La position des papes sur la contraception ou l’avortement ne se justifie par aucun des textes du Nouveau Testament. On pourrait comprendre que le Pape dise : « Le préservatif permet d’éviter le Sida et les grossesses non désirées, mais il ne doit pas vous encourager à l’infidélité, ni à avoir des relations sexuelles hors mariage. Une bonne maîtrise de vos pulsions sexuelles, par respect pour les personnes que vous rencontrez, par respect pour votre corps, et par respect pour votre famille, peut seule vous conduire à une élévation spirituelle. » Ils seraient alors en parfaite cohérence avec le message évangélique. Malheureusement, ce n’est pas ce qu’ils disent ou font :
– Si l’Église dissuade les couples d’adopter des méthodes modernes non naturelles de contraception, elle ne s’est jamais opposée aux méthodes modernes pour limiter la mortalité, même lorsque ces méthodes sont extrêmement artificielles (médicaments chimiques, greffes, assistance respiratoire etc…).
– Paradoxalement, les membres du clergé sont eux-mêmes célibataires, et n’ont pas d’enfants. Les saints sont presque tous, à quelques exceptions près, des célibataires consacrés et sans enfants. La sainte la plus vénérée, Marie, est supposée n’avoir eu qu’un seul enfant : Jésus. Les saintes femmes qui suivent Jésus, et dont parle l’Évangile, ne semblent pas avoir d’enfants.
– Quand Jésus parle du mariage, il en proclame l’indissolubilité « ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer » (Mat.19.6). Mais rien n’est dit sur l’éventuel devoir d’avoir des enfants, et encore moins, d’avoir de nombreux enfants. Ceci contraste avec la Bible de l’Ancien Testament, où à diverses reprises, la venue de nombreux enfants est proclamée comme une bénédiction de Dieu, et surtout le si souvent cité verset 28 de la Genèse, chapitre 1, où juste après avoir créé l’homme (homme et femme il les créa), Dieu lui dit : « Soyez féconds, multipliez-vous, emplissez la terre et soumettez-la »
– Dans l’Ancien Testament, il y a de nombreux cas où Dieu intervient pour guérir des femmes stériles (Sarah femme d’Abraham, Rébecca femme d’Isaac, Léa, Anne …), sans compter les nombreux psaumes et chants où on trouve des actions de grâce pour des femmes stériles qui ont enfin, grâce à Dieu, des enfants. La guérison d’une femme stérile, c’est même selon l’Ancien Testament, LE miracle par excellence, celui qui démontre le mieux l’amour de Dieu. Tout au contraire, les Évangiles ne nous rapportent aucun cas où Jésus aurait guérit une femme stérile.
– Lorsque Jésus évoque la ruine de Jérusalem, il dit « Malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là !» (Mathieu, ch. 24, v. 19). La phrase de Jésus « malheur à la femme enceinte » est dans 3 évangiles (Mathieu, Marc, Luc), associée aux cataclysmes de la fin des temps. On peut y voir comme un avertissement : lorsque des catastrophes se préparent et que vous en voyez les signes, évitez de faire des enfants et de les plonger dans ce malheur, soyez responsables.
– Les premiers chrétiens qui pensaient que la fin du monde était toute proche à cause de la parole de Jésus, « En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout ne soit arrivé », (Luc, ch.21, v ; 32) n’encourageaient absolument pas le mariage ni la natalité, bien au contraire.
(Résumé d’un texte sur le site de Démographie responsable)