Un surpeuplement inquiétant en Inde

L’Inde rassemble 17 % de la population mondiale sur 3 % des terres émergées. En 1948 ce pays comptait 300 millions d’habitants, en 1955 c’est 400 millions, aujourd’hui 1,38 milliard d’habitants, demain en 2047 il est prévu 1,6 milliard. Une population qui est multipliée par plus de 5 en l’espace d’un siècle seulement ne peut qu’aller au désastre. Le ralentissement de l’accroissement ne doit donc pas cacher que l’Inde, avec ses 464 hab/km2, est déjà un pays largement surpeuplé, comprenant un État tel le Bihar avec plus de 1100 hab/km2. La croissance des problèmes va avec le nombre croissant d’une population. René E nous dit sur le site de Démographie Responsable : « J’ai pu voir la vie aux Indes, il faut y être né pour survivre dans ce grouillement de créatures prises au piège. Tout se cumule : absence de liberté, pollutions, manque d’eau et d’hygiène élémentaire… Comment cautionner un tel massacre ? »

lecteur assidu : D’après wiki cela fait toujours 15 millions de nouveaux Indiens chaque année, ce qui est difficilement soutenable.

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jamaiscontent : Si la majorité de la population indienne atteint un développement identique au nôtre, c’est là qu’ils pollueront et seront un risque pour la planète. Pour le moment, le problème c’est nous, ou plutôt les 10% des habitants les plus riches qui émettent 50% des GES et sont donc responsables du RC et de la perte de biodiversité.

MEI : La population mondiale grossit de 1,2 % par an (elle double en 60 ans), mais son poids sur les ressources de la planète augmente de 6,8 % par an (doublement en 10 ans). Ce phénomène est alimenté par l’accès au mode de vie occidental de centaines de millions de consommateurs supplémentaires, localisés pour l’essentiel en Asie. Les cinq milliards d’êtres humains laissés en marge du développement ont vocation, à court ou moyen terme, à rejoindre le standard consumériste des pays industrialisés. La Chine et l’Inde sont sur cette voie, à marche forcée… En réalité, la perspective que six, sept ou huit milliards d’être humains atteignent le niveau de vie occidental est matériellement impossible.

suicide écologique : En novembre 2020, un pic de 1 021 microgrammes de particules fines par mètre cube d’air, 40 fois les normes de l’OMS, a été atteint. Cette dégradation hivernale concerne tout le nord de l’Inde, soit le quart de la population indienne. La pollution n’affecte pas seulement l’air, elle a contaminé l’eau et les sols. Le Gange, ou la Yamuna, qui traverse Delhi, sont d’immondes cloaques, où les industries, comme les particuliers, déversent leurs rebuts. L’agriculture intensive du riz et du blé a contaminé durablement les sols de pesticides et d’engrais chimiques. Non seulement tout est jeté ou brûlé, mais encore il n’est pas possible d’en discuter : même avec des personnes cultivées, le silence se fait, pas de réponse, quand on évoque le problème… et le premier ministre Narendra Modi brille par son inertie, soucieux de privilégier les seuls impératifs économiques. Pour relancer l’économie, mise à genou par le confinement, il avait considérablement allégé les contraintes environnementales, mettant aux enchères des mines de charbon, l’énergie fossile la plus polluante, allégeant ou supprimant les études d’impact et les consultations publiques préalables aux projets industriels. C’est un suicide écologique ! Une étude récente montre que l’Inde est le pays le plus pollué de la planète aux particules fines. L’Institut de politique énergétique de l’université de Chicago évalue à 480 millions le nombre d’Indiens, 40 % de la population, exposés aux niveaux de pollution les plus extrêmes au monde.

Cauchemar démographique : Entre 8 et 10 millions d’Indiens vont entrer tous les ans sur le marché du travail au cours des dix prochaines années ; l’économie du pays va donc devoir créer près d’un million d’emplois par mois jusqu’en 2025. Pour que la transition démographique produise du dividende, il faut que le marché du travail soit en mesure d’absorber les nouveaux entrants. Or, en Inde, deux problèmes se posent actuellement : premièrement, les compétences offertes sur le marché du travail ne sont pas en phase avec celles demandées et, deuxièmement la croissance est devenue, en Inde, destructrice d’emplois.

Lire, Make in India, un rêve qui ne crée pas assez d’emploi

Sylvain : Il n’y a pas scientifiquement, de démonstration faite sur la surpopulation de manière absolue.

Michel : Si des gens meurent de faim au niveau mondial, c’est bien un des signes qu’il y a surpopulation. Si nous sommes perpétuellement dans des conflits armés, c’est bien un des signes qu’il y a surpopulation. Si on s’entasse dans des bidonvilles un peu partout sur la planète, c’est bien qu’il y a surpopulation. S’il y a réchauffement climatique, c’est bien parce qu’il y a trop de conducteurs d’automobiles. S’il y a baisse de la biodiversité, c’est bien parce que la surpopulation humaine prend les territoires des autres espèces. Etc.Bien entendu cela n’empêche pas que le niveau économique joue aussi son rôle, c’est bien montré par les interrelations de la formule IPAT (l’impact environnemental I est le produit de trois facteurs : la taille de la Population (P), les consommations de biens et de services ou niveau de vie (A pour « Affluence » en anglais) et les Technologies T utilisées pour la production des biens)Quant aux scientifiques, surtout les biologistes, ils nous avertissent depuis de nombreuses années qu’une explosion démographique dans un milieu confiné ne peut aboutir qu’au désastre. Pour l’humanité, la planète est devenu une boîte de Petri. Mais c’est vrai Sylvain, nos facultés d’adaptation sont telles que nous pouvons survivre (et non vivre) même dans le dénuement le plus absolu.

Pierre Jouventin : Les gens responsables et lucides sont de plus en plus pessimistes sur l’avenir de cet être rationnel que l’on disait parfait. Certains en viennent à refuser de mettre au monde des enfants avec un destin aussi sombre en perspective. Est-il juste que les gens les plus responsables n’élèvent pas d’enfants et que les irresponsables procréent sans retenue pour recevoir des allocations familiales ? Ce nom d’Homo sapiens que nous nous sommes données est révélateur par sa grandiloquence et sa candeur de notre destin exceptionnel et tragique : nous ne sommes pas « celui qui sait », mais celui qui aurait dû savoir !

Que faire ? Agir avec l’association Démographie Responsable

https://www.demographie-responsable.org/