pas avec deux exemples que je peux construire une théorie solide. Je faisais juste remarquer que parfois il arrive que cette fameuse Cause (ou «moteur») ne produise pas l’effet attendu. Ce qui par conséquent invalide cette fameuse «Loi» de la Cause à effets.