Un démographe qui pense « surpopulation »

Il y a moins de cent ans, en 1927, la population mondiale atteignait 2 000 000 000 d’habitants. Moins de cinquante ans plus tard, en 1974, la population humaine de la planète a doublé pour atteindre 4 000 000 000 d’habitants. Et près de cinquante ans plus tard, en 2022, la population mondiale a encore doublé pour atteindre 8 000 000 000. La croissance soutenue des populations humaines est inquiétante dans la mesure où elle compromet le bien-être de l’humanité.

Joseph Chamié : Dans la mesure où elle contribue à la crise climatique, à la dégradation de l’environnement, à la perte de biodiversité, à l’épuisement des ressources naturelles et à la pollution, la croissance démographique mondiale pose un problème sérieux. Préoccupée par ses conséquences graves et de grande portée, climatologues, écologistes, scientifiques, célébrités et autres ont appelé à plusieurs reprises à la stabilisation de la population humaine ou à réduire progressivement sa taille.

Pourtant, alors que la vie sur la planète est en péril, les partisans d’une croissance démographique continue, parmi lesquels de nombreux élus gouvernementaux, chefs d’entreprise, investisseurs et conseillers économiques, ont ignoré les informations largement disponibles et les preuves. Tant dans leurs politiques que dans leurs actions, ils ont rejeté les avertissements et les recommandations pour une sobriété démographique. Tout ralentissement de la croissance démographique est perçu d’un mauvais œil. La croissance économique aurait besoin d’une croissance démographique soutenue. Ce serait vital pour la progression du niveau de vie. Tout ralentissement de la croissance démographique est accueillie comme une calamité par des dirigeants politiques et économiques. Quelques-uns ont même affirmé que le déclin de la population dû au faible taux de natalité constitue un risque bien plus grand pour la civilisation que le changement climatique. D’autres estiment que la pénurie de main-d’œuvre associée au vieillissement de la population ont des conséquences en ce qui concerne la solvabilité financière des programmes nationaux de retraite. Ils veulent promouvoir une pyramide de Ponzi, un système non durable qui est voué à s’effondrer. En outre, la stratégie sous-jacente du schéma démographique de Ponzi est de privatiser les profits et de socialiser les coûts économiques, sociaux et environnementaux supportés par des populations toujours croissantes.

Depuis 1976, la proportion de pays dotés de politiques gouvernementales visant à augmenter les niveaux de fécondité a progressé de 9 à 28 %. Ces mesures comprennent des incitations fiscales, des allocations familiales, des primes pour bébé, des incitations en espèces, des prêts gouvernementaux, des congés de maternité et de paternité, des services de garde d’enfants subventionnés par l’État, des horaires de travail flexibles, des congés parentaux et des campagnes visant à changer les attitudes du public. L’Europe compte la plus forte proportion de pays cherchant à augmenter les taux de fécondité, soit 66 %, suivie par l’Asie avec 38 %. Le groupe de pays cherchant à augmenter leur niveau de fécondité comprend l’Arménie, le Chili, la Chine, Cuba, la France, la Hongrie, l’Iran, Israël, l’Italie, le Japon, la Pologne, la Russie, l’Arabie saoudite, la Corée du Sud, l’Espagne, la Thaïlande, la Turquie et l’Ukraine.

Contrairement aux craintes d’une baisse de la population, nous pensons qu’une fécondité plus faible et une population plus petite devraient être célébrées plutôt que redoutées. Outre les conséquences positives sur le changement climatique et l’environnement, des taux de natalité plus faibles sont souvent liés à une éducation accrue des femmes, à une plus grande égalité des sexes, à de meilleurs niveaux de santé et à un niveau de vie plus élevé. Mais, en conséquence du déni démographique, les politiques malthusiennes seront probablement trop limitées et trop tardives pour atténuer les effets négatifs de la croissance démographique sur la planète et sur l’humanité.

Joseph Chamié est démographe consultant, ancien directeur de la Division de la population des Nations Unies et auteur de nombreuses publications sur les questions démographiques, dont son récent livre, “Niveaux, tendances et différentiels de population”.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

7 réflexions sur “Un démographe qui pense « surpopulation »”

  1. Le pire dans la natalité en berne des pays développés , c’est que l’immigration nécessaire est finalement une importation d’humains dont les coûts de production, gestation, naissance et développement de l’enfant sont externalisés donc moins chers que dans les pays développés.
    Je trouve cela choquant.
    Une autre considération de la politique généralisée de surpopulation des gouvernants est que cela n’est motivé que par la soif de gains financiers, croissance, et de pouvoir, chair à canon.
    8 milliards aujourd’hui, 10 milliards en 2050 et peut-être 17 milliards en 2100. À quoi sert cette pullulation?
    C’est une folie qui s’est emparée des sociétés mondiales .

  2. L’analyse tient la route. D’un côté ces pays dont les populations augmentent, de l’autre ceux où elles diminuent. Généralement les deux côtés sont inquiets. N’allons pas croire que les pays où ça «explose» sont contents de leur situation démographique.
    Mais pour ne parler que des derniers, les pays vieillissants (la France, l’Italie, la Chine etc.), leurs inquiétudes portent essentiellement sur deux points. Le premier c’est la peur que leur civilisation (culture, langue etc.) disparaisse, qu’elle soit remplacée par une autre. En toute bonne logique, ils cherchent alors à augmenter leur taux de fécondité. Par des politiques natalistes, qui donnent ce qu’elles donnent (voir actuellement en Chine).
    La seconde inquiétude c’est la pénurie de main-d’œuvre, notamment pour s’occuper des vieux, de plus en plus nombreux, ou encore le financement des retraites etc.
    ( à suivre )

    1. Logiquement ils cherchent alors augmenter leur population. Par des politiques natalistes, mais en plus en ouvrant (plus ou moins) les frontières. Ce qui finalement reste bien plus efficace que les politiques natalistes. On dit alors qu’ils sont populationnistes.
      Là où ça cloche c’est quand ON a peur de disparaître, qu’ON ne veut pas du Grand Remplacement (qui n’est qu’un mythe), et donc des Autres, et qu’en même temps ON tient à garder son mode de vie, de petit-bourgeois. Là où ça cloche encore, c’est quand ON dit qu’ON ne peut pas accueillir toute la misère du monde, que toute façon ON est déjà trop nombreux et blablabla. Avec un taux de fécondité inférieur au taux de renouvellement et une immigration Zéro, tout pays est voué à disparaître. C’est mathématique. Comme avec la Croissance (du sacro-saint PIB) qui nous con damne à être toujours trop nombreux. Et ce jusqu’au dernier homme trônant fièrement sur une montagne de déchets et de cadavres.

      1. Pour les gouvernants français, La politique d’immigration est bien plus facile à gérer que la natalité. Les résultats sont plus rapides et les flux faciles à réguler.
        Pour la France, nous sommes passés de 50 Mh en 1970 à 68 Mh en 2023 avec un taux de natalité inférieur à 2.
        A quoi sert cette augmentation de population sinon a permettre aux financiers et industriels français de s’enrichir.
        La surpopulation française est avant tout une affaire économique, de productivité.
        La population n’a pas besoin de cette croissance. Elle ne présente que des nuisances, destruction de l‘environnement naturel, des conditions de vie, pollution, stress, etc.

  3. Les pays européens ça fait plus de 50 ans que nous baissons notre natalité, alors au bout d’un moment il est normal que l’on veuille relancer la natalité ! D’autant que ce n’est pas pour doubler les populations européennes que l’on veuille augmenter le taux, mais c’est en prévision de nombreuses personnes âgées qui vont mourir dans les années et décennies à venir ! Autrement dit, si les pays européens veulent relancer la natalité c’est pour rajeunir nos populations, bref que les naissances remplacent les personnes âgées qui meurent !!! Cela n’a rien à voir avec des pays du Moyen Orient et d’Afrique qui veulent augmenter leurs populations coûte que coûte, à laquelle ils ne font pas d’alternance de hausse et baisse de natalité tous les 50 ans ! En Europe c’est comme ça que ça se passe une cinquantaine d’années de hausse pour éviter la sous-population, puis une cinquantaine d’années de baisse pour éviter la sur-population ! Bref c’est cyclique !

    1. C’est à dire qu’il s’agit pour les européens de ne pas disparaître ! On n’a pas à accueillir toute la misère du monde tout ça parce que des pays non européens ne savent pas gérer leurs populations correctement ! L’immigration a ses limites !

      Si les français avaient eu le taux de natalité du Nigeria , ça ferait longtemps qu’on serait plus de 250 millions de français ! Le Nigeria de 1960 à 2010 ils sont passés de 40 millions à 160 millions d’habitants ! Autrement les nigériens ont multiplié par x 4 leur population en 50 ans !! Aucun pays européen n’a eu une telle croissance démographique en 2000 ans d’histoire ! Alors qui est responsable de la surpopulation mondiale ?

    2. Ça on a compris depuis belles lurettes qu’avec toi, des africains qui font 8 gosses ce n’est pas beaucoup, et des européens qui font 1 ou 2 gosses c’est beaucoup trop ! On a bien compris que tu veux le grand remplacement en France et même Europe !

      Désolé mais les européens n’ont pas a assumé à la place des africains leurs taux de natalité délirants !

      Et comme d’habitude tu n’as aucun argument et aucune preuve comme je viens de le démontrer par des chiffres officiels du Nigéria ! Et même prouvé qu’aucun pays d’Europe n’a multiplié sa démographie par x4 en 50 ans en 2000 ans d’histoire ! Tu n’as aucun chiffre à opposer à mes arguments !

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